La coalition internationale menée par les Etats-Unis a affirmé jeudi avoir tué au moins 100 combattants prorégime dans l'est de la Syrie en riposte à une attaque contre ses alliés dans le pays en guerre.
Ces combats, parmi les plus meurtriers entre les deux camps, ont eu lieu sur fond de tensions croissantes entre le régime syrien de Bachar el-Assad et les Etats-Unis qui l'accusent de recourir aux armes chimiques dans ses attaques contre des zones rebelles. Ils sont survenus également au moment où le régime bombarde, avec une intensité inédite depuis lundi, une enclave rebelle près de Damas, où 185 civils dont des femmes et des enfants ont péri en quatre jours, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Les civils continuent de payer un lourd tribut dans cette guerre déclenchée le 15 mars 2011 par la répression de manifestations pacifiques mais avant de se complexifier avec l'implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes, sur un territoire morcelé. Toutes les tentatives de résoudre ce conflit dévastateur qui a fait plus de 340.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes, ont échoué.
Dans ce contexte de regain de violence meurtrière, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir jeudi à huis clos pour discuter d'une trêve humanitaire d'un mois réclamée par les représentants d'agences de l'ONU selon lesquelles plus de 13 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire pour survivre. De son côté, la Turquie, dont l'armée mène une offensive militaire dans le nord syrien frontalier contre une force kurde qualifiée de "terroriste", a annoncé qu'elle allait accueillir à une date non précisée un sommet avec la Russie et l'Iran, deux pays qui aident militairement le régime syrien.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la coalition internationale a mené dans la province de Deir ez-Zor des frappes aériennes contre des combattants alliés au régime pour repousser une attaque contre le QG des Forces démocratiques syriennes (FDS), ses alliés dans le combat contre les jihadistes en Syrie, selon un responsable du commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.
Raids, chars et missiles
Des conseillers de la coalition se trouvaient sur les lieux au moment de l'attaque dans la région de Khasham, a-t-il précisé. Entre 20 et 30 obus sont tombés à environ 500 mètres du QG. "Nous estimons que plus de 100 membres des prorégime ont été tués" dans les frappes et les combats avec les FDS et les forces de la coalition, selon lui.
Selon l'OSDH, l'attaque a été menée par des forces tribales et une milice afghane loyales au régime et visait à capturer un champ pétrolier et une installation gazière importants près de Khasham, à l'est de l'Euphrate, dans une zone en grande majorité contrôlée par les FDS.
"Les FDS ont répliqué à l'artillerie et aux missiles contre des positions du régime dans la ville de Khasham, avant l'intervention des forces de la coalition", a précisé l'ONG en faisant état de 45 morts parmi les prorégime.
Dénonçant une "agression", les médias officiels syriens ont confirmé la mort de dizaines de personnes dans les tirs de la coalition.
Deux offensives distinctes contre les derniers combattants du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie ont lieu dans la vaste province de Deir ez-Zor : l'une menée par les forces du régime et leurs alliés -russe, iranien et Hezbollah libanais- et l'autre par les FDS aidées de la coalition.
Selon le Centcom, l'attaque des prorégime a eu lieu à huit kilomètres à l'est d'une ligne de démarcation fixée par la Russie et les Etats-Unis le long du fleuve Euphrate, les forces russes opérant à l'ouest et les forces américaines à l'est.
Déluge de feu dans la Ghouta
La guerre fait rage sur un autre front, dans la Ghouta orientale, une enclave rebelle à l'est de Damas sous le coup de bombardements intensifs du régime depuis lundi.
Selon l'OSDH, au moins 36 civils, dont dix enfants et sept femmes ont été tués et des dizaines blessés dans de nouvelles frappes aériennes contre cette région dans laquelle quelque 400.000 habitants sont assiégés depuis 2013.
Au moins six localités ont été touchées dont celle de Jisrine, où un homme portant sa fille blessée s'est précipité vers une ambulance de la Défense civile, au milieu des gravats et de la poussière, selon un correspondant de l'AFP. Non, loin les dépouilles de deux petites filles reposaient sur le sol.
Selon l'agence officielle Sana, deux civils ont péri à Damas dans des tirs au mortier, dans une apparente riposte des rebelles.