Mme Marois a repoussé de la main les critiques reprises par Jean Martin Aussant qui avait réclamé sa démission dans la matinée. Elle n'a pas non plus l?intention de se plier aux attentes des députés qui souhaitent des changements dans son entourage.
Photo: PC
Denis Lessard et Tommy Chouinard La Presse - La chef péquiste Pauline Marois a convenu «avoir fait une erreur au départ» en appuyant le projet de loi sur l'amphithéâtre de Québec sans avoir consulté ses députés.
«C'est la première fois en quatre ans, je ne croyais pas honnêtement que cela prendrait l'ampleur que cela a pris. Sincèrement quand on a proposé ce projet de loi, il y avait 25 précédents. Cela a pris une telle ampleur parce qu'il y a d'autre facteurs, des gens qui n'aiment pas Quebecor, ou M. Labeaume, toutes sortes d'enjeux», a-t-elle soutenu à la sortie d'une seconde réunion du caucus sur la crise que traverse son parti autour du projet de loi 204.
«Il y a un appui remarquable des députés qui sont aussi tristes que moi devant ce qui s'est passé dans les derniers jours». Le vote libre sur le projet de loi controversé, «on a fait le tour de la question, et c'est une hypothèse qui est envisagée, que nous regardons actuellement» a-t-elle soutenu.
Au sortir de la réunion juste avant la période quotidienne des questions, Mme Marois a repoussé de la main les critiques reprises par Jean Martin Aussant, qui avait réclamé sa démission en matinée. Elle n'a pas non plus l'intention de se plier aux attentes des députés qui souhaitent des changements dans son entourage.
Le député de Bertrand Claude Cousineau avait déjà dit qu'il ne pourrait se résoudre à voter pour le projet de loi et menaçait aussi de rejoindre les indépendants. À la sortie de la rencontre, en après midi, il a soutenu voir «de belles portes ouvertes comme le vote libre. Le leadership de Mme Marois est très solide».
La chef «a ouvert des portes avec les députés, je ne voulais pas voter sur le projet de loi 204. Quelques députés sont allés dans le sens du vote libre, Mme Marois a évolué et je suis rassuré... chose certaine je ne voterai pas pour (ce projet de loi).»
«Il y a de belles ouvertures qui sont faites, je suis satisfait de ce que j'entends jusqu'à maintenant», a soutenu pour sa part Sylvain Pagé, député de Blainville.
«Il n'est pas question que je quitte le caucus. On cherche la meilleure solution possible dans le respect de nos valeurs», a dit de son côté Bernard Drainville, député de Marie Victorin, qui avait tapé sur la table ce matin et réclamé que la chef accepte de permettre aux députés de voter librement.
En matinée, dans une première rencontre fébrile, au moment où une quatrième démission, celle de Jean Martin Aussant se confirmait, la chef péquiste s'était dite disposée à lâcher du lest et à permettre à «quelques députés» de s'absenter au moment d'un vote difficile sur le projet de loi parrainé par le PQ sur l'amphithéâtre de Québec. Mais dans le huis clos du caucus, cette ouverture de la chef avait paru insuffisante pour le député de Marie-Victorin, Bernard Drainville. Pour lui, la solution à la crise que vit le PQ actuellement passe par un vote libre des députés à l'Assemblée nationale.
Selon les informations obtenues par Cyberpresse, la fermeté de l'ultimatum de Drainville a surpris tous ses collègues.
À l'entrée du caucus, Bernard Drainville avait prévenu publiquement qu'il comptait faire une proposition à la chef péquiste. Dimanche, dans un courriel, il avait invité les démissionnaires à y songer à deux fois avant de «casser la baraque» et de risquer l'effondrement du mouvement souverainiste.
En privé, Mme Marois avait d'entrée de jeu soutenu qu'elle ne pourrait permettre à de trop nombreux députés d'être absents de l'Assemblée nationale au moment du vote sur le projet de loi 204. Une dizaine d'absences seraient vues comme une atteinte inacceptable à son leadership, a-t-elle expliqué. Toutefois, l'absence restait possible pour cinq ou six élus qui ne pourraient se résoudre à appuyer le projet parrainé par leur collègue Agnès Maltais. Le député de Bertrand, Claude Cousineau, a à son tour fait savoir qu'il resterait dans le caucus si on lui permettait d'être absent, «parti aux toilettes» lors du vote. Elle repoussait dans un premier temps l'idée d'un vote libre, qu'elle a accepté d'envisager après quatre heures de réunion à huis clos avec ses députés.
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