Le partage des compétences au Canada est l'une des caractéristiques principales du fédéralisme canadien. Il désigne le fait que les pouvoirs législatifs sont attribués soit au Parlement fédéral soit aux parlements des provinces. Le partage des compétences a principalement été décidé lors de la création du Canada en 1867 par l'adoption de la Loi constitutionnelle de 1867. Il a subi quelques modifications mineures depuis, mais aucun changement fondamental.
Or, depuis cette époque, de nombreuses prises de bec entre le fédéral et les provinces ont donné lieu à des chicanes de clocher pour le moins retentissantes au cours desquelles le fédéral s’est montré inflexible sur les revendications des provinces. À titre d’exemples récents, soulignons notamment la mésentente sur les transferts en santé et le dossier de l’immigration.
C’est dans l’intention de pallier ces conflits entre les deux ordres de gouvernement que le Bloc québécois a présenté à la Chambre le projet de loi C-237 qui prévoyait qu'une province puisse se retirer de tout programme fédéral qui relève de sa juridiction advenant qu'elle ait un programme comparable, et que ce soit fait sans condition et avec pleine compensation.
Sans grande surprise, le projet de loi, présenté par le doyen de la Chambre des communes, Louis Plamondon, a reçu 32 voix pour et 293 voix contre, seuls les députés du Bloc ayant voté en faveur, les libéraux, conservateurs et néo-démocrates s’étant opposés. Ce résultat lapidaire démontre à quel point la tradition centralisatriste du gouvernement fédéral est solidement ancrée dans les us et coutumes du fédéralisme canadien.
Et dire que François Legault se réjouit d’avoir obtenu un mandat majoritaire fort qui lui permettrait, selon ses dires, d’accentuer son pouvoir de négocier avec Ottawa sur son intention d’obtenir les pleins pouvoirs en immigration. Selon moi, le nouveau premier ministre du Québec risque de se faire rabrouer cavalièrement par un cerbère inflexible des compétences fédérales en la personne de Justin Trudeau.
On aura tout vu!
Dans mon livre, l’école, même à la maternelle, ouvre ses portes le matin d’abord et avant tout pour communiquer des connaissances à des élèves, et les Centres de la petite enfance (CPE) pour éduquer les tout-petits à la socialisation. Or, depuis plusieurs années, on assiste de plus en plus à un déplacement des valeurs de la maison à l’école et aux CPE, notamment des saines habitudes de vie telles le fait d’apporter un soin particulier aux fournitures scolaires ou le fait de prêter son jouet à son petit frère, si bien que les enseignants et les éducatrices doivent empiéter sur leurs horaires pour pallier ce qui devrait être les responsabilités des parents.
Et, comme si ce n’était pas suffisant, le ministère de la Santé, via les CIUSSS, a avisé les directions d’écoles que, dès 2022-2023, le brossage supervisé des dents se fera pendant deux minutes, en classe pour les petits de la maternelle et au service de garde pour les autres enfants, selon un processus détaillé qui va du lavage des mains avant et après le brossage au fait que les brosses à dents n’entrent pas en contact les unes avec les autres en passant par le fait que les jeunes soient au maximum deux au même lavabo.
Dans un contexte de pénurie de personnel en éducation, liée principalement à la lourdeur des tâches des enseignants et des éducatrices, notamment au manque de ressources spécialisées, je suis profondément outré par la démission de certains parents eu égard à l’apprentissage des saines habitudes de vie à la maison. Si le ministère de la Santé désire pallier cette carence, qu’il s’adresse directement aux parents via des campagnes publicitaires et/ou des communications écrites auprès d’eux.
En résumé, séparons les pommes des oranges. Que les parents jouent leur rôle à la maison, tel le fait d’initier leurs enfants au brossage de dents. Ainsi, les enseignants et les éducatrices pourront bénéficier de l’espace de temps suffisant pour vaquer à ce pour quoi ils sont rémunérés, à savoir enseigner et socialiser les tout-petits.
Henri Marineau, Québec
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1 commentaire
François Champoux Répondre
11 octobre 2022Bonjour M. Marineau,
Merci de votre réflexion sur le brossage des dents à enseigner aux petits enfants.
Je pense que l'évolution n'est jamais dans la direction de la perfection; celle-ci n'est pas de ce monde.
Quand je pense qu'il y a moins de soixante ans, les écoles du Québec enseignaient les religions officielles à croire comme vérité absolue, je vous dirais que l'enseignement du brossage adéquat des dents à l'école est très souhaitable.
Personnellement, ce n'est que très tard dans ma vie que l'on m'a montré une façon adéquate de brosser mes dents; j'ai passé bien près de les perdre par cette négligence du brossage quotidien. Et pourtant j'ai eu la chance d'avoir de bons parents. Ce n'est que par la chance et un investissement financier sans bon sens par mes parents que mes dents survécurent à un arrachement complet.
L'enseignement du brossage des dents prendra quelques minutes alors que l'enseignement des religions prenait une longue période pour nous endoctriner à des vérités de soumission. À choisir entre ces deux enseignements à recevoir de l'école, je choisis celui du brossage des dents.
Ici à Trois-Rivières, il y a eu un débat sur la fluoration de l'eau, laquelle fluoration devait sauver les enfants moins nantis de la perte de leurs dents! Après plusieurs semaines d'échanges tristement houleux, l'autorité a finalement compris qu'on n’arriverait à rien de solide si un effort à la cause ne s'investissait pas. Il faut enseigner à la jeunesse si on souhaite un changement de mentalité et des résultats. Sans effort des adultes, ce n'est pas possible que notre jeunesse croisse droite. Si nous avons appris de nos erreurs, il faut en faire profiter adéquatement les générations qui suivent. Et l'évolution n'est jamais dans la direction de la perfection; qu'une tentative.
Encore merci de votre réflexion.
François Champoux, Trois-Rivières