La pandémie de coronavirus a tué 627 personnes en Italie sur les dernières 24 heures, record qui porte le bilan total au-delà des 4000 morts dans la péninsule, pays le plus touché au monde, a annoncé la protection civile vendredi.
C'est encore la région de Milan, la Lombardie, où les hôpitaux sont débordés, qui paye le plus lourd tribut, avec 381 décès supplémentaires, 2549 au total.
Dans le pays, ce sont près de 6000 cas supplémentaires qui ont été détectés, là encore un chiffre jamais atteint jusqu'à présent.
Avec 4032 morts désormais recensés, l'Italie a plus de 66 morts par million d'habitants, une proportion qui passe à plus de 250 pour la Lombardie, poumon économique du pays. Deuxième pays le plus touché en proportion de sa population, l'Espagne est derrière avec plus de 21 morts par million d'habitants.
«Nous avons aujourd'hui 1000 volontaires de plus qui sont venus nous aider, pour un total, de 7000 personnes qui oeuvrent aux côtés du personnel médical et des forces de l'ordre», a ajouté Angelo Borrelli, patron de la Protection civile italienne qui chapeaute la lutte contre l'épidémie de COVID-19.
M. Borrelli a également précisé que 679 tentes ont été installées à ce jour comme centre de pré-tri pour faciliter la tâche des structures sanitaires débordées par le nombre de malades.
Jour après jour, les bilans augmentent inexorablement. Et les appels se multiplient pour renforcer encore les mesures de confinement imposées aux 60 millions d'Italiens depuis le 9 mars.
«Le nombre de personnes contaminées ces jours-ci ne représente de toute évidence que la pointe de l'iceberg. Nous affrontons une épidémie virale qui, par chance et dans la majorité des cas, est sans symptômes ou avec peu de symptômes», a déclaré Matteo Bassetti, chef de la clinique des maladies infectieuses de l'établissement San Martino de Gênes, cité par l'agence AGI.
«Il y a tellement de personnes qui se promènent et qui ont le virus et risquent de contaminer les autres», a-t-il ajouté.
Ce sont désormais 200 000 contrôles qui sont effectués chaque jour, dont 9500 ont donné lieu à des procès verbaux jeudi. Plusieurs communes recourent désormais à des drones pour repérer les promeneurs ou détecter d'éventuels regroupements.
Après des appels en ce sens d'élus locaux, en Lombardie mais aussi à Rome, le gouvernement envisage un recours à l'armée pour faire appliquer les mesures de restriction aux déplacements. Quelque 13 000 soldats viendraient ainsi s'ajouter aux 7000 déjà présents dans les rues. Les médias évoquent l'éventualité d'un nouveau décret en milieu de semaine prochaine.