Alors que des gens pour qui l'indépendance du Québec n'est pas une
priorité entrent et sortent à pleines portes du Parti québécois depuis des
années, on n'avait pas besoin d'un ennième indice pour comprendre que ce
parti place lui-même cet objectif en veilleuse.
C'est pourtant ce que démontre avec force l'arrivée au PQ de Daniel
Breton, militant environnementaliste dont les priorités sont claires et
sans équivoque : l'indépendance énergétique d'abord, ce qui devrait selon
lui amener l'indépendance économique, processus au terme duquel, dit
M. Breton, de bonnes bases seraient établies pour faire l'indépendance
nationale.
En outre, M. Breton, en 2006, critiquait vertement le PQ qu'il trouvait
trop exclusivement souverainiste. C'était avant que M. Breton ne porte les
couleurs d'un parti fédéral canadian en 2008.
Je présume que personne, ni du lecteur, ni de M. Breton, ni du PQ,
s'imagine qu'on fait l'indépendance énergétique et économique du
Québec-province en quelques mois, sinon quelques années, sinon même
plusieurs années, voire une génération ou plus, si seulement cela est
possible.
Or, vraisemblablement, et à moins d'une inconséquence totale, le PQ a
compris et accepté les priorités de M. Breton, et il les considère
compatibles aux siennes. Une fois de plus, après la gouvernance indéfinie,
le référendum sans garantie et les un, deux, trois mandats ou plus évoqués
par Mme Marois, on voit où le PQ place l'indépendance du Québec : dans un
avenir lointain et hautement incertain.
Si ceux qui appuient le PQ en s'imaginant le faire pour l'indépendance ne
comprennent pas encore le message; décidément, on se demande ce que ça
prendra pour leur ouvrir les yeux.
Nic Payne
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
9 commentaires
Archives de Vigile Répondre
23 janvier 2012Monsieur Payne,
À l'appui de votre propos, prenons conscience que le facteur rassembleur de notre peuple et de son avenir, est la déclaration de son indépendance. En prenant cette position, nous mettons un terme à toute dissention.
Le projet d'indépendance est hautement économique et démocratique !
Nous sommes rendus à ce moment décisif, cinquante ans après le début de l'ère moderne québécoise, cent-soixante-quinze ans après le sacrifice de nos héros pendus pour l'indépedance.
Marcel Haché Répondre
22 janvier 2012Je suis (encore) d’accord avec JCPomerleau. J’ajouterais simplement ceci : l’indépendance du Québec n’est pas d’abord une affaire de « mandat », obtenu dans l’opposition, que l’électorat donnerait aux indépendantistes. Ce n’est pas comme ça que les choses fonctionnent dans la conjoncture qui est imposée aux indépendantistes, et même depuis longtemps au peuple québécois.
Mais pourtant l’indépendance est toute proche. Elle n’est pas seulement nécessaire, elle est éminemment possible. Clisssss, les feds retournent nos chicanes de sous-verainistes contre nous dans les sondages.
C’est APRÈS avoir obtenu la confiance de l’électorat, pas AVANT, que le peuple québécois pourrait se mettre en mode « Écoute » auprès des indépendantistes, très précisément comme l’avaient compris ceux du P.Q., entre 1973 et 1976, et dont plusieurs étaient incidemment parmi les éléments porteurs de l’équipe du Tonnerre du début des années soixante.
Et pour les pessimistes : le parallèle à faire entre la venue au Pouvoir de Pauline Marois et son équipe, avec l’Équipe du Tonnerre d’une autre époque, ce parallèle permet de comprendre qu’en même temps à l’époque-- En Même Temps-- cela avait permis aux progressistes de voter rouge en 1962 et R.I.N. dès 1966.
L’élection du P.Q. relancerait l’idée de l’indépendance. Et d’autant plus fortement que l’idée du référendum n’est plus une promesse ni un enjeu, ce qui lui permettrait de devenir une menace lancée è l’institution fédérale.
Pour la première fois dans l’histoire de l’indépendantisme, le Temps jouerait en notre faveur. Nous cesserions de geindre que le temps presse…
Robert Bertrand Répondre
22 janvier 2012Il faut analyser le passé pour ne pas répéter les mêmes erreurs.
Les hommes aux Parti Québécois ont tous démisionné les uns après les autres pour toutes les meilleures raisons qu'on pourrait trouver.
René Lévesque a démissionné.
Pierre-Marc Johnson a démissionné.
Jacques Parizeau a démissionné. Après coup il dit regretté de l'avoir fait.
Lucien Bouchard a démissionné et on est bien content.
André Boisclair a démissionné. Un des rares à appuyer officiellement Mme Marois.
Bernard Landry a démissionné et il regrette tellement l'avoir fait qu'il fait tout pour ne jamais appuyer le ou la suivante.
Ce n'est pas un poste de démissionnaire que l'on souhaite à la chefferie du PAYS DU QUÉBEC.
On veut quelqu'un qui tient à être là pour atteindre nos objectifs.
