Nous les lisons. Nous les entendons. Nous les « télévoyons ». Ils ont d’énormes points d’interrogation dans les yeux! Des commentateurs et des commentatrices n’arrivent pas ou feignent de ne pas arriver à trouver de sens au vote que le Québec s’apprête à faire le 14 octobre. « Et ça fait dix-huit ans que ça dure! »
Ce sont précisément ces dix-huit ans qui donnent à ce vote tout son sens. Pendant 40 ans, le peuple québécois s’est époumoné à revendiquer son autonomie, sa démocratie, sa liberté. Pendant 30 ans, avec des députations québécoises fédéralistes quasi monopolistes (les libéraux de Trudeau détenaient 74 des 75 circonscriptions électorales du Québec au moment du coup fourré de la constitution de 82) s’est abattue sur le Québec une pluie de coups fourrés et de législations structurantes qui ont pour objectif de construire le Canada pour y intégrer de force le Québec. Il suffit de rappeler la loi canadienne des langues officielles de 1969 de Trudeau visant à enterrer le rapport Laurendeau/Dunton; la loi des mesures de guerre pour intimider les mouvements souverainistes; les mensonges de la campagne référendaire de 1980 (les têtes sur le billot) pour leurrer la population; la Constitution de 1982, coup d’état constitutionnel qu’aucun gouvernement québécois n’a reconnu; les coupures drastiques de 1994 dans les transferts du fédéral et le vol de caisse d’assurance-chômage qui ont fait voler en éclat l’équilibre fiscal du Québec; l’invasion systématique des compétences du Québec; le Clarity Bill déniant au Québec son droit à l’autodétermination; la tentative d’achat de l’identité québécoise par les campagnes massives et maffieuses des commandites; etc. etc. Curieusement ces opérations ont toutes été conçues et exécutées par des Québécois et des Québécoises élus pour exercer le pouvoir à Ottawa.
Se peut-il que nous ayons compris que les Québécois et les Québécoises qui cherchent à se faire élire pour exercer le pouvoir fédéral l’exercent non pas pour défendre les intérêts du Québec au Canada mais les intérêts du Canada au Québec? Se peut-il que nous ayons compris que dans notre quête d’autonomie, de démocratie et de liberté nous serions bien avisés de priver au maximum les adversaires du Québec de légitimité politique? C’est le sens du vote pour le Bloc québécois. Engagée depuis dix-huit ans cette voie consciente du non-pouvoir ailleurs pour constituer l’espace du vrai pouvoir ici est extraordinairement signifiante. Merci à ces hommes et ces femmes disponibles pour participer non pas à l’exercice du pouvoir du Canada mais bien à la construction du pays du Québec. Nous sommes confiants. Le Québec sera encore au rendez-vous.
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Par Gérald Larose président
C’est le sens du vote pour le Bloc québécois.
Les intérêts du Québec au Canada ou les intérêts du Canada au Québec
Se peut-il que nous ayons compris que les Québécois et les Québécoises qui cherchent à se faire élire pour exercer le pouvoir fédéral l’exercent non pas pour défendre les intérêts du Québec au Canada mais les intérêts du Canada au Québec?
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