Un stratège s’est levé : Gérald Larose

Pour Larose, la lutte pour l’indépendance est un combat politique auquel doit se combiner une gouvernance conséquente et assumée

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La Nation - bilan et stratégie


La souveraineté du Québec est essentiellement un projet politique. À ce titre, elle doit totalement et pleinement réintégrer le périmètre du politique, la gouvernance au premier chef. D’ailleurs, au Canada, il en a toujours été ainsi. Le nation building canadien est une œuvre politique pleine et quotidienne.

Gérald Larose, [Si j’étais chef…->10972]
Dans [« Dérangeant pour qui, Jean-François Lisée »->10857], j’ai dit du conseiller « spécial » de Pauline Marois et de Mathieu Bock-Côté qu’ils étaient des intellectuels connectés avec le Québec francophone. Il y en a d’autres, certes, mais je regrette sincèrement d’avoir oublié de nommer Gérald Larose. Son texte paru dans le dernier numéro de L’Action nationale, intitulé « Si j’étais chef… (sans prétention aucune au poste) » peut être qualifié de majeur. Monsieur Larose est un intellectuel qui sait allier théorie, stratégie et action. Je vous invite donc à le lire, si ce n’est déjà fait.
Ce que j’aime de ce « vieux » militant indépendantiste et de gauche, c’est sa capacité d’analyser concrètement une situation concrète, cela dit sans jeu de mot. Sa pensée ne stagne pas, l’impatience ne lui fait pas dire n’importe quoi, il tente de comprendre les rythmes de l’évolution. Et il sait reconnaître ceux et celles qui ont l’audace de marcher entre et à côté des ornières. Il y a quelques jours, dans une courte lettre du lecteur publié dans le Devoir, monsieur Larose affirmait que des J.-F. Lisée, il en faudrait dix. Cela veut-il dire qu’il endosse tout ce que dit Lisée ? Pas du tout. Il interroge, il demande à réfléchir, il est prêt à discuter. Mais c’est avant tout l’apport de Lisée au débat qu’il encense. Les deux hommes ont ceci en commun : ils sont à des lieues de la pensée linéaire à deux dimensions, le mépris facile ne fait pas partie de leurs armes, toujours ils évitent les lieux communs.
Revenons au texte de Larose « Si J’étais chef… ». Tout d’abord, je me dois de préciser ceci : impossible de procéder à une analyse en profondeur dans le cadre fermé d’une chronique. Cependant, il m’apparaît important de dire que Larose connaît la nature de l’adversaire. Le Canada n’est pas dirigé par des amateurs ou de simples bornés. Le Canada est issu de l’empire britannique du XIXe siècle, la plus-que-puissance de l’époque. Ce sont les enfants de cet empire qui en ont établi le cadre, assisté en cette tâche par une bourgeoisie compradore canadienne-français (de Cartier à Trudeau…). Ce pays est gouverné selon les principes du Prince de Machiavel. Les différences entre Harper et Trudeau ne doivent pas nous aveugler. La pensée de Machiavel s’adapte aux situations. En ce sens, si la cause ou la fin reste la même, les moyens, eux, peuvent évoluer selon les conjonctures. Le Canada se construit au jour le jour, nous dit Larose, sans compromis, le tout en agissant dans une perspective de gouvernance politique. Ce qui n’est pas le cas du Québec, hélas !
Larose se démarque de deux courants : ceux pour qui l’appel à l’indépendance ne doit constituer que le seul point de programme d’un parti souverainiste, et ceux qui tendent à dissocier gouvernance et politique, notamment en ce qui à trait l’accomplissement de la révolution nationale. Pour Larose, la lutte pour l’indépendance est un combat politique auquel doit se combiner une gouvernance conséquente et assumée. Contrairement à plusieurs, notre « vieux » routier est loin de traiter avec condescendance ou mépris ceux qui proposent d’entamer des combats tactiques, comme peuvent l’être les projets de constitution et de citoyenneté. D’ailleurs, ces deux projets sont pour Larose des « mesures structurantes à longue portée fondant les assises du Québec souverain ». L’homme n’est pas du genre à baisser les bras parce que de tels projets sont, pour certains, voués à l’échec parce que nous sommes prisonniers du carcan canadian. Oui, c’est vrai, la loi 101 a été malmenée par le fédéral. Mais elle nous a aussi permis de ralentir notre chute, de retarder la louisianisation du