LE RAPPORT CASTONGUAY

Beaucoup de fausses solutions

Réaction aux principales recommandations du groupe de travail sur le financement du système de santé.

Commission Castonguay


1e Recommandation : Le décloisonnement de la pratique médicale
c'est-à-dire qu’un médecin puisse pratiquer au privé sans se désengager du
système public.
Réaction : NON ceci aggraverait la pénurie de médecins dans le système
public au lieu de la solutionner. Ceci avantagerait les riches au détriment
des moins fortunés qui auraient à attendre encore plus longtemps pour
obtenir des soins.
2e Recommandation : Autoriser l’assurance privée pour tout type de soins.
Réaction : OUI, mais seulement quand les pénuries de médecins et
d’infirmières se seront résorbées. L’assurance privée aurait pour effet de
réduire la demande dans le système public et par conséquent réduire
l’attente et l’augmentation des coûts au public.
3e Recommandation : Confier la gestion des hôpitaux à des entreprises de
gestion privées.
Réaction : NON. Aucun avantage net pour le système public. Le seul résultat
d’une telle décision serait négatif soit de sacrifier une partie du budget
de la santé pour le donner en profit aux firmes de gestion. Connaissant le
privé, tout accroissement d’efficacité se ferait immanquablement au
détriment des soins aux patients. Entrevue de diagnostique expéditive,
restriction d’examens radiologiques, report indéfini de traitement des cas
lourds en espérant que le patient crève entre temps, réduction de
l’entretien hygiénique, etc. Au privé c’est le profit d’abord et le patient
après si possible. C’est rat mais c’est c’a!
4e Recommandation : Augmenter la TVQ pour financer la santé et les
services sociaux
Réaction : OUI, C’est la façon la plus simple et économique d’alimenter un
fonds de stabilisation de la santé et des services sociaux sans accroître la
bureaucratie. De plus une très vaste majorité des contribuables sont
d’accord avec cette façon de régler le problème du financement du système
de santé. Toutefois il faut éviter de pomper de l’argent pour nourrir les
problèmes du système actuel.
5e Recommandation : Financer le maintien à domicile.
Réaction : BEN OUI. Va-t-y falloir leur faire un dessin pour qu’ils
comprennent que c’a désengorge les CHSLD et que c’a coûte moins cher. Pas
besoin d’avoir fait une médecine pour comprendre c’à. C’est connu depuis
longtemps. Qu’est-ce que cela fait dans ce rapport. C’a devrait être déjà
très avancé.
6e Recommandation: Réduire les dépenses publiques de santé
Réaction : NON. À une réduction comptable bête et méchante qui aurait pour
effet de pénaliser le patient au niveau de la quantité et de la qualité des
soins. OUI à une organisation du travail plus efficace pour le patient et à
une réduction du gaspillage s’il en reste. OUI à une réduction massive des
ronds de cuir inutiles au Ministère de la Santé et dans les Régies
régionales. Ces salaires inutiles privent le système de santé des fonds
pour augmenter les ressources soignantes. Il est là le gaspillage!
7e Recommandation: Une cotisation annuelle de $100 à la clinique médicale
Réaction : NON. $100 pour faire quoi de plus? Du profit net dans les
poches des propriétaires de cliniques. Aucun avantage pour le patient ou
pour le système de santé. Les cliniques médicales ne sont pas en
difficultés financières à ce que je sache. C’est quoi cette fausse
solution. Qu’est-ce que cela a à voir avec les problèmes de sous-financement du système de santé. Le mandat du groupe de travail était de
trouver de l’argent pour les services où il en manque, pas pour permettre
aux propriétaires de clinique de remplacer leur BMW par la grosse Mercedes.
8e Recommandation: Imposer une franchise en fonction du nombre de visites
médicales.
Réaction : NON. Ajouter à la difficulté des plus malades en les faisant
payer plus cher que le chanceux qui n’est presque jamais malade. L’esprit
du système de santé universel est d’aider ceux qui sont malades et non pas
de les pénaliser. Il faut être rat en maudit pour proposer d’écraser ceux
qui sont déjà à terre.
9e Recommandation: Éliminer les frais accessoires.
Réaction : OUI, si ce sont des frais relatifs à des soins. NON si ce sont
des frais tel que certificats médicaux ou vaccins de voyage. Dans ce cas
ces frais devraient être soumis à un régime de tarification uniforme.
Encore une affaire qui aurait dû être réglée depuis longtemps.
10e Recommandation: Prioriser le dossier électronique.
OUI mais ATTENTION. Pas selon l’approche du Registre des Armes à Feu qui
mène inexorablement à la Tour de Babel informatique. Ne pas faire l’erreur
du défunt système GIRES qui a écrasé sous le poids de sa complexité et de
ses coûts galopants. L’architecture de systèmes régionaux autonomes mais
interconnectés est à privilégier pour éviter les risques du gigantisme.
D’ailleurs la majorité des gens se font presque toujours soigner dans leur
région.
11e Recommandation: Évaluer la performance des établissements
Réaction : Commencer par évaluer la qualité des soins et la satisfaction
des patients. OUI évaluer la performance mais à condition d’avoir
préalablement donné aux établissements leur pleine autonomie de
fonctionnement et avoir identifié et diffusé les modèles optimaux
d’établissement performants. À condition d’avoir aussi accordé les
ressources financières nécessaires à un fonctionnement optimal en tenant
compte des spécificités. La recherche de performance ne doit en aucun cas
se faire au détriment de la qualité et de la quantité des soins aux
patients.
Conclusion : Ne retenir de ce rapport que les éléments qui améliorent la
qualité et la quantité des soins aux patients tout en assurant la pérennité
du système et en réduisant la bureaucratie. Dire un NON ferme aux
tentatives de siphonage de fonds publics par les obsédés du profit. Cela a
été dit et répété, le privé n’est pas une solution aux problèmes du système
de santé. Le privé ne donne jamais rien, il prend le facile et le payant et
laisse les cas lourds et les problèmes au système public. Les syndicats
devraient sauter sur l’occasion pour proposer des améliorations de
fonctionnement au Ministre et aux établissements de santé. Le Ministre et
les directions d’établissement se doivent de favoriser le dialogue et la
collaboration sincère avec les instances syndicales.
Albert Bertrand BSpEP
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Albert Bertrand13 articles

