SNC-Lavalin: le Bloc québécois appelle les élus du Québec à travailler ensemble

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Pourtant, la majorité des emplois de SNC-Lavalin se trouvent hors Québec

Les principaux acteurs dans la crise qui secoue actuellement le bureau du premier ministre Justin Trudeau semblent avoir perdu de vue le véritable enjeu: la sauvegarde de SNC-Lavalin, estime le Bloc québécois.


La société de génie-conseil en prend pour son rhume dans l'opinion publique canadienne depuis que la crise interne au gouvernement libéral, qui oppose le premier ministre Justin Trudeau à son ancienne ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a éclaté au grand jour.


Jeudi, au moment où le chef conservateur Andrew Scheer accusait M. Trudeau de ne pas savoir distinguer le «bien» du «mal», des milliers de familles «qui font leur épicerie» s'inquiétaient toujours des conséquences potentielles d'une condamnation au criminel pour SNC-Lavalin, a affirmé le député bloquiste Gabriel Ste-Marie en entrevue.


L'entreprise québécoise aurait versé des pots-de-vin à des responsables libyens pour obtenir des contrats dans ce pays à l'époque du dictateur Mouammar Kadhafi. En septembre dernier, Mme Wilson-Raybould a choisi de ne pas intervenir dans la décision de la directrice des poursuites pénales d'empêcher qu'un accord de réparation soit négocié avec la firme pour lui éviter un procès.


Le gouvernement canadien s'est donné une loi qui permet les accords de réparation.


«Il va y avoir soit des ventes de feu, soit des coupes d'emplois, s'est insurgé M. Ste-Marie. On n'a pas les moyens au Québec de perdre ça. C'est trop important pour le Québec, ça prend un accord de réparation absolument.»


Il souhaite que davantage de politiciens québécois se portent à la défense de l'entreprise et discutent des enjeux économiques. «Les conservateurs, les néo-démocrates, on dirait qu'ils s'en sacrent des emplois. Tout ce qu'ils veulent faire, c'est des gains politiques. La job d'un élu au Québec, peu importe le parti, ça devrait être de défendre les jobs au Québec, puis l'économie au Québec. Là, c'est le contraire qu'on voit.»


Dans ce dossier brûlant d'actualité, il est impératif que les élus fédéraux et provinciaux «poussent dans la même direction», selon M. Ste-Marie.


Plusieurs scénarios pour SNC-Lavalin, selon Leitao


À Québec, le gouvernement Legault assure suivre la situation de près, tandis que l'ex-ministre libéral des Finances et économiste Carlos Leitao rappelle que si SNC-Lavalin est reconnue coupable, elle ne pourra obtenir de contrats fédéraux pendant 10 ans.


«L'entreprise pourrait se diviser, créer de petites SNC, elle pourrait se déplacer, avoir son siège social dans un autre pays, créer des filiales qui elles soumissionneraient sur des contrats. (...) Dans l'absence d'un actionnaire de contrôle, l'entreprise devient extrêmement vulnérable à une offre d'achat hostile», a-t-il expliqué en entrevue.


Aucun de ces scénarios n'est souhaitable, selon M. Leitao, qui s'inquiète également pour les fournisseurs et les milliers de retraités de SNC-Lavalin.


«Pour nous, un accord de réparation est toujours possible», a pour sa part indiqué Mathieu St-Amand, attaché de presse du ministre québécois de l'Économie, Pierre Fitzgibbon.


Le siège social de SNC-Lavalin est situé à Montréal. Environ 3400 des employés de la firme sont au Québec sur un total de quelque 9000 à travers le Canada.




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