Québec. On peut se battre pour l’indépendance ET pour mettre en place les structures étatiques, économiques et sociales qui donneront corps à la nation. Les fédéralistes et leurs alliés québécois feront tout pour nous mettre les bâtons dans les roues. Le contraire serait anormal. La révolution nationale québécoise a pris son envol avec la Révolution tranquille, mais elle reste inachevée. Il faut en prendre acte. Ce que nous pouvons faire maintenant, faisons-le maintenant. Et pour combattre Machiavel, eh! bien, inspirons-nous des enseignements de Sun Tzu (L’Art de la guerre), enseignements que beaucoup d’entre nous semblent incapables de maîtriser.
Larose nous donne le goût du combat. L’état de désorganisation actuel du mouvement indépendantiste ne l’empêche pas de voir ce qui est positif dans la présente conjoncture, d’en reconnaître les éléments signifiants sur lesquels il faudrait tabler pour que le Québec puisse réaliser des gains. Bien entendu, cela nous oblige à nous interroger sur le comment. Disposons-nous du levier nécessaire pour accomplir ne serait-ce qu’une partie de ce que nous propose le stratège Gérald Larose ? Le ton de son texte semble laisser entendre que le PQ le pourrait, si… Pour ma part, j’ai de sérieux doutes.
Théoriquement, le PQ devrait constituer le pilier central de ce combat. Mais l’incapacité chronique du parti à procéder à une « analyse concrète de la situation concrète » depuis 1995 lui a porté un dur coup. Il y a bien eu quelques signes encourageants au cours des derniers mois, mais on sent que la volonté est fragile. Ce parti n’a pas encore la hargne du tueur. Il n’en a surtout pas l’instinct. À vrai dire, le PQ ne mobilise plus parce qu’il ne sait plus mobiliser. Pauline Marois avait promis de consulter les membres du parti et la population concernant ses projets de loi 195 et 196. À part un appel sur le site du parti où les gens sont invités à exprimer leurs commentaires sur ces questions, je n’ai rien vu, ni rien entendu. Pour Larose, il est nécessaire de susciter la participation populaire, de placer la population au centre de toute démarche. Le PQ vient, à mon avis, de rater une occasion en or. Une occasion qu’il a pourtant lui-même créée. J’ai des doutes, je vous dis…
Alors que faire ? Rouspéter, geindre, brandir des doigts accusateurs ou encore implorer une intervention divine ? À mon avis, tenter de redresser la colonne vertébrale du PQ de l’intérieur est une avenue envisageable, mais peu semblent disposés à s’engager dans cette voie autant épuisante qu’incertaine. Créer un autre parti pour qu’il s’additionne à ceux déjà existants est selon moi une fuite en avant. Les groupuscules se multiplient, mais demeurent sans impact. Françoise David a beau se donner un 7 sur 10 pour ses éblouissantes prouesses médiatiques, Québec solidaire demeure toujours en bout de queue. Reste une autre voie, qui pourrait s’avérer prometteuse si le PQ acceptait de s’y rallier : les États généraux de l’indépendance. Il arrive un temps où il faut faire le point, faire le bilan pour mieux se préparer à l’attaque. Comme le disait Gilbert Paquette, ancien député et ministre du PQ, ces États généraux devraient être axés sur la création d’un nouveau parti souverainiste de masse, ou à tout le moins sur la création d’une vaste coalition souverainiste. Voilà, je crois, ce qu’il faudra faire si l’on veut reconfigurer le mouvement indépendantiste pour qu’il puisse se situer au devant de la conjoncture, et non pas seulement la subir.
Un fait m’apparaît incontournable, cependant : de tels États généraux ne pourront se tenir tant que le PQ refusera d’adhérer à l’idée. Or, il semble qu’au PQ, on ne veuille pas en entendre parler. Conséquemment, il m’arrive de craindre le pire. Qu’arrive-t-il à une espèce devenue incapable de s’adapter à son environnement ? Elle disparaît, nous a appris Darwin. Le cadre stratégique que propose Larose ne peut être repris que par des leaders motivés, compétents et capables d’aborder les questions politiques à partir d’une pensée dialectique. Surtout, ils doivent être déterminés à s’engager sur la voie de la gouvernance souverainiste.
Le PQ et sa direction actuelle peuvent-il relever ce défi ?
Discutez-en dans vos chaumières, la veille du jour de l’An !

