C’est par un commentaire de Jacques Noël suite au texte d’Yves Michaud traitant de son exécution parlementaire que j’ai décidé de visionner ou d’écouter une entrevue de Richard Martineau avec Julius Grey. Pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le commentaire de M. Noël, j’ai décidé de transcrire cette entrevue parce qu’elle met en relief toute l’absurdité et l’hypocrisie de ce régime de monarchie constitutionnelle sur lequel s’appuie Me Grey, l’avocat vedette des accommodements tous azimuts.
Après ma transcription, je formulerai quelques observations sur Me Grey, qui, sous le vernis très trompeur d’un libéral contre la peine de mort, se montre toujours prêt à faire l’apologie de ce qu’il considère comme étant des «besoins religieux réels», qu’on peut traduire aisément en fanatisme religieux, sectarisme et communautarisme, ces ingrédients qui animent les croyances et les superstitions des groupes et individus qu’il s’est donné comme mission de protéger. Me Grey est un plaideur hors pair pour l’imposition de l’affirmation minoritaire, en croisade contre toute forme d’affirmation républicaine laïque qu’il assimile à de l’intolérance et de la fermeture.
D’entrée de jeu, Martineau fait le constat superficiel suivant: «Vous avez fait beaucoup de choses dans votre carrière. Vous avez défendu les droits des immigrants. Vous vous êtes intéressé à la politique. Vous avez jonglé avec l’idée de vous présenter pour le NPD. Vous avez appuyé Louise Harel. Vous avez fait beaucoup de choses. Mais, pour la majorité des Québécois, vous êtes et vous resterez le Pape des accommodements raisonnables, celui qui accepte n’importe quelle demande d’accommodements aussi folichonne soit-elle. Est-ce que vous trouvez ça injuste cette réputation là qui vous colle à la peau»?
Grey: C’est certainement pas le cas, je n’accepte pas n’importe quel accommodement. Je pense que si on veut intégrer les gens, il est mieux de faire des accommodements qui leur permettront de se servir des institutions publiques.
Martineau: Vous êtes devenu Monsieur Kirpan depuis votre victoire en 2006, devant la cour suprême du Canada. J’aimerais que vous me répondiez oui ou non, est-ce qu’un Kirpan est une arme blanche?
Grey: Non, parce que ça prend une intention, ça n’a jamais...
Martineau: Est-ce qu’il y a une lame après un kirpan?
Grey: Une lame qui n’est pas particulièrement aigüe et qui n’a jamais été utilisée de cette façon là, on ne peut pas prouver...
Martineau: Faux, faux. En Ontario, il y a quelqu’un qui a été, il aurait reçu un coup de kirpan à l’abdomen.
Grey: Oui, vous avez un exemple en Ontario et vous avez un exemple en Inde. Mais, si vous comparez ça aux bâtons de baseball ou aux autres choses qui sont courantes, il n’y a aucun danger.
Martineau: Y a aucun danger? Vous pouvez, techniquement blesser quelqu’un avec un kirpan?
Grey: Mais ce n’est pas une chose qui arrive. On peut techniquement blesser quelqu’un avec un stylo, que vous avez dans votre main. On peut techniquement blesser quelqu’un avec un compas en géométrie.
Martineau: Donc, on devrait accepter, dans les écoles, des couteaux?
Grey: Non, parce que le couteau n’est pas une chose religieuse. On n’a pas besoin d’apporter un couteau pour les fins d’intégration, de se sentir à l’aise ici. Le kirpan n’est pas une arme blanche, non, non pas parce que ça ne peut pas être converti en arme blanche. Parce que l’intention, la tradition sikh est telle qu’il est pratiquement impensable que ça soit utilisé. C’est la même chose que dire, qu’à la faculté de médecine, quand on distribue des instruments très coupants, des bistouris, aux étudiants, on peut s’en servir comme arme.
Martineau: Non, non, je m’excuse. Vous êtes plus intelligent que ça Me Grey. Les étudiants en médecin ont besoin de scalpels pour faire leur travail. Un jeune sikh n’a pas de besoin de son kirpan, je suis désolé, il n’a pas besoin de son kirpan pour étudier le français, la géographie ou l’histoire.
Grey: Ça, c’est traiter le besoin religieux comme n’étant pas un véritable besoin. Ce n’est pas vrai. Moi, je suis contre la religion. Je le dit tout de suite, personnellement, je serais désolé si mes enfants portaient un kirpan, une kippa, même un crucifix. C’est un peu plus facile ça, mais, pas beaucoup. Je suis contre la religion dans ma vie personnelle. Mais, je reconnais que le besoin religieux de quelqu’un est aussi important qu’un autre besoin psychologique, un besoin de santé. On ne peut pas prétendre que le sikh n’a pas besoin de son kirpan en lui imposant une…
Martineau: Il n’a pas besoin de son kirpan, c’est pas un médicament contre le diabète, c’est pas... Y a pas besoin de son kirpan. D’ailleurs, y a plein de pays qui empêchent les gens de porter des signes ostentatoires religieux. Les gens les mettent de côté. Ils sont pas en convulsion, ils ont pas la bave aux lèvres. Ils sont capables de fonctionner, ils reprennent leurs signes ostentatoires après.
