Revivre la période de la Conquête

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L'histoire-fiction pour redécouvrir cette période charnière de notre histoire

Même si deux siècles séparent la vie de Louise Poisson et de Charles-Guillaume d’Étiolles, leur vie semble dessinée en parallèle. Dans la série Liées par le sang, dont le deuxième tome, Les cahiers oubliés, est paru ce printemps, la romancière Marie-Josée Poisson imagine comment le fils de Madame de Pompadour a vécu son arrivée en Nouvelle-France.


Sous les ordres du colonel Louis-Antoine de Bougainville, en mai 1759, le jeune lieutenant d’Étiolles débarque à Québec. Il n’a qu’une chose en tête : se battre pour défendre la Nouvelle-France contre les troupes britanniques. Tourmenté par une suite d’événements qui vont changer le cours de l’histoire, il note tout dans ses carnets.


Liées par le sang, tome 2 : Les cahiers oubliés

Marie-Josée Poisson

Éditions La Semaine

424 pages


Plus de deux siècles plus tard, la Québécoise Louise Poisson vit une belle histoire d’amour avec un Français, jusqu’à ce qu’une parente s’incruste dans leur quotidien. En désespoir de cause, elle rentre à Montréal. Mais son retour est marqué par la surprise : elle fera d’étonnantes découvertes au sujet du premier ancêtre venu de ce côté de l’Atlantique, à la fin du Régime français.


Les Poisson


Marie-Josée Poisson, une romancière passionnée d’histoire, a imaginé une généalogie de fiction pour construire sa série. « Je suis partie de mon nom - Poisson. J’ai découvert, vers l’âge de 12 ans, que Madame de Pompadour était née Jeanne-Antoinette Poisson. C’est très documenté », partage-t-elle.


À l’époque, elle avait gardé cette découverte pour elle. « Je ne savais que peu de choses de la dame, sinon qu’elle avait une aura un peu sulfureuse. Elle avait été la maîtresse en titre du roi. On disait qu’elle avait vidé les coffres du royaume. Elle n’avait pas très bonne réputation. Je me disais que déjà, s’appeler Poisson, c’est pas drôle... je ne vais pas en plus m’associer avec cette personne dont on dit tant de choses. »


Une fois sa carrière professionnelle derrière elle, elle a décidé de se donner une nouvelle carrière en écrivant – ce qu’elle avait toujours voulu faire. « L’idée de Poisson est revenue et j’ai construit cette généalogie de fiction. Madame de Pompadour n’a pas eu d’enfant survivant. Elle a eu un garçon – le Charles-Guillaume de l’histoire – et une fille, qui a vécu jusqu’à l’âge de dix ans. Le garçon... on sait quand il est né et après, on perd sa trace complètement. On ne sait pas quand il est mort. »


En Nouvelle-France


Elle lui a donc imaginé une vie. Le deuxième tome de la série raconte l’arrivée en Nouvelle-France de ce jeune homme, qui rencontrera de grandes figures de l’époque, comme Louis-Antoine de Bougainville.


Des éléments bouleversants de cette période historique ont marqué l’écrivaine. « C’est de notoriété publique que Montcalm et Vaudreuil se détestaient copieusement. C’était une question de personnalité. En jeu était le pouvoir militaire sur la colonie... et ils étaient tous les deux marquis. Ce que j’ai appris, c’est que Vaudreuil aurait refusé à Bougainville de se rendre au chevet de Montcalm, touché sur les Plaines, mais mort 24 heures plus tard. Bougainville aimait beaucoup Montcalm, qui l’avait pris sous son aile et lui avait tout enseigné sur l’art de la guerre et comment diriger des hommes. C’est un détail... mais c’est venu me chercher. »


Marie-Josée Poisson a mis cinq ans à écrire le premier tome, en raison de toutes les recherches, mais a adoré le processus. « Toutes les démarches que j’ai faites pour en apprendre autant sur Madame de Pompadour, ça a été extraordinaire. » Elle a d’ailleurs eu le privilège de visiter les petits appartements de Madame de Pompadour, à Versailles.




♦ Le tome 3 paraîtra dans les prochains mois.