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En complément
Des Jean-François Lisée, il en faudrait dix!
Gérald Larose, UQAM, le 12 décembre 2007
Édition du lundi 17 décembre 2007

Des Jean-François Lisée, il en faudrait dix! Pour l'imagination! Pour la vulgarisation! Pour la joute oratoire! Pour le dérangement! Pour le casse-pied! Avec lui, je ne suis jamais tranquille.

Chacune de ses propositions me fait me reposer la question de fond. Fatigant! Mais stimulant! Et gratis. Peut-être devrait-il se faire payer comme un Marcel Côté, personne ne trouverait de quoi redire. Vraiment! Pourrait-on s'en tenir aux contenus. Les débattre. Les contester. Les torturer. Sur la religion à l'école, je diverge totalement. Sur les cégeps uniques (deux tiers français, un tiers anglais), j'interroge. Sur le «nous», je converge.
Au lieu d'éteindre, allumons. Cette nation, paralysée dans le carcan canadien, ne peut faire l'économie d'aucune de ses ressources, surtout pas intellectuelles, pour sortir de son isolement et rejoindre le monde. 2008, 400e anniversaire de la naissance du peuple québécois, serait tellement une belle année pour s'y attaquer.

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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 janvier 2008

    Bonjour,
    Je trouve bien triste que l'on ose placer " stratégie " et " Monsieur Larose " dans le même article.
    Tant Monsieur Larose que les Landry, Bouchard, Simard ( Monique ), Marois et Beaudoin entre autres de ce monde ont causé la défaite référendaire de 1995 en ayant tout simplement les pieds sur le " brake " pendant qu'ils faisaient de la stratégie. Si au lieu de tergiverser ils auraient travaillé fort à convaincre, et bien il y aurait eu victoire du oui.
    D'ailleurs je ne me souviens pas d'avoir entendu des excuses de ces gens. Aucun n'a démissionné je crois ... ou plutôt un seul a eu le courage de le faire.
    Les gagnants eux s'acharnent, bataillent, luttent et restent focusés ( ées ) sur la cible. Ce sont les gens qui font un partis. Un partis est faible parce que ses gens sont indécis. Décidément on semble avoir oublié la période Parizeau.
    Le PQ n'a que trop peu de leaders forts. En tant que francophone hors Québec, il me désole de constater que le seul parti souvrainiste au Québec soit incapable d'afficher ses positions, de les défendre et d'y croire.
    Je comprends pourquoi tant de leaders artistiques francophones s'éloignent du Québec ( Lepage, Dion, Laliberté ... ) car ils doivent tellement se sentir frustrés devant ce manque de confiance en soi, ce défaitisme, ce syndrome de porteur d'eau bien québecois..
    Le Québec a un potentiel incroyable, une situation unique, mais il ne semble pas comprendre que lorsque le train passe ... et bien il passe et après " just too bad ".
    Au Canada anglais un vent d'inquiétude très fort grossit face aux effets de l'immigration sur la culture et le droit des femmes entre autres. Si les canadiens anglais craignent la perte de leur identité, alors il serait illusoir de croire en l'avenir du francais en amérique sans une solution forte. Et ... en connaissez-vous une autre que la séparation ... ?

