Si je comprends bien ce qui se passe, les coupures du gouvernement libéral dans le budget de la BAnQ, relayées sans sourciller par son ministre de la Culture, ont eu comme résultat de mettre des bâtons dans les roues de cette organisation, créature de l'ex-premier ministre péquiste Bernard Landry, en l'obligeant à sabrer dans son personnel administratif. Maintenant la ministre libérale de la Culture a le culot de reprocher à cette même organisation de ne pas faire avancer le carrosse assez vite à son goût. Trouvez l'erreur!



D'une part le choix imposé par la ministre étonne quelque peu: sans vouloir présumer des qualités du candidat retenu, Jean-Louis Roy, qui sont sûrement fort estimables, son âge (77 ans) indique qu'il ne sera pas en poste très longtemps et que tout le processus sera à refaire dans quelques mois. Pour un poste aussi névralgique où la continuité dans la vision et la constance sont primordiales pour la stabilité de l'institution, cela laisse songeur.

D'autre part, sur quels critères la ministre s'est-elle basée pour rejeter toutes les candidatures soumises par le CA? Mystère et boule-de-gomme. Il faut dire ici que la mentalité libérale accorde peu de poids à la culture et au ministère qui en a la charge (ou la décharge, c'est selon):d'ailleurs les nombreux ministres « poids plume » qui s'y succèdent sous la houlette du PLQ ont l'habitude de passer en coup de vent sans laisser la moindre trace.



Dans le cas de la dernière titulaire en date, Marie Montpetit, ce n'est pas un coup de vent mais plutôt un impertinent coup de balai en pleine figure qu'elle assène à cette institution, ce qui la fragilise plutôt que la consolide. Curieux héritage de la part d'une personne qui, si les derniers sondages s'avèrent exacts, a toutes les chances de ne plus être là dans six mois. Comme quoi l'entreprise de démolition libérale se poursuit sans état d'âme et sans défaillir jusqu'à la toute fin, à l'image de son premier ministre.

Mise à jour | 10 juin 2018