Un mot d’amour pour Jean Chrétien

30e du rapatriement de 1982


Pierre Elliot Trudeau.
Il y a trente ans, le Québec se faisait exclure de l’ordre constitutionnel canadien. Ce dernier se refondait sur la censure du peuple québécois. Le grand débat constitutionnel qui avait été amorcé avec les années 1960 et dont l’inspiration première était un réaménagement du fédéralisme pour le rendre plus respectueux du Québec, s’est conclu par la négation du Québec. Plus encore, il a consacré la mise en tutelle de l’Assemblée nationale dans un régime politique fondé sur le primat de la Charte des droits et assuré par la Cour suprême. La souveraineté parlementaire québécoise était déclassée par le gouvernement des juges à la canadienne. Tout cela va de soi, non ?
Non. Pas pour les libéraux fédéraux qui se sont rendus coupables de cette occultation constitutionnelle du Québec et qui aujourd’hui, nous proposent de nous joindre à eux dans la célébration du récit enchanté du Canada contemporain. Le PLC a ainsi mis en ligne une carte de fête à destination de Jean Chrétien pour célébrer avec lui cette page noire de notre histoire. On nous invite à y écrire un petit mot à destination de l’ancien premier ministre. Un mot tendre. Un mot d’amour. Un mot pour lui dire merci.
Si j’étais vous, je lui écrirais un petit mot doux. Comme par exemple, «Merci Jean Chrétien d’avoir mis l’Assemblée nationale sous tutelle, d’avoir créé les conditions de la déconstruction de la loi 101, de vous être associé à Stéphane Dion pour nous imposer la loi C-20 qui inféode la démocratie québécoise au bon vouloir de la majorité canadienne-anglaise, d’avoir travaillé à la corruption programmée d’une partie de nos élites pour maintenir ici la légitimité du fédéralisme canadien, comme on l’a vu lors du scandale des commandites».
Oui. Un petit mot. Pour le PLC. Histoire de rappeler au PLC pourquoi il n’est jamais parvenu à se réenraciner au Québec après la trahison de 1981-1982. Histoire de lui rappeler que nous n’oublions pas. Que nous n’oublierons jamais.
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