Tous responsables!

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La haine des vieux est une forme d'ethnomasochisme collectif


La crise sanitaire a jeté l’opprobre sur les CHSLD. L’horreur et l’indécence étant devenues impossibles à ignorer, la société s’indigne et la classe politique s’affaire.


Mais n’incriminons pas uniquement le système de santé et les gouvernements qui se sont succédé, aussi coupables soient-ils.


En réalité, l’hécatombe des CHSLD, c’est un géronticide dont nous sommes collectivement responsables.


Contradictions


En tant que société, nous baignons dans les contradictions.


Nous aimons dénoncer les inégalités, invoquer la solidarité et nous enorgueillir de « donner au suivant ».


Nous nous soucions de la température qu’il fera dans 50 ans. Environ 300 000 personnes ont d’ailleurs manifesté avec enthousiasme aux côtés de Greta Thunberg en septembre dernier.


Nous nous indignons, et avec raison, du traitement réservé aux animaux.


Nous applaudissons le nouveau droit de « mourir dans la dignité ».


Or, aujourd’hui, nous sommes horrifiés devant l’ampleur de la violence institutionnelle qui sévit dans les CHSLD. Pourtant, nous savons depuis longtemps que les conditions de vie dans ces établissements sont aux frontières de l’humanité. 


Mais n’avons-nous jamais organisé une manifestation pour dénoncer l’inacceptable ?


N’avons-nous jamais exigé que soit respecté le droit des plus vulnérables de vivre et d’être soignés dans la dignité ?


Et n’avons-nous jamais pensé que « donner au suivant », c’est aussi respecter ceux qui ont bâti le Québec ?


Défi


À écouter nos élus, offrir la climatisation et assurer le confort des 31 000 résidents des CHSLD est un défi budgétaire et organisationnel quasi insurmontable. En revanche, Québec a facilement allongé 276 millions $ pour « sauver » le Cirque du Soleil. C’est l’équivalent de 8900 $ par résident !


Le Cirque est certes une fierté québécoise. Mais doit-il passer avant les soins de base, voire avant la vie, de nos parents et grands-parents ? Certainement pas !


Pourtant, peu de gens dénonceront cette hérésie politique. 


Sachons néanmoins que, par notre silence, voire notre complaisance, nous cautionnons tacitement l’inqualifiable maltraitance des plus vulnérables !




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