Trudeau est-il vraiment en 2015?

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«Justin Trudeau, un fantôme des années 1960 égaré dans le mauvais siècle»

Il y a trois semaines à peine, le Canada se préparait à faire une entrée remarquée à la Conférence sur le climat qui s’ouvre dimanche à Paris. Dans le rôle de l’enfant prodigue, Justin Trudeau s’apprêtait à débarquer en vedette américaine, rompant avec dix ans d’une politique énergétique qui avait relégué le Canada au rang des cancres de la planète. On imaginait déjà le premier ministre posant sur les marches de l’Élysée pour un énorme selfie offrant à tous l’image de ce « Kennedy canadien » qui fait les délices de la presse people française. Il n’y avait pas de meilleure entrée en matière pour un néophyte sans expérience en relations internationales.

C’était avant les attentats de Paris qui ont fait 130 morts ce funeste vendredi 13 novembre. L’histoire est ainsi faite qu’elle se joue des stratégies de communication les plus parfaites. Soudain, au G20 à Antalya, le jeune premier ministre a paru dépassé — c’est le moins qu’on puisse dire. Alors que le monde n’avait pas de mots assez forts pour dénoncer la tragédie du Bataclan, le premier ministre n’avait que ses « condoléances » à offrir. Alors que les chefs d’État et de gouvernements songeaient déjà à une riposte, Justin Trudeau confiait que « ces attaques » le portaient… « à réfléchir ». Alors que la France se déclarait « en guerre », le premier ministre répétait la leçon apprise en campagne : qu’il rappellerait ses F-18 dès le mois de mars. Point à la ligne.

Certes, Justin Trudeau a peu d’expérience en ces domaines. Mais fallait-il ajouter la honte à l’inexpérience ? Personne ne demande au premier ministre canadien de faire comme David Cameron et de s’engager à « détruire Daech ». Mais la solidarité la plus élémentaire envers un allié comme la France aurait voulu que le Canada reporte de quelques mois le retrait de ses F-18 histoire de réexaminer cette promesse à la lumière de la conjoncture nouvelle. N’est-ce pas ce qu’il vient de faire pour les réfugiés ? Comme prix de consolation, le Canada enverra donc des instructeurs, histoire d’apprendre aux Kurdes comment se battre contre leur ennemi héréditaire. À une autre époque, il aurait probablement envoyé des missionnaires.
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