Registre des lobbyistes: un ami de Fitzgibbon a dépassé les délais

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S'il veut arrêter de nuire au gouvernement, Fitzgibbon doit cesser les pratiques libérales


Un lobbyiste et ami du ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon a dépassé les délais légaux prévus pour déclarer une rencontre avec lui survenue à la fin de mars, a constaté notre Bureau d’enquête. 


Luc Laperrière est un ami de longue date de M. Fitzgibbon. En novembre, le lobbyiste a accepté d’acheter les actions que le ministre détenait dans une entreprise afin de lui éviter une situation d’apparence de conflit d’intérêts.  


En décembre, M. Laperrière a ensuite rencontré son ami dans le cadre de ses fonctions ministérielles pour lui présenter le projet d’une entreprise de Québec.  


Ce rendez-vous, qui apparaît dans l’agenda public de M. Fitzgibbon, a déjà attiré l’attention du commissaire au lobbyisme, qui a fait des vérifications.  


M. Laperrière soutient qu’il n’était pas rémunéré, ce qui le dispense d’inscrire cette rencontre au Registre des lobbyistes, comme le prévoit la loi.  


RETARD  


Le cabinet de M. Fitzgibbon a confirmé récemment à notre Bureau d’enquête que le ministre a rencontré son ami lobbyiste à son bureau une deuxième fois, le 25 mars, à propos d’un projet immobilier au pied du mont Adstock, près de Thetford Mines. 








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Mais alors que la loi impose aux lobbyistes un délai maximal de 30 jours pour déclarer les rencontres de ce type, M. Laperrière a attendu au 13 mai pour le faire.  


Son inscription est survenue alors que notre Bureau d’enquête l’avait déjà contacté à deux reprises au sujet de ses activités de lobbyisme.  


Rejoint une troisième fois, après son inscription, M. Laperrière a tenté de minimiser son retard. « Ce n’est pas bien, bien longtemps après. Je suis hors la loi, c’est ce que vous voulez entendre ? » a-t-il ironisé.  


Pratiquant le lobbyisme depuis 2017, M. Laperrière n’a pourtant qu’un seul mandat déclaré au Registre, celui d’Adstock.  


COMMISSAIRE  


Daniel Labonté, porte-parole du commissaire au lobbyisme, a constaté le retard de M. Laperrière.  


«C’est plus de 30 jours», a-t-il dit. Sans vouloir commenter directement le dossier, M. Labonté a indiqué que ces retards sont analysés. «Dans les cas plus problématiques, il peut arriver qu’il y ait des sanctions», a-t-il dit.  


Selon le maire d’Adstock, Pascal Binet, M. Laperrière l’avait assuré qu’il respectait les règles encadrant les activités de lobbyisme.  


 —Avec la collaboration de Pierre Couture et Jean-François Gibeault