Rebello et la démocratie malade

Les transfuges sont la contradiction sur pieds de la démocratie représentative.

PQ - dérives - Rebello

Ils ont fait campagne. "Élisez-nous. Nous avons le meilleur programme. Nous sommes la meilleure équipe. Nous sommes les mieux placés pour défendre vos intérêts. Faites-nous confiance!" Et nous les élisons. Puis, quelque temps plus tard, certains déchirent leur programme, dénigrent leur équipe et vont se réfugier sous une bannière que nous avions rejetée. C'est la démocratie elle-même qui écope.
Les Rebello du monde contribuent sévèrement au discrédit de la pratique la plus essentielle dans le processus démocratique: celle de voir le peuple choisir son représentant entre plusieurs qui souhaitent le devenir sur la base d'un débat d'idées, de propositions de projets et de la promesse que l'élu respectera le mandat qu'il a sollicité.
Il est permis de changer d'idée. On peut entrer en dissidence. Tous et un chacun peuvent se déplacer sur l'échiquier politique. C'est un droit inaliénable de tout citoyen. Mais l'élu est plus que citoyen. Sur un territoire déterminé, il est le représentant de milliers d'entre eux qui l'ont choisi majoritairement pour qu'il soit leur voix, pour qu'il porte leurs projets et pour qu'il s'engage à promouvoir les orientations pour lesquelles précisément il a sollicité leur soutien. Le temps de son mandat, l'élu n'a plus la liberté du citoyen.
L'élu qui veut retrouver la liberté du citoyen doit le redevenir. Et donc démissionner de sa fonction d'élu pour se représenter à nouveau devant les citoyens en mettant en débat ses nouvelles idées, ses nouveaux projets, ses nouvelles convictions et solliciter à nouveau leur confiance sur ces nouvelles bases. Alors le peuple débattra et fera ses choix. Une nouvelle légitimité émanera de l'exercice démocratique.
Les transfuges sont la contradiction sur pieds de la démocratie représentative. Il est insupportable que des personnes se faisant élire sur la base d'une proposition programmatique X se déplacent pour défendre une proposition programmatique Y. Ou alors la notion de légitimité est vidée de son sens. Et la démocratie bien malade.
par Gérald Larose


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