    Bien à vous,
    Stephane Belanger
    Barrie Ontario

  • Frédéric Picard Répondre

    1 janvier 2008

    Quelles bouffées d'air frais que ces textes de Gerald Larose, Denis Monière, Jean-Claude St-André et ici, Michel Gendron,
    Je suis essentiellement d'accord avec Gerald Larose. Il ne faut plus gérer un gouvernement provincial, il faut gérer un gouvernement national. Il faut mettre fin à cette impuissance crasse qui caractérise les forces souverainistes lorsqu'elles parlent de choses "qui relèvent d'Ottawa". C'est pas dans ma cour ... Il faut cesser de se plaindre et agir. Quitte à violer la constitution adoptée dans notre dos, en 1982 ou en 1867. Il faut mettre fin au pouvoir d'Ottawa sur nous, geste par geste. Pas à pas.
    Je suis d'accord avec la plupart des intervenants de cette enfilade. L'étape préliminaire est de tenir les états généraux. L'UDIQ est en train de mettre sur pieds un forum internet à ce propos. Toutefois, c'est un geste bien maigre comparé à l'ampleur du chantier que seront les états généraux. L'UDIQ ne peut assumer seule cette tâche. L'UDIQ ne doit pas assumer seule cette tâche. Cela pourrait miner la crédibilité des EGI et/ou décourager les efforts de tous. L'UDIQ propose de s'investir et de travailler en concert avec tous pour le bon déroulement des états généraux. Elle ne peut cependant être tenue à elle seule responsable de cette tâche colossale. L'aide de tous sera d'une importance capitale.
    Le PQ est une grosse machine. Tant que les sondages seront au zénith, tant que nous assisterons au retour au bercail d'anciens apostats, le PQ continuera sur sa lancée. Il continuera, sans tenir compte des Larose, des Monière, des Gendron ou St-André de ce monde. Les apparatchiks continueront de prôner le remplacement d'indépendantistes résolus par de serviles valets croyants que les québécois "ne veulent plus entendre parler d'indépendance". Plus grave encore, on trouvera des indépendantistes résolus pour défendre ces partisans de l'à-plat-ventrisme.
    Malheureusement, je crois qu'il serait utopique de compter sur le PQ pour secouer le pommier indépendantiste. Il faudra créer un mouvement tel que le PQ sera obligé de réagir. Le mouvement Montréal Français a réussi cet exploit en août dernier. À la dernière minute, le chef du Bloc, du PQ, de QS, du PI, Bernard Landry, les chefs des mouvements syndicaux ont participé à la marche du 30e anniversaire de la loi 101.
    Les politiciens professionnels sont rarement sources d'initiatives. Un mouvement comme les états généraux ne pourra qu'être populaire. C'est seulement lorsque le train sera en marche et engagé à bonne vitesse qu'ils se commettront.
    Frédéric Picard
    St-Jean-sur-Richelieu
    Membre de l'UDIQ

  • Archives de Vigile Répondre

    1 janvier 2008

    (Raymond Poulin) Je partage votre avis sur la naiveté des dirigeants souverainistes en générale. Sauf que dans le cas de la petite "plaquette" que je propose, il ne s'agit pas de faire de la stratégie et de la tactique en ligne. Il s'agit, pour faire suite au constat de M. Larose sur la "narration" de notre histoire, d'utiliser les concepts et les principes de la géopolitique pour "armaturer" un argumentaire "grand publique" pour contrer le fait que des fédéralistes aient imposé leur "narration".
    Je pense simplement que les connaissances que M R.M. Sauvé aura mis une vie à acquérir sont fondamentales à l'avancement de notre cause. Et que par conséquent elles méritent une large diffusion.
    Que la STASI canadienne s'en formalise ne devrait pas nous déranger.
    JCPomerleau