Grey: Ça dépend, il peut paraître bizarre, il paraît bizarre pour moi, moi j’ai pas besoin d’un kirpan. Mais je comprends que c’est quelque chose qui est ancré profondément et qu’il faut donc tolérer en autant, en autant, qu’il n’y a pas de danger, et il n’y en a pas.
Martineau: OK, y a pas de danger, avec un kirpan? Donc, on peut monter dans un avion avec un kirpan?
Grey: Ah non, l’avion c’est spécial. Parce qu’il y a un jugement qui parle de cela et je suis d’accord avec ce jugement. Le jugement qui a fait le contraste entre une école, qui est une communauté où les gens se connaissent, où on sait qui vient, qui va. Mais, un avion, c’est spécial. L’avion est une situation, c’est pas que le danger est plus grand, mais que la conséquence du danger est plus grande. C'est-à-dire, il est plus difficile de remédier. Donc, on a décidé, on peut être d’accord ou non, moi je suis d’accord. Généralement, je pense que les cours ont bien fait la distinction. On décide que dans un avion, on dit non.
Martineau: Est-ce qu’on peut se poser une question légitime. Il y a des gens, par exemple, les femmes qui portent le voile intégral. On peut se demander pourquoi elles viennent ici? Elles savent bien que c’est contre nos valeurs. Que ça ne fonctionne pas. Elles pourraient aller dans un pays où elles se sentiraient beaucoup mieux.
Grey: Il faut comprendre que les gens viennent, émigrent pour toutes sortes de raisons. Il y a des gens qui viennent ici parce qu’ils n’ont pas de choix. Même s’ils ont des valeurs tout à fait différentes. S’ils sont sur le point d’être tués ailleurs, ils n’ont pas le choix. Deuxièmement, les femmes musulmanes, par définition, c’est pas elles qui ont le choix. Dans leurs pays, là-bas, le mari dit on part, on part. Donc, il y a certaines d’entre elles qui peut-être ne seraient pas venues, si ce n’est pas, pour l’ordre donné par le mari. Ce qui est triste, ce qui est triste, mais c’est vrai. Alors, il ne faut pas simplifier ça en disant, si vous n’êtes pas d’accord avec nos valeurs, ne venez pas. On peut ne pas être d’accord avec les valeurs fondamentales, on peut vouloir les changer. C’est pas illégitime et c’est pas illégal. Je vous donne un exemple. Il y avait beaucoup beaucoup de gens qui ont immigré au Canada dans les années 20 et 30 qui étaient communistes, qui avaient beaucoup de sympathies pour le communisme. Ils n’ont pas réussi, heureusement à convertir le Canada ou les États-Unis au communisme. Ils ont eu un grand effet positif sur les questions de justice sociale, sur le, si vous voulez la voie de la démocratie sociale. On peut venir ici et dire, je suis, je ne suis pas d’accord, avec certains, certaines valeurs fondamentales. Quelqu’un peut dire, moi je suis en désaccord total, mais quelqu’un qui dit que je pense que les hommes et les femmes ont des fonctions différentes dans la société, c’est pas un immigrant inacceptable.
Martineau: Vous nous avez dit à plusieurs reprises une phrase qui moi m’avait particulièrement choqué. Vous dites, les accommodements, on doit accepter ça. On permet bien des accommodements, par exemple, aux aveugles. On leur permet d’entrer au restaurant avec un chien, alors que moi j’ai pas le droit de rentrer avec un chien. Là, vous êtes en train de faire un parallèle entre quelqu’un qui a perdu la vue, qui est une condition là de santé et qui peut pas la recouvrir c’est fini, c’est terminé. Et quelqu’un qui a de la foi dans une religion. C’est pas la même chose. Puis, il y a des handicapés qui m’ont écrit qui ont été particulièrement choqué.
Grey: Mais c’est la même chose. Chacun a tendance à voir seulement son problème, mais pas le problème de l’autre. En fait, un besoin religieux est un vrai besoin. Retournons au forum romain, les chrétiens qui sont morts, qui se sont laissés dévorer par les lions parce qu’ils ne voulaient pas faire le sacrifice. C’est une chose qui est réelle, on ne peut pas accommoder tout le monde. On ne peut pas demander des choses impossibles. On ne peut pas construire des, comme j’ai dit, des mosquées partout. Tout ça… mais c’est un besoin réel.
Martineau: Me Gray, pour quelqu’un qui est contre les transfusions sanguines, les Témoins de Jéhovah, sont contre les transfusions sanguines? Pour eux là, c’est un, c’est un blasphème de donner du sang à leur enfant… c’est un blasphème… Donc on ne devrait pas, on ne devrait pas obliger un enfant malade à recevoir une transfusion sanguine?
