Signer un «contrat moral»? Une autre patente !

La méthode est douteuse. Le contenu, suspect. Le résultat nul, prévisible. Par contre l’objectif est clair : leurrer.

Déclaration sur les valeurs communes <br>Contrat d'adhésion

Mettre la table! Une subvention ici. Une annonce de politique là. Presser le pas pour déclencher les élections. C’est dans ce contexte que Madame James, ministre de l’immigration du Québec, a annoncé l’intention de son ministère de faire signer un contrat moral à celles et à ceux qui souhaiteraient immigrer chez nous. En guise de suite au rapport Bouchard-Taylor. La méthode est douteuse. Le contenu, suspect. Le résultat nul, prévisible. Par contre l’objectif est clair : leurrer.
Pendant un an le Québec s’est astreint à un débat de société d’une rare qualité démocratique. Le rapport qui en émergea fut nettement en deca des attentes exprimées. Les contredisant même en déclinant habilement en territoire québécois la vision canadienne du multiculturalisme. Cependant, cela étant, le rapport méritait que les élus s’en emparassent. Nullement. À la veille d’une élection qu’il déclenchera lui-même le gouvernement libéral tente plutôt d’enterrer définitivement ce rapport par une proposition de « contrat moral » qui jette sur l’ensemble des candidats à l’immigration le soupçon que d’entrée de jeu, ils ne sont pas au diapason des valeurs et des pratiques du Québec. Et le Canada d’embrayer à nouveau pour dégobiller sur le Québec. « Voyez comme ils sont racistes »!
Partout dans le monde les nouveaux arrivants s’intègrent à des pays et non pas à des provinces. Le Québec n’est pas un pays. Pour favoriser l’intégration, bien que province, il fait des efforts. Parfois colossaux. Au chapitre de la langue notamment, avec la charte de la langue française. En dépit de cet investissement, force est de constater qu’il n’a pas encore réussi à franchir la barre des 50% dans l’intégration en français des personnes qui n’ont pas cette langue comme langue d’origine. Alors qu’au Canada ça se fait en anglais dans 99,7% des cas! Faut-il en dire plus? La proposition d’un « contrat moral » c’est pour faire semblant. C’est pour leurrer. Le véritable enjeu de l’avenir du peuple québécois est sa structure politique autonome. C’est lorsque le Québec sera un pays que celles et ceux qui viendront le rejoindre sauront qu’il sera là pour toujours et qu’il vaut mieux s’y intégrer totalement.
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Par Gérald Larose
président Conseil de la souveraineté du Québec


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