  • Raymond Poulin Répondre

    1 janvier 2008

    À MM. Gendron et Pomerleau, deux remarques.
    Il existe déjà un mouvement apparemment organisé appelant aux États généraux, soit l'UDIQ. Qu'en est-il de son orientation réelle et de l'accueil qu'il reçoit sur le terrain? Il me semble prématuré de créer une structure concurrente, meilleur moyen d'aggraver la cacophonie, à moins que l'UDIQ ne s'avère qu'un pétard mouillé, comme tant de mouvements et de chapelles; il sera alors temps de tenter autre chose. Viser à restructurer le paysage politique indépendantiste, voilà une tâche de moyen terme dont il faut éviter qu'elle ne serve qu'à durcir les positions des uns et des autres. Qu'on le veuille ou non, cela entraînera en "dommages collatéraux" une bataille d'egos, compliquée par la volonté arrêtée, chez quelques-uns, de détruire à tout prix le Parti québécois avant même de disposer d'un outil valable de substitution. Pour dire les choses franchement, ce sont peut-être les principaux obstacles à la réussite d'États généraux; les sentiments et les émotions pèsent souvent plus lourd que les idées dans toute entreprise humaine.
    Populariser les bases de la géopolitique appliquée au contexte et à la situation du Québec, j'en suis, à la condition d'y aller prudemment. En dégager une stratégie d'État générale compréhensible par le plus de gens possible est une chose, mais vouloir proposer publiquement les tactiques à mettre en oeuvre revient à prêter flanc à l'ennemi. Quoi qu'en pensent depuis quarante ans la plupart des indépendantistes, accoucher d'un nouvel État souverain exige la création d'un rapport de forces qui ne repose pas exclusivement sur l'organisation politique, la propagande et la volonté populaire. Cela entraîne toujours, au minimum, une véritable guerre de l'ombre entre services de renseignement et d'action. Or autant le Parti québécois que le gouvernement du Québec n'ont jamais pris au sérieux la nécessité absolue de s'équiper convenablement sur ce plan, au point où ils ont saboté les efforts répétés de ceux qui faisaient la différence entre une troupe de scouts bien intentionnés et un État, notamment Jacques Parizeau, René-Marcel Sauvé et Pierre Cloutier. Il règne au Québec une naïveté politique et stratégique qui ne se dément pas malgré toutes les déconvenues. Tant qu'il en sera ainsi, toute entreprise en vue de l'indépendance risque de se solder par une opération réussie de déstabilisation ou, au minimum, par des "turbulences" plus sérieuses qu'on veut bien l'admettre malgré toutes les preuves du contraire depuis les années soixante-dix.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 décembre 2007

    Géopolitique 101: Québec, vers un état optimal
    Il pourrait être rédigé par un auteur ayant la facilité d’écrire pour le grand publique (genre, géopolitique pour les nuls), avec la collaboration indispensable de M. René Marcel Sauvé qui nous préciserait les concepts clés et l’application des grands principes. (Notons que je le mobilise ici sans l’avoir consulté). Ce serait une occasion de lui rendre hommage pour son travail inlassable mais combien nécessaire.
    Grâce à la fréquentation des travaux de M. Sauvé je suis arriver à me former des opinions sur certains thèmes (1). Je me suis donc fais une petite idée de ce que cette plaquette pourrait contenir et je suis prêt à y collaborer.
    L’éditeur est important. J’ai pensé aux Édition du Québécois ou au Édition Les intouchables.
    Stratégie pour une large diffusion : Moins de 100 pages ; moins de 5$ ; style d’ écriture grand publique
    (1)http://www.vigile.net/_Pomerleau-Jean-Claude_
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    31 décembre 2007

    Messieurs Poulin et Pomerleau,
    Nous sommes au moins quelques-uns à partager la même opinion. Des États généraux pourraient faire un grand bien au mouvement souverainiste. Pourquoi? Parce que ça ne peut plus continuer comme ça. Le PQ fonctionne en vieux parti et raisonne comme tel. Attendons encore quelques mois, mais je ne crois pas que mme Marois réussira à renverser la vapeur. Cela ne nous empêche pas d'ici là de nous pencher sérieusement sur la question des États généraux et d'un document portant sur stratégie et action d'État. Votre idée est bonne, monsieur Pomerleau et je crois qu'il serait pertinent qu'un groupe travail se mette à l'oeuvre. Il faudrait toutefois s'assurer que la sortie de ce document soit annoncée par les médias, question d'avoir un impact minimal. Important donc d'avoir quelques "gros noms" comme signataires. Ce même document pourrait aussi aborder la question des États généraux. C'est intéressant (et troublant,,, ) de constater tout ce qu'il y a faire.
    Via Vigile, on pourrait peut-être constituer un groupe et réfléchir à la question. Travailler résolument, mais sans précipitation, voilà ce qu'il faut faire. Il y a un noyau de militants intéressants qui gravite autour de Vigile et ces militants auraient intérêt à se parler hors site. Il y a sûrement un leader quelque part qui pourrait être tenté de se mouiller les pieds.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 décembre 2007

    Tout tourne autour de l'état.
    L'histoire moderne du Québec se résume au fait que des gouvernements ont posé des actes d'état (Révolution tranquille; Loi 101 , etc). À chaque fois que le PQ s est éloigné de l'acte d'état structurant (qui suppose un leader qui a le sens de l'état) il s'est atrophié et a perdu de sa pertinence.
    Ce que M Larose exprime avec netteté c'est que pour poser des gestes structurant il faut utiliser les leviers de l'état. Il nous dit ce que M Sauvé nous répète depuis longtemps: Seul l'état agit avec envergure.
    Si M Lisée a pris de la consistance c est que sa proposition de Constitution du Québec est un acte d'état. Cependant pour que cette proposition soit structurante et portante il faut qu'elle soit défendu par un parti qui a une vision claire de ce qu'est une culture d'état. Là dessus le PQ a des preuves à faire.
    Pour aider la réflexion je propose la publication d'un petit livre (moins de 100 pages) qui pourrait s intituler:
    Géopolitique 101: Québec, vers un état optimal.
    Concepts clé et grands principes appliqués à la compréhension de la trame historique du Québec. Avec considérations stratégiques et tactiques pour faire avancer notre projet, celui de faire passer le Québec de demi état de province à celui d'état optimal (souverain).
    Ce petit livre pourrait se décliner sur un site internet pour structurer le débat de manière continue
    Il faut faire de 2008 une année structurante.
    JCPomerleau

  • Raymond Poulin Répondre

    30 décembre 2007

    En effet, la stratégie avancée par Gérald Larose me paraît la plus réaliste et raisonnable. Comme vous, je crois que le seul parti en mesure, du moins actuellement, de la rendre effective demeure le Parti québécois, si toutefois il veut bien revenir sur terre, ce qu'on aurait pu croire récemment, mais... Le réinvestir pour le transformer? Il compte, dit-on, 90.000 membres: si ceux-là ne veulent ou ne peuvent le faire bouger, ce n'est pas le ralliement des quelques milliers de militants des autres mouvements et "particules" qui changera la donne, en tout cas, pas à court terme. Je n'arrive pas à comprendre l'hésitation de Mme Marois; ses récentes propositions, ou plutôt celles de Lisée, semblaient annoncer un sursaut qui a toutes les apparences de se faire attendre.
    Il est vrai que, ayant exercé le pouvoir pendant 18 ans sur les 31 écoulés depuis 1976, le PQ compte son lot de députés et d'anciens ministres scrutant l'horizon politique davantage en vue de leur avenir à court terme qu'en fonction des besoins réels du Québec, d'autant plus que beaucoup ont émoussé leur sensibilité à l'égard de leurs commettants. Ce parti marche sur son erre d'aller comme s'il avait acquis, par son ancienneté, le droit d'aînesse aux votes indépendantistes même lorsqu'il oublie sa raison d'être. Il se voit comme l'unique dépositaire de la vérité et, à ce titre, croirait démériter à ses propres yeux s'il tenait compte de ce qui n'est pas lui-même. D'une certaine manière, son comportement ressemble à celui de l'Église catholique: il ne lui vient pas à l'idée de se demander pourquoi il est passé de 300.000 membres à 90.000, si toutefois ce dernier chiffre correspond encore à la réalité.
    Si le sursaut espéré ne se produit pas d'ici le printemps ou, au plus tard, l'automne, peut-être devrons-nous conclure à la déshérence du PQ à sa propre succession. Alors, il ne me paraîtrait pas mauvais que des États généraux se tiennent sans lui. S'il faut absolument une guerre de succession, quitte à retarder une échéance qui, de toute manière, menace de ne pas se produire les choses continuant telles qu'elles sont, aussi bien crever l'abcès. Je le dis tout de même en hésitant, car je n'aperçois encore aucune volonté de conciliation de la part d'organes comme le PI, le RIQ ou d'autres. Si, en plus du sur place du PQ, il fallait constater l'échec de tels États généraux, nous aurions perdu sur tous les tableaux, et pour longtemps. À tout hasard, il appert que six ou huit mois, en politique, sont une éternité; peut-être, d'ici-là, la grâce du Saint-Esprit des peuples suscitera-t-elle l'inspiration péquiste...