Grey: Et on les respecte, la cour suprême du Canada a dit… La cour… La cour suprême du Canada l’a dit. Un enfant c’est une autre question. Un enfant c’est une personne qui n’a pas nécessairement le jugement.
Martineau: Non non, mais si ses parents, si ses parents sont contre la transfusion, vous allez à l’encontre des croyances de leurs parents.
Grey: Oui c’est ça. L’enfant oui mais le jugement de la cour suprême du Canada dit qu’un adulte peut refuser le traitement. Maintenant, vous allez comprendre…
Martineau: Peut le refuser pour son enfant?
Grey: Non, pour lui-même. Mais, le problème est que la conséquence pour un enfant de la non transfusion, c’est la mort. La conséquence, si l’enfant choisit de porter un foulard, ce n’est pas la mort. Il y a beaucoup de filles qui ont porté le foulard qui ne le portent plus. Qui l’enlèvent. Le problème, avec tout ce que vous dites là… la comparaison, c’est que vous refusez de voir la réalité, la réalité des besoins religieux.
Martineau: Me Gray, la réalité c’est qu’un aveugle, c’est pas quelqu’un qui croit en une religion qui demain peut changer de religion puis arrêter de croire… l’aveugle ne peut pas devenir un non aveugle, c’est un choix, c’est un choix de croire en tel Dieu ou tel autre Dieu. C’est pas un choix d’être aveugle.
Grey: La réalité c’est qu’un musulman ne peut pas manger le porc. La réalité… C’est pas une question de choix, c’est pas un choix qui est complètement libre. C’est un choix qui est réel. Quand on a choisi de croire en une religion, et je le sais, je ne crois pas. Mais quand je vois quelqu’un qui a choisi de croire, une religieuse catholique, une femme qui porte un foulard, un juif avec son kippa. Quand une personne a choisi, elle n’a plus le choix.
Martineau: Vous avez un regard extrêmement méprisant et condescendant sur les croyants et moi je les respecte plus que vous. Parce que moi je dis qu’ils ont un libre arbitre et qu’ils peuvent arrêter de croire. Vous, vous dites que non, c’est des petites choses. C’est des petites… Il faut les protéger. Ils ont, y ont pas de libre arbitre, ils sont obligés de croire, sinon, si on leur enlève leur kirpan…
Grey: Je pense que vous, vous ignorez la, la façon dans laquelle le législateur a protégé la religion. Il a dit liberté de religion et de conscience. Ça n’a pas besoin d’être religieux notre conscience, on a pas la liberté de…
Martineau: Ils ont la liberté d’arrêter de croire leur religion, voyons donc. J’ai fait une demande d’apostasie au Vatican, j’ai décroché de la religion catholique. Ils ont le choix.
Grey: Non, je n’ai pas la liberté par exemple d’obéir… Oui oui oui, mais c’est parce que vous ne croyez pas. Si vous croyez, la conscience nous oblige de faire les choses que nous faisons. Je n’ai pas la liberté de, de décider que je veux être en faveur de la peine de mort parce que ma conscience me dit que je ne peux pas. Et, c’est une chose qui est importante, ça fait partie intégrante de la démocratie que de respecter le choix de conscience.
Martineau: Me Grey, on trace la ligne où… Les raëliens, par exemple, c’est une religion, c’est une secte, qu’est-ce que vous pensez? Une religion ou une secte? Eux ils préconisent dans leurs écrits, des relations sexuelles ouvertes, même avec des mineurs, etc. C’est quoi là?
Grey: Je… à ce moment là, la réponse est très simple. La relation sexuelle avec des mineurs, je ne sais pas s’ils la préconisent ou non, je ne connais pas les enseignements de ce groupe là quel qu’il soit, religion ou secte. Tout ce que je peux dire, c’est que l’accommodement de la conscience devient impossible à partir du moment où il y a une autre victime, sexe avec les enfants. À partir du moment, où il y a un coût économique impossible, construisons une mo... une église à chaque coin de rue. À partir du moment où il y a des victimes à l’intérieur, les choses qui aident à ghettoïser, les hôpitaux séparés, des écoles séparées que, je n’aime pas. Mais le test, n’est pas la sincérité de leur croyance. Ça, c’est très dangereux. Le test, c’est la possibilité raisonnable d’accommoder.
Martineau: On a l’impression que des avocats vedettes comme vous, parce que vous en êtes un, vous aimez le jeu, vous aimez la «game», vous aimez le processus, c’est comme un match de tennis. Et que, finalement, la moralité est très loin de tout ça. Par exemple, les gens comme Verges, comme Gershowitz, pour prendre ces avocats là qui sont très connus, Verges en France et Gershowitz aux États-Unis. Je suis sûr que eux diraient demain matin, je défendrais Hitler. Je défendrais Hitler parce que toute personne a besoin… Vous défendriez Hitler?
