La ministre de l’Éducation, Marie Malavoy, vient de lancer un ultimatum aux écoles privées :«Si vous acceptez tout le monde, vous êtes financés. Si vous voulez faire votre sélection, vous ne l’êtes plus.»
En manifestant une telle intention, Mme Malavoy se démarque de façon intéressante en sortant des sentiers battus qui préconisent l’abolition pure et simple du financement des écoles privées, laquelle piste de solution a toujours abouti à un cul-de-sac, les arguments « économiques » d’une telle mesure étant contrecarrés par les tenants de l’école privée qui allèguent, à raison, que cette hypothèse ne ferait qu’augmenter la contribution de l’État dans le réseau de l’éducation.
Pour avoir œuvré toute ma carrière en éducation dans le réseau privé et cela, pendant quelques années à des postes de direction, j’ai toujours répondu avec prudence et honnêteté aux questions des parents qui s’interrogeaient sur le choix à faire concernant l’admission de leur enfant au secondaire en leur répondant qu’il n’existait pas d’ « école-miracle » pour leur enfant et qu’il y avait de « bonnes » écoles, autant dans le secteur privé que dans le secteur public et, qu’à ce titre, ils devaient opter pour celle qui correspondait le plus à leurs valeurs et aux besoins de leur enfant.
C’est dans cette ligne de pensée que je rejoins l’argumentaire de la ministre de l’Éducation lorsqu’elle souhaite que les écoles privées acceptent tous les profils d’élèves dans leur rang et que, de cette façon, le réseau d’éducation québécois puisse être qualifié d’équitable et enfin sortir de cercle vicieux qui le gruge depuis des décennies.
Toutefois, pour parvenir à cet objectif louable, encore faudrait-il que les ressources humaines et matérielles nécessaires pour répondre, entre autres, aux problèmes liés aux élèves en difficulté, puissent être dégagées et ce, dans les deux réseaux.
S’il y a un mot que j’ai entendu des centaines de fois dans mes conversations avec des parents ou des intervenants en éducation de quelque milieu que ce soit, c’est le mot « encadrement » et, en toute honnêteté, bien plus souvent que l’ « excellence » attribuée très souvent [et trop souvent à mon avis] aux écoles privées.
À cet effet, je vous laisse sur cette piste de réflexion soulevée par Josée Boileau dans la conclusion de son éditorial paru dans Le Devoir du 13 octobre 2012 sous le titre « Écoles privées, écoles publiques – Bien plus que l’argent » :
« Mais plus encore, il y a la motivation des parents. Les enquêtes le démontrent, ils ne sont pas en quête d’excellence quand ils visent le privé, mais d’encadrement. Pour leurs enfants ils veulent des devoirs, beaucoup !, des profs disponibles après les classes, des heures de dîner sous surveillance… Le privé le leur garantit, pas le public, très loin de ce genre de préoccupations. C’est de cela qu’il faudrait oser parler, pour nous sortir de la litanie de l’école des riches ou des beautés du libre-choix. »
Henri Marineau
Québec
Écoles privées - écoles publiques
Une proposition intéressante de la ministre qui sort des sentiers battus
Pour un réseau d'éducation québécois équitable
Tribune libre
Henri Marineau2091 articles
Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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