Problématique
Fort d’une expérience de plus de 30 ans dans le monde de l’enseignement dont 12 à des postes de responsabilités aux Services aux élèves, aux Services pédagogiques et administratifs, j’ai été à même de constater, particulièrement au cours de mes trois années à la direction d’une école, à quel point nos jeunes sont souvent perturbés entre le milieu familial et l’école.
Évolution de la société
Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette dichotomie entre le milieu familial et l’école, notamment l’évolution de la famille traditionnelle vers un type de famille monoparentale entraînant souvent un débordement des tâches et, par conséquent, une présence moins active auprès de l’enfant, le nombre d’enfants par famille, soit environ 1,5 enfant par famille, phénomène qui entraîne nécessairement une polarisation des attentions vers ces enfants et, par conséquent, des attitudes égocentriques contraires aux valeurs de partage véhiculées par les écoles et l’évolution des activités ludiques des enfants qui sont passées d’activités extérieures avec des amis à des activités solitaires devant un écran, entraînant, d’une part un manque d’activités physiques, et d’autre part, une passivité intellectuelle.
École co-éducative
Dans ce contexte, il est plus que temps que parents et éducateurs s’assoient ensemble et déterminent les valeurs fondamentales qu’ils désirent intégrer dans un projet de partenariat famille/école. C’est ensemble que parents et éducateurs doivent déterminer des paramètres équitables qui permettront aux jeunes « de franchir le pont » vers une autonomie progressive, basée sur le respect de soi et des autres et le développement du sens de l’effort et de leurs capacités intellectuelles.
À mon sens, il est inacceptable que le mode de vie à l’école soit souvent à l’opposé de celui vécu dans la famille, une aberration qui place le jeune entre deux mondes fort différents qui laissent la place à la manipulation de la part du jeune. Conséquemment, force est de constater que la solution à cette dichotomie malsaine réside dans la création d’une école en véritable partenariat avec les parents.
Perspective d’avenir
En ce début de 21ième siècle, que répondre à ce mouvement «in» de mondialisation qui séduit par l’illusion d’ouvrir le monde à des jeunes en manque d’amour et de gratitude? Et les parents d’aujourd’hui, qu’attendent-ils de l’école? Le savent-ils eux-mêmes? Des parents issus du Cégep, déstabilisés souvent par des statuts précaires, obnubilés par tout ce qui est «in» que ce soit la sacro-sainte mondialisation ou les médias sociaux.
D’où la grande question : où doit se situer l’école des années 2000? Voilà une question qui ouvre la voie à une kyrielle de réponses. L’école d’aujourd’hui pourrait, par exemple, inculquer au jeune le sens des responsabilités, de l’autonomie et des valeurs fondamentales, lui permettre le droit à l’erreur, passer outre les apparences et les jugements précoces, fournir au jeune les outils de base qui lui permettront de devenir de bons «debaters», aimer le jeune pour ce qu’il est, lui faire connaître ses droits mais aussi ses responsabilités.
Henri Marineau, ex-enseignant et ex-directeur d’une école secondaire
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