Grey: Moi je le dirais aussi. Par exemple, contre l’imposition de la peine de mort. J’ai toujours dit que je n’avais pas les mêmes réticences concernant l’asile que nous avons donné aux gens de Vichy, à cause de la peine de mort en France. Je pense que, il fallait les protéger contre l’imposition d’une peine, même s’ils avaient commis des atrocités. Donc, oui, d’une certaine façon vous avez raison mais la moralité n’est pas loin. Mon implication est surtout morale.
Martineau: Est-ce que vous défendriez Roman Polanski? Est-ce que c’est une injustice?
Grey: Je suis très content, je suis très content que M. Polanski n’a pas été puni. Je pense qu’il y a…
Martineau: Pardon?
Grey: Oui, je suis très content qu’il n’a pas été puni, je pense qu’il y avait une période de trente ans, il y avait une époque tout à fait différente.
Martineau: On s’entend, excusez-moi, on s’entend, il a drogué une jeune fille de treize ans. Il l’a sodomisée de force. Vous avez lu le témoignage de la jeune fille? Elle pleurait, elle criait, elle disait arrête arrête, non non non. Il continuait, dans le jaccuzzi. C’est ce qu’on appelle un pédophile, un agresseur, un violeur.
Grey: D’abord, ce n’est pas un pédophile, parce que le pédophile c’est un homme qui ne peut pas s’empêcher. Il y a un incident dans sa vie. On ne sait pas s’il est vrai ou non, parce qu’à cette époque là, il a fait un «plea bargain». Alors, c’est toujours le même problème. Aux États-Unis, si on est condamné à quelque chose, c’est vingt ans, vingt-cinq ans. Alors, les gens sont parfois obligés à plaider coupable. On ne sait pas quelle est la réalité. La jeune fille dit je ne veux pas, je ne veux pas qu’il soit puni. C’était une époque…
Martineau: Ça a rien à voir ça… Ça a rien à voir ça, la loi c’est la loi, le système de justice, c’est le système de justice, si la victime veut ou veut pas…
Grey: Non, non. C’est pas si inébranlable que ça. Trente ans ont passé. C’est un homme qui a contribué à la société d’une façon vraiment extraordinaire.
Martineau: Ah, ben c’est ça. C’est ça, grâce à son succès, il a droit de violer une jeune fille de treize ans. Si ça avait été, je sais pas, un crotté, n’importe qui, qui aurait pas contribué…
Grey: Non, on dit… ça, c’est trop facile et c’est un égalitarisme qui est dangereux. Il y a plusieurs facteurs qui demandent le sursis dans le cas de Roman Polanski. Le passage du temps. Les mœurs des années 70. Ce qui est arrivé à Polanski, c’était, c’était l’époque après Manson. Donc, il vivait une situation peur ordinaire. Et finalement, Il faut regarder tout ça. Le passage du temps…
Martineau: Ah, s’il vous plaît. Ah, s’il vous plaît. Il faut comprendre. Ah, s’il vous plaît, Non, non, non… Non, non, non. On s’en fout …
Grey: Le passage du temps… Écoutez, si c’était aussi simple, le gouvernement français, le gouvernement polonais, ne l’auraient pas protégé tout ce temps là. C’est parce que la situation est complexe, on ne sait pas quelle est la véritable…
Martineau: … il faut me comprendre, c’est parce que ma femme a été assassinée par un tueur en série, donc…
Grey: Non, on dit, il y a des circonstances spéciales, propres aux années 70, les mœurs, les événements dans la vie de Polanski, Hollywood de cette époque là. Il y a un homme extraordinaire qui n’est pas pédophile, et qu’il n’y a pas de danger qu’il soit pédophile, parce qu’il n’a pas été pédophile…
Martineau: Juste ça là, votre jupon d’homme de gauche dépasse tellement là. Si ça avait été, je le sais pas, un leader d’un parti d’extrême droite, quelqu’un qui est pas populaire, qui avait agi de la même façon, vous diriez que c’est épouvantable, ça a pas de sens…
Grey: Vous savez que j’étais celui qui défendait Conrad Black, dans le Journal de Montréal et partout, dès le début. Bien qu’il soit à droite, bien que je sois en désaccord avec tout ce qu’il représente. Oui, je l’ai défendu. Je pense, cependant, que le droit ne doit pas être inexorable. La tendance à dire tout le monde dans le même panier, trente ans plus tard, quarante ans plus tard, c’est pas juste. Et vous savez qu’il y a beaucoup de gens…
Martineau: Ok, excusez-moi, un homme, un homme, il y a des procès pourtant où des hommes sont arrêtés pour des actes, ils ont violé leurs enfants à de nombreuses reprises, il y a quarante, il y a cinquante ans, ces gens là sont encore arrêtés. Ça serait quoi? Il devrait y avoir une limite? Ça fait trente ans, ça fait trente ans, donc on s’excuse d’avoir violé ces enfants.