Hommage à Mme Pauline Marois et respect.
Il y a une tradition à l'intérieur des aimants de la politique de destruction à l'intérieur du Parti Québécois ou à l'extérieur des troupes officiellles: celles de démolir les Chefs parce qu'ils ne vont jamais assez loin, assez vite, assez ...
Maintenant, c'est ASSEZ.
Si vous mettiez autant d'énergies à parler du PAYS, autant de temps à exiger des textes, sinon les écrire vous-mêmes, pour faire avancer la cause du PAYS à proclamer, à assumer, NOUS L'AURIONS notre Pays du Québec.
Qu'est-ce que vous offrez en contre-partie ? C'est tout votre fiel contre le CHEF et cela se fait à répétition depuis des décennies.
NON MERCI, c'est ASSEZ.
Que nos énergies communes se mettent au travail pour faire avancer notre cause commune.
Montrez-nous donc vos textes, votre démarche autre que celle de démolir autour de vous ce qui se fait.
Le temps des démissionnaires, des lâches, des éteignoirs c'est fini.
Il est plus que temps de voir au délà du tunnel.
Travailler ENSEMBLE, c'est une obligation.
Avec amitié.
Archives de Vigile Répondre
22 janvier 2012Le PQ n'a pas changé depuis sa fondation : il ne fait que de la diversion. Et ce n'est pas un nouveau chef qui y changera quelque chose.
Je me demande même s'il n'y aurait pas une cinquième colonne à l'intérieur du PQ... Comment dit-on aujourdhui ? Ah oui ! Des alliés objectifs.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
21 janvier 2012Changement de paradigme et l'arrivée de Daniel Breton
Nous sommes présentement dans une phase critique d'un difficile changement de paradigme : Fini l'illusion qu'il suffit de faire un référendum gagnant pour avoir un pays. La réaction du gouvernement canadien suite à 1995 fut très clair à cet effet, il n'allait pas reconnaitre la victoire du OUI. Et le Québec n'était pas dans un rapport de force favorable pour rendre effective sa décision.
J'ai écris 2 textes sur le thème du difficile changement de paradigme.
Premier texte, 4 novembre 2010
"La réaction de l’État canadien qui a suivi, a démontré qu’il n’allait pas reconnaître la victoire du OUI. Le Québec n’ayant pas la capacité de rendre effective cette décision, cette démarche était en fait illusoire. Ce qui nous amène à un constat : le changement de statut d’un État (vers la souveraineté) ne résulte pas d’un souhait aussi démocratique soit-il mais, bien d’un rapport de force favorable. Depuis 1995, nous avons frappé ce mur de la Realpolitik. La population en a pris acte (c’est particulièrement clair suite au décrochage du 2 mai). Le Parti Québécois a été forcé à un changement de paradigme pour s’ajuster à cette réalité : le Plan Marois, qui fait de l’État le déterminant pour bâtir le nécessaire rapport de force. Seul demeure un groupe qui s’accroche à l’illusion qu’il suffit d’un vote majoritaire pour que cela mène automatiquement à la souveraineté, sans égard aux forces qui s’y opposent."
(...)
Deux constats :
(...)
UN : Le changement de statut qui mène à la souveraineté résultera d’un rapport de force favorable entre l’État du Québec et l’État canadien. Il faut donc bâtir ce rapport de force.
DEUX : Le déterminant de la politique c’est l’État. C’est donc les assises de l’État du Québec qu’il faut consolider pour en augmenter le potentiel afin de le placer dans un rapport de force favorable avec l’État canadien.
(...)
http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
....
Donc la souveraineté ne résulte pas d'un souhait, ni de la volonté démocratique (majoritaire). Mais bien de la capacité d'un État de bâtir un rapport de force favorable pour rendre effective sa décision. Notre État est donc le vecteur du projet souverainiste ; celui que l'on pille actuellement et qu'on voudrait laisser dans les mains des affairistes un autre mandat. Le temps de plomber définitivement le vecteur du projet souverainiste.
Le Plan de gouvernance souverainiste découle donc de ces constats. Mais il y a le plan et la direction politique du plan, qu'il convient de pas confondre.
Deuxième texte, 13 août 2011
" C’est qu’il y a le plan et la direction politique du plan.
La condition première pour rendre ce plan crédible comme stratégie d’État, c’est qu’il soit assumé avec carrure par la direction politique. Et c’est là que, de toute évidence, se pose le problème actuellement avec la Parti Québécois. Cette carrure, on l’a cherchée et il tarde qu’elle se manifeste, alors même que nous sommes inscrits dans une tendance structurelle lourde qui mène la Nation à la ’’folklorisation’’ et la ’’louisianisation’’.
(...)
