COVID-19

Un député congédie un employé conspirationniste

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Persécution politique pour les employés qui remettent en question les mesures gouvernementales


Le député péquiste Joël Arseneau a dû congédier un attaché politique opposé au port du masque et adepte des théories du complot entourant la COVID-19.


Depuis le début de la pandémie, Luc Gagnon partage de nombreuses publications sur Facebook qui remettent en question l’existence de la pandémie, les motivations des dirigeants mondiaux et la pertinence de porter le masque pour lutter contre la COVID-19. 


Jusqu’à mercredi, il était responsable des relations médias de M. Arseneau à son bureau de circonscription des Îles-de-la-Madeleine, en plus d’être en contact avec des élus municipaux dans plusieurs dossiers.  


«Quand on regarde les statuts qu’il a partagés, définitivement, ils sont de la mouvance conspirationniste. C’est entièrement incompatible avec le travail qu’on fait, comme équipe, depuis le début de la pandémie», affirme Joël Arseneau, qui est également critique en matière de santé pour le Parti québécois. Le député rappelle qu’il travaille à conscientiser la population aux risques de la COVID-19 et à l’importance de respecter les mesures sanitaires.  


M. Arseneau étudiait, depuis la semaine dernière, les mesures à prendre par rapport aux publications partagées par son employé sur Facebook. Un appel de notre Bureau parlementaire, mercredi, a accéléré le processus.  



Bill Gates et les autres


Parmi les publications partagées par M. Gagnon, on retrouve du contenu de la page «Regroupement contre le port du masque obligatoire» qui dénonce l’imposition du couvre-visage pour les écoliers. Il a également publié un message selon lequel une jeune femme souffrirait d’une inflammation de la membrane recouvrant les poumons en raison du port prolongé du masque.  


Sa page comprenait également du contenu affirmant que le fondateur de Microsoft, Bill Gates, mène l’OMS par le «bout du nez» et veut faire vacciner toute la population, sauf une petite élite.  


Dans un commentaire destiné à l’urgentologue Alain Vadeboncoeur, il a également qualifié la situation actuelle d’«hystérie collective».  


Une autre publication partagée sur sa page affirme, en anglais, que «les mesures de confinement continueront de manière indéfinie pour faire avancer l’automatisation et les technologies numériques qui bénéficient aux corporations aux dépens des pauvres et du tiers-monde... la Quatrième révolution industrielle».  


M. Gagnon a aussi publié la vidéo Covidences 2020, qui présente le témoignage de douze femmes critiques des mesures entourant la pandémie, dont l’actrice Lucie Laurier, étroitement associée au mouvement antimasques.  


Une autre vidéo mettait en vedette l’ex-professeur de physique Denis Rancourt, qui affirme d’entrée de jeu qu’il «n’y a pas eu de pandémie». Personnage controversé, M. Rancourt est l’auteur d’une «recherche» (non révisée par des pairs) qui affirme que «les masques ne fonctionnent pas» contre les virus.  








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.





Devoir de réserve


Tout en reconnaissant le droit à la liberté d’expression, Joël Arseneau souligne la nature particulière d’un emploi auprès d’un élu. «Le travail au sein du bureau d’un député, en circonscription ou au parlement, exige un certain devoir de réserve. On est tenus d’avoir un comportement qui soit exemplaire aux yeux de la population», dit-il.  


«On ne peut surtout pas aller à l’encontre du positionnement public du député», ajoute-t-il.  


Contacté par notre Bureau parlementaire, Luc Gagnon a affirmé qu’il s’agit de «publications personnelles» et a refusé notre demande d’entrevue.  




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