Grey: Je crois, je crois, je crois fermement dans un système de prescription en droit criminel. Je pense qu’on ne peut pas procéder contre les gens cinquante ans, trente ans plus tard. Mais, ça, ça n’existe pas dans maintenant dans notre droit.
Martineau: Donc, les nazis, les nazis on aurait du les laisser tranquille après un certain nombre d’années?
Grey: Trente ans, quarante ans, je penser que c’est…
Martineau: Trente ans quarante ans, t’as un «free pass», t’es correct.
Grey: Vous, vous, vous voyez, dans les pays de l’Est, après 1989, on a finalement pas mis en procès les gens qui avaient travaillé dans le système stalinien. Donc, quelqu’un qui a passé quinze ans, sans commettre des crimes, devrait… avoir un bénéfice du doute quant à ce qui est arrivé il y a quinze ans. Je le crois. Je le crois C’est trois ans au civil, c’est trois ans au civil.
Martineau: Quinze ans. Quinze ans. Quinze ans. Non, non, excusez-moi, une jeune fille qui a été violée à l’âge de douze ans, lorsqu’elle a vingt-sept ans, elle devrait oublier ça, y a pas personne pour l’aider…
Grey: Elle ne peut plus, elle ne peut plus poursuivre pour être indemnisée, sauf dans le cas où on prouve qu’elle est incapable d’avoir …
Martineau: Non, mais, pour un acte criminel, un acte criminel, ça devrait être la même chose pour un acte criminel. Quinze ans ?
Grey: Mais pourquoi? Quinze ans, je pense. Le criminel, ça aide la victime moins que le civil. Au contraire, si on va aider la victime, c’est au civil qu’on peut l’aider.
Martineau: Si Hitler s’était caché, bon en 1945, fin de la guerre, si Hitler s’était caché quinze ans, en 1960, il aurait pu, je sais pas, travailler n’importe où, avoir une «job»…
Grey: Vous savez bien qu’Hitler n’aurait pas pu parce qu’il aurait été assassiné, en cinq minutes.
Martineau: Est-ce qu’il y a des choses qui seraient indéfendables selon vous, que vous refuseriez de défendre? La liberté d’expression, on la pousse jusqu’où? Vous êtes un tenant de la liberté d’expression. On la pousse jusqu’où? J’ai le droit, j’ai le droit de publier des pamphlets? Des pamphlets antisémites… des pamphlets...
Grey: Oui, je suis contre, je suis contre la loi contre la propagande haineuse. Je pense que c’est plus sécuritaire de savoir qui le pense. D’abord, je pense qu’il n’y a pas de grand danger. La majorité des Québécois et la majorité de Canadiens savent que quelqu’un qui distribue, qui veulent distribuer des pamphlets contre les juifs ou contre les noirs, c’est un fanatique qu’il faut ignorer ou soigner. Je pense pas que les cana… nous sommes en train d’être persuadés par ces gens là. Et je pense qu’il est encore plus important de savoir qui le pense, que de réprimer, la possibilité de l’aider ou y a des gens qui le pensent et qui agissent en conséquence, sans l’exprimer. Mais, y a des choses que je ne défendrais pas. J’aurais beaucoup de difficulté à défendre le «big business», par exemple. Les décisions de liquider des emplois… d’abroger les conventions collectives, qui est déjà…
Martineau: Vous voulez pas défendre le «big business», mais défendre Hitler puis défendre les violeurs d’enfants, ça c’est correct. Qu’est-ce qu’ils vous ont fait les patrons?
Grey: Je pourrais défendre le «big business» dans toutes sortes de choses, je ne vois pas… je vois, par exemple, comment on pourrait défendre un congédiement dans une situation où quelqu’un a fait une chose crapuleuse, et tout ça. Ça, je peux défendre le «big business», mais je ne voudrais pas défendre les politiques du «big business». Par exemple, il y a certaines choses que je ne ferais pas, parce que je ne serais pas bon. C’est difficile de dire à une cour, faites ce que je vous dis et, mais moi je n’y crois pas.
Martineau: Oui, mais quand même, défendre, défendre un violeur d’enfants qui a violé une fille de treize ans et l’a drogué, ça c’est correct. Défendre Hitler, oui je le ferais. Mais pas les patrons, par contre, il y a des choses que je ne ferais pas…
Grey: Non, non, mais écoutez, il y a des défenses, il y a des défen…je vous ai dit pas les patrons… j’ai… pas les patrons sur des questions politiques. Je ne défendrai pas Hitler pour défendre sur le droit, pour défendre les lois raciales. Je le défendrais pour empêcher la peine de mort. Je défendrais un patron qui a congédié un employé qui l’a volé. Sûrement, je le défendrais avec ardeur. Je défendrais, une banque qui avait raison, quelqu’un avait faussé un chèque. Je défendrais la banque sans difficultés. Ce que je ne voudrais pas faire, c’est de défendre des politiques sociales dans lesquelles je ne crois pas.
Martineau: Me Grey, dernière question. Vous avez pris des prises de position des fois peu populaires. Vous avez… Est-ce que, dans votre vie personnelle ça peut causer des problèmes? Est-ce que les gens vous reconnaissent dans la rue? Puis, là, qu’est-ce que, c’est toé qui a défendu le kirpan mon maudit?
Grey: Non, la majorité des gens qui me rencontrent dans la rue, qui m’adressent la parole, sont amicaux. La grande majorité des gens, je dois vous dire que certaines critiques que j’ai fait de l’État d’Israël, m’ont valu des engueulades parmi mes amis d’enfance. Il y a d’autres positions, chez les anglophones à Montréal, ma défense de la loi 101, telle que modifiée par les tribunaux, m’a valu des critiques parfois sévères. Mais en général, je n’ai pas peur et je n’ai pas été attaqué de façon que je considère comme ignoble ou… ou injuste, je suis capable de me défendre. Mais, les gens, la grande majorité des gens qui m’adressent la parole le font de façon tout à fait acceptable et j’ai beaucoup de plaisir à causer avec eux.
Martineau: Merci beaucoup Me Grey, vous allez recevoir des courriels intéressants, je suis sûr, après l’entrevue. Merci beaucoup.
***
En écoutant cette entrevue, j’ai pris note de la maîtrise de Me Grey en ce qui a trait aux droits individuels et religieux d’affirmation minoritaire consacrés par la charte imposée par Ottawa. À l’inverse, j’ai été frappé par la manière dont il banalisait la situation de mise sous tutelle de la femme musulmane, peut-être pour mieux masquer les inégalités des genres dans sa propre communauté. C’était aussi très hilarant par moments de voir l’indignation de Martineau, ce petit baveux de droite sans substance qui était pris au dépourvu face à l’argumentaire préfabriqué de ce juriste spécialisé dans l’affirmation des droits communautaires qui s’imposent à notre technocratie d’accommodements québécois par le biais des tribunaux d’Ottawa.
Dans cet échange, Martineau ne faisait pas le poids. Ayant abordé le kirpan, le voile intégral, la transfusion sanguine chez les témoins de Jéhovah, la situation des femmes immigrantes, le libre arbitre en religion, les raëliens et leurs pratiques sexuelles, Martineau aboutit en queue de poisson sur le cas Polanski. Pendant qu’ils discutaient de ce cinéaste, Me Grey accusait Martineau de souffrir d’un égalitarisme dangereux. Je reviendrai là-dessus plus loin.
Richard Martineau s’est placé dans cette situation malhabile du type réactionnaire qui s’aventure en terrain miné, un gars de droite qui se fait le défenseur d’une revendication de la gauche, soit la laïcité. Il faudrait que l’entourage de M. Martineau lui explique que la droite est habituellement religieuse, ce qu’il dit n’être pas et que c’est la gauche républicaine – pas la gauche d’affirmation religieuse de Françoise David – qui conçoit la séparation du religieux de l’État, soit la laïcité. C’est un peu comme comprendre la différence entre équité et égalité ou entre «scab» et gréviste. Dans ce dernier cas, on ne peut pas dire que Me Grey affiche beaucoup plus de sensibilités aux droits des travailleurs. Ça ne semble pas faire partie de son hiérarchisation des droits.
Pour revenir à son entrevue, M. Martineau aurait pu relever qu’en septembre 2009, la Presse Canadienne rapportait que des accusations avaient été portées après que deux jeunes montréalais eurent allégué qu’un jeune Sikh avait brandi une épingle à cheveux et un kirpan, habituellement enveloppé dans du tissu et porté à la ceinture sous les vêtements.
Deux chefs d'accusation avaient porté sur le kirpan, alors que le troisième chef portait sur ce qui serait en fait une longue épingle de métal utilisée par les Sikhs pour fixer leurs cheveux dans leur turban. L'adolescent sikh a plaidé non coupable aux accusations de voies de fait et nié avoir utilisé l'un de ces objets comme arme le 11 septembre 2008. L’avocat du jeune sikh accusé devant le Tribunal de la jeunesse: Julius Grey, qui disait croire que la méconnaissance du kirpan comme symbole religieux a nui à l'accusé, une hypothèse qui avait été rejetée par la procureure de la Couronne, Sylvie Lemieux. Me Grey avait déclaré que les deux présumées victimes avaient fabriqué une histoire de toutes pièces.
En date du 15 avril 2009, l’adolescent sikh a évité de se retrouver avec un casier judiciaire lorsqu'il a obtenu une absolution inconditionnelle après avoir été reconnu coupable d'un chef de voies de fait avec une épingle de métal utilisée par les membres de sa religion pour fixer les cheveux dans le turban.
Le juge Ouellet avait affirmé que «techniquement», il y avait suffisamment de preuves pour que le jeune soit reconnu coupable d'un chef de voies de fait. Néanmoins, le magistrat avait expliqué avoir accordé une absolution inconditionnelle à l'accusé parce que le moment était venu pour tout le monde de passer à autre chose.
