Un coup de pouce d'Ottawa

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Pratte revient à la charge pour soutenir que le fédéralisme est rentable. Il ne reste plus que lui pour le croire

Dans son premier budget, déposé il y a un an, le ministre des Finances du Québec, Nicolas Marceau, avait inclus un chapitre déplorant «le retour du déséquilibre fiscal». Dans sa récente mise à jour de l'état finances gouvernementales, M. Marceau admet du bout des lèvres que les «détériorations du cadre financier sont atténuées par une amélioration des transferts fédéraux».
En fait, le gouvernement Marois doit une fière chandelle à Ottawa. N'eût été le deuxième versement de la compensation fédérale pour l'harmonisation de la TVQ avec la TPS (1,5 milliard), le déficit de l'année 2013-2014 ne serait pas de 2,5 milliards, mais de 4 milliards. Cette compensation n'était que justice. N'empêche, le versement est rudement bien tombé.
Outre cet heureux hasard, on apprend dans la mise à jour que l'ensemble des transferts fédéraux sera plus élevé qu'attendu pour cette année (+194 millions) et les deux années suivantes (+248 millions et +368 millions). Cela n'empêche pas le ministère des Finances de dénoncer des changements dans le calcul des transferts qui priveraient le trésor provincial de dizaines de millions supplémentaires.
Il en est ainsi depuis que les transferts fédéraux existent: le Québec ne cesse de se plaindre de l'insuffisance des sommes reçues, sans jamais exprimer la moindre appréciation pour un système qui, en général, le sert fort bien. Pas étonnant que les contribuables québécois aient tendance à négliger l'importance de ces transferts; ne leur répète-t-on pas depuis Duplessis que «notre butin» est à Ottawa? Qu'ils paient beaucoup plus en impôts à Ottawa que le fédéral n'en dépense dans la province? Les chiffres ont beau, année après année, montrer le contraire, cette conviction demeure.
Au cours des dernières années, le ministère des Finances a publié plusieurs textes visant à convaincre les Québécois et les autres Canadiens que si la province offre des services sociaux plus généreux que les autres, c'est «grâce» à une fiscalité plus lourde, que la péréquation n'a rien à y voir. Il y a du vrai dans cet argument; nous payons effectivement plus d'impôts que les autres Canadiens. Nous sommes aussi plus endettés. Cependant, Québec reçoit 8 milliards de paiements de péréquation par année, une somme qui nous vient des régions plus prospères du pays. Qu'arriverait-il de nos chers programmes sociaux si cette fontaine de milliards s'asséchait?
En 2015-16, le Québec recevra 1,2 milliard de plus en transferts d'Ottawa. Si le gouvernement Marois atteint le déficit zéro cette année-là, il le devra notamment à cet autre coup de pouce du gouvernement du Canada. Bien entendu, les documents budgétaires n'en diront rien, ou presque. Mais on y trouvera, comme chaque année, un chapitre expliquant à quel point le régime de transferts fédéraux est injuste pour le Québec.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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