Pour mettre fin au pillage et saccage de l’État, madame Marois doit former une petite équipe pour défendre l’intérêt national, aussi déterminée que celle de l’Équipe du tonnerre de la Révolution tranquille. Rappelons-nous que cette équipe avait convaincu Lesage de nationaliser l’électricité et faire de la Caisse de Dépôt et Placement, une caisse publique. Deux mesures auxquelles il était opposé au départ. Madame connaît le joueur clé de cette équipe (elle sait de qui je parle), lequel a la vision et la détermination pour que l’on redevienne maître de nos ressources ; elle n’a qu’à lui ouvrir la porte, lui donner carte blanche et la « game » commence. Il donnerait au parti, à lui seul, une carrure et une crédibilité susceptibles de changer la dynamique politique (je pèse mes mots).
(...)
http://www.vigile.net/Une-Nation-face-a-son-destin
.....
C'est ici qu'arrive Daniel Breton, lequel propose de recréer une version moderne de l'Équipe du tonnerre afin de conduire la Révolution tranquille phase 2 dans le but de bâtir le nécessaire rapport de force favorable.
Cette stratégie soulève 2 questions :
Daniel Breton t il la vision, l'expertise, la détermination et l'intégrité pour remplir ce qu'il estime être la mission de sa vie. (Pour avoir croisé Daniel Breton dans de nombreuse manifestations pour, entre autre, dénoncer le vol de nos ressources. Et suivis son parcours. J'ai donc eu l'occasion de prendre la mesure de l'homme.) La réponse à toutes ses questions est : OUI.
Une deuxième Révolution tranquille peut elle créer une dynamique suffisante pour mener à la rupture ? Oui si elle est bien menée. Une chose est certaine, c'est la seule stratégie réaliste qui y mène. À moins d'être encore enfermer dans le cadre du premier paradigme: Il suffit de convaincre une majorité, de compter des bouts de papiers pour avoir un État souverain. Et d'ignorer l'urgence de reprendre notre État en main.
La première Révolution tranquille et son incidence sur la cause souverainiste :
(...)
" (elle) a créé une dynamique qui a transformé la plupart des acteurs politique qui l’ont amorcé, de fédéralistes à souverainistes ; ce qui a donné naissance à un mouvement souverainiste de masse. De plus elle a transformé l’identité d’un peuple : de canadien-français à québécois (en adéquation avec le territoire de l’État). C’est aussi à cette époque que le terme d’État du Québec apparaît clairement dans le discours politique. René Lévesque, dans son rapport de force avec les "trusts" anglo-saxons qui s’opposaient à la nationalisation de l’Hydro, a fait ce constat : (comme levier) "Nous n’avions que notre État ". Il avait compris que "Seul l’État agit avec envergure" (J.R.M. Sauvé)."
....
Daniel Breton, capitaine de l'Équipe du tonnerre, j'espère y revenir...
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
21 janvier 2012@ Gilles Jean
«... on peut faire avancer les choses.»
Il est trop tard Monsieur. Tout ce qui s'inscrit dans la continuité nous perdra. Tout ce qui se situe en deça de revendiquer l'indépendance immédiate nous sera funeste. Que ce soit Pauline ou Gilles n'y changera rien. Tous ces chefs sans audace qui recyclent inlassablement une approche vieille de quarante ans ont failli à la tâche. Ils voudraient continuer de nous mener sans état d'âme vers l'extinction nationale. L'indépendance pour eux, sourds au sentiment national qu'ils sont incapables de dynamiser et encore moins de faire vibrer, n'est qu'une façon de devenir des politiciens de marque, heureux qu'on leur réserve une place dans l'histoire écrite par ceux qui nous dominent et leurs scribes.
La continuité, les ajournements, et les détours pour ne pas faire l'indépendance sont révolus. Poursuivre dans la voie politique d'échecs répétés ne nous sera d'aucun secours mais nous achèvera plutôt, comme l'histoire du PQ l'a rigoureusement prouvé à ce jour.
Bien à vous / GV
Nic Payne Répondre
21 janvier 2012M.Jean,
Je me permets de compléter votre affirmation : Pour faire l'indépendance, il faut prendre le pouvoir avec le mandat de la réaliser.
Ce n'est pas ce que propose le PQ, ni dans l'article auquel vous référez, et encore moins dans son discours et ses gestes.
Ce que propose le PQ a déja été tenté, avec les résultats suivants : Baisse progressive de l'appui souverainiste, et près d'une décennie de gouvernance provinciale.
Salutations,( et à Mme Grogières ),
NP
Archives de Vigile Répondre
21 janvier 2012M. Payne a écrit:"Si ceux qui appuient le PQ en s’imaginant le faire pour l’indépendance ne comprennent pas encore le message ; décidément, on se demande ce que ça prendra pour leur ouvrir les yeux."...
Mon commentaire:
Je vais vous paraphraser. Si ceux qui appuient ON ou PI ou QS en s'imaginant le faire pour l'indépendance......
La seule façon de réaliser l'indépendance c'est de prendre le pouvoir. Et, à l'intérieur de ce parti politique, on peut faire avancer les choses.
Puis-je vous référer à l'article 1 du PQ?
Archives de Vigile Répondre
21 janvier 2012Vous avez raison, Monsieur Payne! Il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir...