Dans un article publié sur cette tribune en date du 25 mars 2012 sous le titre
« L’héritage politique de Jean Charest », je mettais en relief la cupidité du premier ministre dans la gestion de certains dossiers importants de l’État québécois.
Sur un sujet différent mais tout aussi primordial, la page couverture du dernier numéro du magazine L’Actualité nous brandit une grenouille serrant entre ses pattes gluantes une pancarte sur laquelle on peut y lire :
« Ici on parle English »!
Cette illustration plutôt percutante réfère aux résultats ahurissants d’un sondage réalisé par CROP-L’Actualité-98,5 FM auprès des Anglo-Québécois qui se prononcent, dans une proportion de 60%, en paix avec l’idée que Montréal devienne une ville à prédominance anglaise, tout en conservant le « charme francophone » pour le reste du Québec.
En y regardant de plus près, le lecteur remarque que près de 80 % des répondants âgés entre 18 et 34 ans, soit 77 %, partagent cette opinion, à l'instar de 56 % de ceux de 35 à 54 ans et 46 % de ceux de 55 ans ou plus.
En termes clairs, toute une génération d'anglophones a grandi pratiquement au cours des dix dernières années sans que personne ne leur ait exprimé que l'esprit de la Loi 101 est que la langue de référence commune au Québec est le français, à commencer par le gouvernement Charest qui, par son laxisme vis-à-vis l’application de la loi 101, laisse planer l’idée que cette loi est devenue un vestige des années ’70 auquel les anglophones ne sont plus tenus de s’attarder…aberrant!
Par ailleurs, pendant que se produit toute cette débâcle linguistique au Québec, en particulier sur l’île de Montréal, l’Office québécois de la langue française brille par son absence…Alors que les plaintes s’accumulent de façon dramatique et scandaleuse sur les tablettes de l’OQLF, nous sommes en droit de nous interroger sur une possible connivence entre l’Office et le bureau du premier ministre. En effet, existerait-il une « directive informelle » du gouvernement adressée aux instances décisionnelles de l’OQLF à l’effet de ne pas appliquer de sanctions envers les contrevenants à la loi 101? Pourquoi ces plaintes ne sont-elles pas acheminées au Directeur des poursuites pénales et criminelles comme l’OQLF est autorisé à le faire?
Un laxisme linguistique dépravant qui s’ajoute aux séquelles désastreuses de l’héritage politique de Jean Charest!
Henri Marineau
Québec
L'héritage politique de Jean Charest (suite)
Un laxisme linguistique dépravant
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
Martin Dulac Répondre
27 mars 2012Bonjour M. Marineau,
Vous avez raison de souligner le laxisme du PLQ/QLP en matière de promotion et de défense de la langue française. Déjà dans la bilinguisation du nom de ce parti, il y a une remise en question du statut du français en tant que seule langue officielle au Québec. Le rôle de l'office de la langue française avec un gouvernement Charest est de ne pas faire de vague sous le prétexte de la liberté individuelle. Mais au Québec, la liberté individuelle en matière linguistique avantage un seul groupe, les anglophones. Il n'est donc pas étonnant que le français recule à chaque fois que ce parti est au pouvoir. Charest ne veut surtout pas importuner sa base anglophone qui lui garanti une trentaine de comtés élection après élection. C'est aussi pourquoi l'olf n'intente pas de recours judiciaire contre les entreprises fautives et qu'il laisse la situation du français se dégrader dans la région du Montréal. La ministre St.Pierre ne cesse de vanter les mérites de son organisation en disant que les plaintes sont résolues dans 99% des cas sans recourir au tribunaux. Les entreprises ont compris le jeu. Tant qu'il n'y a pas de conséquence économique, elles s'en balancent du français. Et après, on compte sur les milieux de travail pour franciser les nouveaux arrivants. C'est n'importe quoi...
Ce qui est pathétique, c'est que dans certaines circonscription francophone des régions, les électeurs font toujours confiance aux représentants de ce parti anglomane sans ce douter du péril qui nous attends dans le détour. Il est plus que temps de foutre dehors ce parti qui travaille au détriment des intérêts de la majorité.