Le Globe and Mail avait rapporté que Me Grey avait plaidé que la persistance du sentiment anti-kirpan au Québec, alliée aux préjugés des parents, avaient été à l'origine des accusations criminelles portées contre le jeune garçon sikh. Il avait ajouté que bien des gens dans cette province ont eu du mal à avaler la décision de la Cour Suprême, et que le kirpan est une obsession malsaine au Québec.
Quand M. Martineau soulignait à Me Grey que le kirpan est interdit lors des vols commerciaux, Me Grey avait rétorqué que «Ah non, l’avion c’est spécial. Parce qu’il y a un jugement qui parle de cela et je suis d’accord avec ce jugement. En lisant cette entrevue, j’ai été un peu excédé par le nombre de fois que Me Grey a employé la formule suivante: «La cour suprême a dit»…
Par ailleurs, si le test, c’est la possibilité raisonnable d’accommoder, ce stratagème fumeux devrait être soumis à son tour à un test de réciprocité culturelle. Quand Me Grey nous explique que les femmes musulmanes n’ont pas le choix et que c’est le mari qui décide, il faut se poser la question suivante: est-ce qu’un citoyen du Québec peut amener sa conjointe à l’extérieur du pays contre sa volonté et lui imposer des conditions de ségrégation des genres ainsi que le port du voile intégral? La réponse est évidemment non. Et qu’en est-il de la polygamie et l’excision du clitoris?
C’est pourtant assez simple, amener une femme contre son gré serait considéré comme un enlèvement et très peu de Québécoises accepteraient une amputation, une ségrégation ou une prison vestimentaire de la sorte. Le test, ça devrait être que si la culture est un obstacle l’intégration, c’est qu’elle est indissociable des croyances religieuses qu’elle sous-tend et qu’elle rend les candidats à l’immigration imperméable à tout échange culturel. Le peuple d’accueil a un droit de regard là-dessus, contrairement aux prétentions de Me Grey.
D’autre part, quand Me Grey estime qu’il est mieux de faire des accommodements qui permettront aux communautés culturelles fermées sur elles-mêmes de se servir des institutions publiques, je lui ferais comprendre, et je sais que c’est peut-être une tâche titanesque – mais, faut bien essayer - c’est pas à l’État de faire des accommodements. Ce sont les membres des communautés concernées qui doivent faire l’effort nécessaire à leur intégration.
Il faut noter en passant que les accommodements restreignent l’offre des services publics qui se voient amputés par le truchement du rétrécissement des plages horaires qu’impliquent ces services segmentés par le communautarisme. Par exemple, si vous avez une piscine publique ou un gymnase qui offre des plages d’horaire à ces communautés qui entretiennent la ségrégation homme-femme, en conséquence, on retranche l’accès général à l’offre de service puisqu’on doit compresser l’horaire de service destinée à la population en général pour les accommoder.
Ceci dit, je reviens à Roman Polanski. Me Grey a dit qu’«Il y a plusieurs facteurs qui demandent le sursis dans le cas de Roman Polanski. Le passage du temps. Les mœurs des années 70. Ce qui est arrivé à Polanski, c’était, c’était l’époque après Manson. Donc, il vivait une situation peur ordinaire. Et finalement, Il faut regarder tout ça»…
Pour ma part, je crois fermement qu’il y a un facteur qui a influencé plus que tout autre la levée de boucliers des communautaristes juifs comme Bernard-Henri Lévy, Bernard Kouchner et Sarko. C’est qu’avant d’être un «génie» du cinéma qui a tant «contribué», ce qui est fort discutable par ailleurs, Polanski est Juif. Polanski est un nom d’emprunt, il est né à Paris en 1933 et portait le nom de Raymond Roman Lieibling après sa naissance. Quand il avait quatre ans, ses parents s’étaient établis à Cracovie, dans ce qui deviendrait le ghetto juif. Sa mère avait été emportée à Auschwitz où elle est morte.
À cette étape-ci, je tiens à faire remarquer que je ne suis pas un négationniste de la shoah. Ce qui me tarabuste, c’est tout le fla fla du vedettariat bien-pensant autour de l’arrestation de Roman Polanski en sol Suisse et l’annulation de son extradition aux Etats-Unis par les autorités suisses qui illustrent parfaitement l’hyper-représentation des juifs dans les médias et leur influence disproportionnée sur les appareils gouvernementaux où cette communauté jouit également du même genre de représentation. Pour ma part, les éléments d’information dont je dispose me font conclure que c’est par un processus d’instrumentalisation élargie de la shoah que le réalisateur prodige né à Paris a été sauvé, in extremis, des griffes de la justice américaine.
Ce même genre de procédé communautariste de domination par culpabilisation avait été le mot d’ordre d’exclusion qui s’arrimait bien à la volonté de Lucien Bouchard et de Jean Charest. Ceux-ci en avaient profité pour s’assurer qu’Yves Michaud ne se retrouve pas élu à l’Assemblée nationale. Lucien Bouchard, comme Jean Charest, ne voulait pas avoir à se mesurer avec un esprit libre comme M. Michaud, qui possède la tare supplémentaire d’être un proche de Jacques Parizeau.
En conclusion, si Me Grey se dit satisfait avec la forme actuelle de la loi 101 charcutée par sa cour de prédilection, c’est qu’à cette étape-ci, la Charte de la langue française est devenue une charte d’accommodement à la minorité.
Daniel Sénéchal
Montréal
Une entrevue de Richard Martineau avec Julius Grey
Zones «Grey» d’accommodements
j’ai décidé de transcrire cette entrevue parce qu’elle met en relief toute l’absurdité et l’hypocrisie de ce régime de monarchie constitutionnelle
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4 commentaires
Archives de Vigile Répondre
30 octobre 2010Monsieur Sénéchal,
Effectivement j'ai écouté cet interview. J'ai été littéralement secoué, éberlué de tout ces jeux de mots, de passe-passes juridiques pour faire accepter n'importe quoi. Cela donne la nausée sur le juridique et les avocats. C'est à celui qui connaît le mieux les lois et leurs "trous" pour pouvoir passer à côté de ce qui avait été planifié par le législateur. C'est d'une hypocrisie à pleurer. La commission Bastarache a été la caricature de ce qu'est devenu notre système de "justice" (avec un petit "J" ) aujourd'hui. La justice des riches et la justice des pauvres sont différentes. Si vous vous appellez Charest (AliBaba) et les 40 voleurs qui l'entourent, (40 est un euphémisme) vous pouvez faire n'importe quoi, voler le peuple sans limites et on ne peut rien vous faire. Vous pouvez détruire des réputations à l'Assemble Nationale, dire absolument n'importe quoi et vos êtes protégé par l'immunité parlementaire, vous n'êtes resposable d'absolument rien. Vous pouvez faire disparaître 40 milliards de dollars du bas de laine public, et vous n'en êtes pas responsables et vous avez même une prime en partant et vous allez travailler pour celui qui cherche justement à asservir la population......et on dit qu'il y a un ministère de la "justice"!....quelle farce monumentale. Tout ceci me donne une envie irrépressible de vômir.
Ivan Parent
Archives de Vigile Répondre
30 octobre 2010«ça, c’est trop facile et c’est un égalitarisme qui est dangereux. Il y a plusieurs facteurs qui demandent le sursis dans le cas de Roman Polanski. Le passage du temps. Les mœurs des années 70. Ce qui est arrivé à Polanski, c’était, c’était l’époque après Manson. Donc, il vivait une situation peu ordinaire. Et finalement, Il faut regarder tout ça. Le passage du temps»
Et ben le Julius va être déçu du dernier jugement de sa Cour juive.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/justice-et-faits-divers/201010/29/01-4337621-shirley-christensen-pourra-demander-reparation-au-pretre-qui-la-agressee.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B9_actualites_747_section_POS3
«Québec) Après trois années de démarches devant les tribunaux, une femme de Québec, Shirley Christensen, obtient la permission de la Cour suprême de poursuivre au civil le prêtre qui l'a agressée sexuellement à la fin des années 70 et au début des années 80, alors qu'elle était âgée de six à huit ans.
Dans leur décision unanime rendue hier matin, les sept juges de la Cour suprême ont décidé que les Cours supérieure et d'appel ne pouvaient pas rejeter la poursuite de la victime, comme l'avait allégué la défense, parce que la victime a enregistré sa requête civile plus de 25 ans après les gestes commis par le prêtre. La défense estimait que cette requête ne respectait pas le délai de prescription de trois ans qui est en vigueur au Québec. Cette poursuite aurait dû être lancée au début des années 80. Selon les arguments des défenseurs, Mme Christensen aurait dû déposer sa poursuite dans un délai inférieur à trois ans suivant les faits reprochés»
http://www.vigile.net/La-Cour-des-jugements-loufoques
Un prêtre catho, oui on peut le poursuivre 30 ans après. Mais un célèbre cinéaste juif, non!
Les Juifs se plaignent sans cesse de la banalisation de l'Holocauste. Qu'est-ce que c'est que cette entrevue (passée sous silence jusqu'ici; merci de l'avoir transcrite) si ce n'est qu'une incroyable banalisation de la pédophilie?
Lise Pelletier Répondre
29 octobre 2010M. Sénéchal,
Wow
je ne peux rien dire d'autre, un texte qui me coupe le souffle
Wow
Merci !
Lise Pelletier
Archives de Vigile Répondre
29 octobre 2010Tout à fait d'accord..
J'ai vu cette entrevue des Francs Tireurs.
Les propos (et la pensée) de ce Julius Grey donnent la nausée.