Les toutes récentes élections fédérales ont ouvert une urne de Pandore. Méchantes surprises : a. le Parti libéral descend aux enfers d’un troisième rang; b. le Bloc est réduit à la taille infime de 4 élus; c. le NPD se hisse, contre toutes attentes, au rang de l’Opposition officielle; d. le Parti conservateur devient confortablement majoritaire contre les vœux de 60% de la population canadienne et de plus de 80% des Québécois.
Que sera notre devenir politique dans les 4 ou 8 ou 12 prochaines années sous la gouverne droitiste du réformiste-conservateur Stephen Harper? Il faut en effet envisager un tel règne, car le maître n’est pas de nature à s’épuiser facilement.
On dit à la ronde que le NPD a perdu beaucoup de son pouvoir en devenant l’Opposition officielle d’un gouvernement majoritaire. Cela semble aller de soi. Alors qu’adviendra-t-il des promesses que Jack Layton a faites aux Québécois, ou que ceux-ci ont imaginées?
On dit aussi que le Premier ministre, Stephen Harper, devenu chef d’un gouvernement majoritaire, pourrait se sentir moins menacé et pourrait desserrer un peu les dents d’une centralisation gourmande et obstinée.
Et que peut-on dire du Québec qui a donné au NPD de Jack Layton plus de la moitié de ses élus, avec une contribution importante de souverainistes? Quelle attitude prendra son Opposition dans ce nouveau panorama fédéraliste? Que pourra-t-elle faire en plus du discours? Le Québec devra-t-il tout bonnement attendre que les choses se passent? Comme si son destin demeurait prisonnier de la nouvelle mouvance politique canadienne? Ou bien devrait-il compter sur une autre déferlante qui rendrait le pays des John A. Macdonald, Wilfrid Laurier, Trudeau, Chrétien et Harper plus amène pour la Nation du Québec? Encore une fois, rêver en couleurs?
La Nation québécoise n’a pas à se laisser ballotter, comme frêle esquif, au gré des marées capricieuses du fédéralisme canadien. Il lui faut plutôt se mettre résolument à la barre. Et il lui faut souffler à pleins poumons dans les voiles de son avenir. Aussi paraît-il de plus en plus urgent, éminemment souhaitable, voire incontournable, que se fasse l’union de toutes les forces souverainistes et indépendantistes. Pour que la dispersion ne permette pas, une autre fois, à des forces indésirables de se maintenir au pouvoir. Pour que les échos d’une même voix libératrice venant des quatre coins du Québec gonflent les espoirs, raniment les cœurs, stimulent le vouloir du peuple jusqu’aux commandes du centre décisionnel qu’est l’Assemblée nationale de notre pays.
Les forces souverainistes réunies doivent préparer et proposer aux Québécois un projet d’avenir acceptable par le plus grand nombre. Comme celui-ci, par exemple, qui se déroulerait en deux étapes nettement séparées dans la durée :
1. L’indépendance constitutionnelle du Québec. Votée en toute clarté dans un référendum; et reconnue ensuite internationalement après des négociations avec le Canada; négociations nécessaires et menées conformément aux instructions du Renvoi à la Cour Suprême.
2. Ensuite, une fois cette phase primordiale écoulée, proposer au Canada un projet de vraie Confédération, un traité confédératif entre des pays souverains. Confier librement à un gouvernent central un nombre restreint et bien déterminé de pouvoirs avec des conditions d’exercice précises.
Pourquoi cette deuxième étape? Tout simplement pour tenir compte de l’attachement de beaucoup de nationalistes fédéralistes québécois au territoire canadien. Attachement réel, profond, et bien compréhensible. En effet, le Canada de maintenant n’est-il pas un morceau de la Nouvelle-France malheureusement découpé par les armes? Pour dire aussi, par cette deuxième étape, que l’indépendance du Québec ne signifie d’aucune façon une inimitié envers le Canada anglais, ni un abandon des autres Canadiens-français.
Entrer dans la liberté de l’indépendance, s’établir constitutionnellement dans la souveraineté, c’est tout simplement parvenir à la maturité politique normale d’un peuple. C’est parvenir à son accomplissement. Et cela paraît être pour la nation québécoise la seule manière d’être prise au sérieux par le Canada. La souveraineté-association de 1980 et la souveraineté avec offre de partenariat de 1995, de même que les tentatives de remodelage de la Constitution canadienne du Lac Meech, de Charlottetown et de l’Union sociale ont été de retentissants et malheureux échecs. Le Canada n’a pas voulu bouger. Ce fut NON. Alors, qui pourrait un jour tourner la clef dans le cadenas de la Constitution canadienne de 1982?
Si le Canada fédéraliste opposait encore des fins de non-recevoir à cette proposition sous l’effet d’une volonté centralisatrice têtue ou ivre de relents colonialistes, le Québec ne resterait pas le bec à l’eau une énième fois; mais il se tiendrait dans l’honorable position de souveraineté ou d’indépendance constitutionnelle, position tout simplement normale pour la nation qu’il est. Libre enfin de se gouverner lui-même et de faire entendre sa voix sur les tribunes internationales où se discutent présentement les enjeux vitaux de l’avenir humain sur notre planète.
Une telle approche ne serait-elle pas motivante après les secousses grosses d’inquiétude ressenties ce 2 mai?
Si Confédération... d'abord Indépendance
Après ce 2 mai
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
9 mai 2011"Aussi paraît-il de plus en plus urgent, éminemment souhaitable, voire incontournable, que se fasse l’union de toutes les forces souverainistes et indépendantistes."
Et où se trouve le plus sérieux effort d'union des forces?
http://www.vigile.net/Apres-250-de-resistance-CAP-SUR-L
Archives de Vigile Répondre
9 mai 2011Bonjour M. Couturier,
Vous êtes un sage! Il nous faut méditer votre texte, encore et encore. Merci!
Mes salutations distinguées,
Lawrence Tremblay.