Le 7 avril, vous ai-je dit, je voterai pour le Parti Québécois.
Un de ces facteurs à l'origine de mon choix est que ce parti a ouvert aux Québécois la possibilité de s'exprimer sur une question de fond qui nous rejoint tous et toutes.
Bien qu'étant en situation de gouvernance minoritaire, ce parti nous a permis de débattre collectivement sur une problématique globale qui agite toutes les sociétés démocratiques occidentales.
Depuis la fin des régimes coloniaux, environ cinquante ans, nos sociétés ont accueilli des cohortes impressionnantes de migrants. Pour un grand nombre, ces exilés des pays, dits du sud, sont en quête de conditions de vie économique, politique et sociale dignes et sécuritaires.
Leur intégration dans les pays d'accueils soulève une multitude de problèmes et un questionnement immense. Compte tenu de la complexité et de l'étendue du sujet, je n'élaborerai pas davantage, mais pour ceux et celle qui veulent allez plus loin lire cette référence .
Également, en complément d'information, la revue l'Actualité du 15 octobre dernier traçait un rapide état sur la situation dans quelques pays occidentaux.

À ma connaissance, il y a eu au Québec peu d’incidents. La capacité d'accueil des Québécois est assez exemplaire et peut servir de modèle à de nombreux pays.
Cela n'a rien à voir avec une approche légaliste, cela vient du cœur.
J'en sais quelque chose. Accompagné par quelques "maudits França" affectueux et pleins d'humour, je peux affirmer que, sur tous les plans, mon intégration fut particulièrement épanouissante.
Ce n'est pas pour rien qu'aujourd'hui, je parle, sans complexe, de NOUS.

Quelques problèmes ayant émergé à Montréal et à Hérouville ont indirectement eu pour effet de provoquer la création de la commission Bouchard-Taylor.
Cette commission portait sur les accommodements raisonnables reliés aux différences culturelles .

Toutefois, deux ans après le dépôt du rapport de la Commission, la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI) a publié un bulletin «décevant» des «performances» du gouvernement Charest quant à l’application des recommandations de cette commission.
Selon l’analyse effectuée par le TCRI, le gouvernement n’aurait appliqué que 8 des 84 recommandations du duo Bouchard-Taylor, une «note» de 6% jugée insatisfaisante par l’organisme.
La ministre de l’Immigration, madame Yolande James, a, quant à elle, rappelé les actions mises en place par son gouvernement. Selon cette dernière, le gouvernement aurait donné suite à 30 des 37 recommandations du rapport .

À vous de juger !

Lors des élections de 2012, le PQ proposait aux Québécois la création d'une charte de la laïcité.
Bien qu'en situation de gouvernement minoritaire, la première ministre madame Pauline Marois confiait à son ministre, Bernard Drainville, la responsabilité d'amorcer la réflexion autour d'une charte des valeurs québécoises.
L'objectif de cette démarche est de doter la société québécoise de balises collectives, reconnues et acceptées par la majorité des citoyens.
Ces règles favoriseraient un "vivre ensemble" harmonieux. Un environnement dans lequel transcenderaient les apprentissages culturels, le vécu, les expériences humaines que portent en eux ces néo-Québécois.

La démarche amena le gouvernement à déposer le projet de loi 60 qui a pour objet d’instituer une Charte.
Cette charte affirme.

Les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État.
L'égalité entre les femmes et les hommes.
L'encadrement des demandes d’accommodement.
La restriction du port d'objet marquant, ostensiblement, une appartenance religieuse. (Le personnel des organismes publics ayant un devoir de neutralité et de réserve en matière religieuse.)
Les services publics sont dispensés et reçus à visage découvert.

Les élections en cours ont interrompu le processus.
Il y a quelque temps j'adressais sur Facebook ce à mas amis musulmans ce bref message, il me parait pertinent aujourd'hui de le reproduire.

«Amis et amies de religion musulmane, me permettez –vous quelques précisions.
Je n'ai pas la prétention d'être un porte-parole québécois, mais je sais que j'exprime, ici, un point de vue relativement généralisé.

Les Québécois ne sont nullement islamophobes.
Par contre ils sont conscients du danger que représentent les intégristes musulmans à travers le monde.
(En référence : Les Ayatollahs iraniens. Les talibans extrémistes tant en Afghanistan qu'au Pakistan. Les prises de position en Turquie, en recul par rapport à la neutralité religieuse. Mais aussi ce qui peut inquiéter ce sont certains positionnements comme les appels à la guerre sainte de la part de plusieurs leaders extrémistes.)

Amis et amies.
S'il existe un pays pour qui "la chicane " est inconcevable et crée une situation de panique, c'est bien dans le pays du Québec, fondamentalement accueillant, mais souverainement "insécurisé", ben oui, un vieux comportement de dominé !
Dominé par le conquérant, l'Anglais, mais aussi l'Église catholique.
L'anglais est toujours présent dans le décor. L'église a mis beaucoup d'eau dans son vin, mais son ombre demeure. (En référence; les Jeannettes)

Il me semble que plusieurs de vos coreligionnaires sont inquiètes de cette montée de l'intégrisme telles Madame Fatima Houda-Pepin (PLQ) ou Djemila Benhabib (PQ).

Vous, mes amis, que pensez-vous de cette montée de l'intégrisme ?

Amicalement.

À suivre.