Même les plus enthousiastes devront se rendre à l'évidence: malgré tout son potentiel, l'énergie éolienne n'est pas une solution miracle à nos problèmes d'énergie et d'environnement. Cette conclusion ressort notamment du dernier bilan produit par la firme britannique ABS Energy Research, dont faisait état la semaine dernière notre collègue François Cardinal (La Presse, 10 février 2007).
Ce document n'est pas fondé sur les thèses des partisans ou des adversaires de l'énergie éolienne mais sur les expériences concrètes des producteurs et distributeurs d'énergie éolienne, en particulier dans les pays européens où cette forme d'énergie est répandue. Il en ressort que si la technologie éolienne est en progression rapide depuis quelques années, elle continue de causer des problèmes importants de stabilité, de fiabilité et de prévisibilité.
L'expérience allemande est éloquente à cet égard, même si la production en Allemagne est le fait de milliers de petites éoliennes plutôt que d'engins géants comme ceux qui seront montés au Québec au cours des prochaines années. La compagnie E.ON est responsable de la transmission de l'électricité en Allemagne. Dans ses rapports annuels sur l'éolien, elle souligne à gros traits les faiblesses de cette source d'énergie.
En raison des «fluctuations extrêmes» des vents, la production des parcs d'éoliennes varie considérablement non seulement d'une année et d'un mois à l'autre, mais d'heure en heure. Durant la période de Noël de 2004, la production des éoliennes allemandes est passée de 6000 MW à 2000 MW en l'espace de 10 heures. C'est comme si huit centrales au charbon avaient soudainement cessé de fonctionner! Sur le réseau d'E.ON, les éoliennes produisent moins que 14% de leur capacité durant la moitié de l'année. Cela signifie que l'énergie produite par les éoliennes, même là où il y en a un nombre considérable comme en Allemagne, n'est jamais garantie. Qu'arrive-t-il si, une journée où la demande est forte, les vents sont faibles? Il faut une autre source d'énergie: «Des centrales traditionnelles d'une capacité équivalente à 90% de la capacité de la filière éolienne doivent être en ligne en permanence afin de garantir la disponibilité d'énergie en tout temps.»
L'expérience européenne confirme les prétentions d'Hydro-Québec, selon qui l'éolien ne pourra prendre beaucoup d'expansion au Québec sans que soient développés en parallèle de nouveaux projets hydroélectriques.
Ici, comme en Norvège et au Danemark, l'énergie éolienne permettra au producteur de laisser monter le niveau d'eau dans ses réservoirs, une bonne chose en soi. Toutefois, comme le note ABS, «ceci annule la réduction des émissions de carbone promise par l'éolien puisque cette électricité remplace la production de centrales hydroélectriques, qui elles non plus n'émettent pas de gaz à effet de serre».
En somme, la production d'électricité par le vent est beaucoup plus complexe qu'on ne le croit. «En Allemagne, soulignent les dirigeants d'E.ON, l'expansion de l'énergie éolienne rend la population de plus en plus consciente des défis techniques que présentent son intégration au système en place.» Souhaitons qu'une telle prise de conscience ne mette pas trop de temps à émerger au Québec.
apratte@lapresse.ca
Un vent de réalisme
Québec 2007 - Environnement
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
Cliquer ici pour plus d'information
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé