(Québec) François Legault n'a pas encore officiellement déclaré qu'il transformerait sa Coalition pour l'avenir du Québec en par-ti politique. Mais il a déjà reçu quelque 400 curriculum vitae de personnes désireuses d'être candidates sous sa bannière aux prochaines élections.
Le groupe de François Legault est pris avec un joli problème, a appris Le Soleil : il doit gérer une avalanche de propositions qu'il reçoit de personnes désireuses de plonger dans l'arène politique avec lui!
Pour l'heure, l'organisation se contente de répondre poliment à chacune. À terme, elle devra sans doute s'employer à séparer le bon grain de l'ivraie.
L'un des très proches collaborateurs de M. Legault, Martin Koskinen, confie qu'«il y a de tout» dans ces manifestations d'intérêt : des gens très intéressants, des candidatures solides, «des leaders locaux, par exemple»; du «bon, dit-il, mais aussi du moins bon».
Des opportunistes dans le lot? M. Koskinen évite d'employer ce mot. Mais il n'est pas dupe. Si François Legault ne faisait pas aussi bonne figure dans les sondages, il n'aurait jamais reçu autant de curriculum vitae. S'il devait baisser dans les intentions de vote, il en recevrait soudainement moins, avance-t-il.
«Depuis le succès du NPD [Nouveau Parti démocratique] au Québec, tout le monde juge qu'il a le CV qu'il faut pour devenir député», s'amuse un interlocuteur du Soleil en commentant cette information.
Pour l'heure, il faut «gérer la croissance», philosophe Martin Koskinen. Récemment, lors d'une seule activité de financement tenue à Montréal, cinq personnes lui ont remis leur curriculum vitae. Ce flot de candidatures témoigne de l'engouement que suscite François Legault.
Plaidant pour la cause de son mouvement, Martin Koskinen constate, à la lumière de ces CV, que «beaucoup de gens» donnent raison à M. Legault «sur la question nationale». La Coalition a décidé de la placer sur une voie d'évitement.
Reste à voir si ces personnes connaissent vraiment et adhèrent réellement aux autres éléments de son projet, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation, admet le bras droit de l'ancien ministre péquiste.
Des appuis publics
Sur un autre plan, la Coalition pour l'avenir du Québec se prépare à dévoiler le nom d'une vingtaine de personnes appuyant officiellement sa vision des choses et l'ensemble de ses projets. Des personnalités seraient du nombre.
Elles apporteront leur caution et leur notoriété au groupe de François Legault, dit-on. Contrairement aux curriculum vitae envoyés spontanément, il s'agit de gens que les membres de la Coalition connaissent et avec lesquels ils discutent.
Officiellement, ce n'est pas avant la fin de l'année ou au début de l'an prochain que François Legault annoncera s'il crée ou pas un parti sur la scène politique québécoise.