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Albert Bertrand BSpEP - Mont Saint Hilaire, Qc.

Spécialiste en formation professionnelle à la
retraite. Chroniqueur libre de la politique et de l'actualité.

Un témoin affligé par un establishment financier myope, cupide, arrogant
et destructeur de la planète.

Un témoin affligé par un milieu d'affaires frileux, médiocre, parasite de
fonds publics et socialement irresponsable.

Un témoin affligé par des organisations d'affaires présomptueuses,
hypocrites, fallacieuses et socialement indifférentes.

Un témoin affligé par des organisations professionnelles et syndicales
figées, désuètes, rétrogrades et narcissiques.

Un témoin affligé par une classe politique lâche, sans vision, médiocre et
servile de l'establishment financier.

Un témoin affligé par un milieu journalistique, conformiste, complaisant
et inféodé au pouvoir financier des empires médiatiques.

Un témoin affligé par l'imposture d'une hiérarchie religieuse
matérialiste, dépassée, hypocrite et acoquinée aux pouvoirs politiques et
financiers.

Un témoin affligé par une population politiquement ignorante, naïve,
gâtée, insouciante, peureuse, accro à la surconsommation et endettée à
l'os.

Un témoin affligé qui s'accroche grâce aux rares exceptions de compétence,
d'authenticité, d'honnêteté, de transparence, d'écologie, de responsabilité
sociale et de solidarité humaine.





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2 commentaires

  • Albert Bertrand Répondre

    22 février 2008

    Réplique au commentaire de M. L. Giguère.
    La question est: « d'où proviennent les surplus du fédéral? » Sachant qu'ils proviennent de l'Alberta, de l'Ontario et de la Colombie Britanique, ces surplus ne nous seraient plus accassibles un fois indépendants.
    Le principal risque de faire la souveraineté n'est pas principalement l'argent mais l'insouciance, l'inconséquence, et le manque d'indépendance d'esprit de la population et des leaders souverainistes. Ref, mon texte intitulé: «Le Québec, une nation vulnérable dans un monde instable» dans Vigile.net

  • Marie-Claude Tadros-Giguère Répondre

    22 février 2008

    Depuis quelques jours,je lis sur différents blogues et chroniques une quantité industrielle de commentaires au sujet du rapport de la commission Castonguay. Aucun blogueur, aucun commentateur n'a fait allusion au cul-de -sac constitutionnel dans lequel se trouve notre système de santé qui écrase sous la croissance des coûts.Certains commentaires plutôt apocalyptiques dans le genre :"nous ne sortirons jamais des déficits engendrés par le réseau public"etc.etc. ou encore des propositions de solution miracle plus ou moins jovialistes ne cessent d’alimenter le contenu des chroniques.En aucun moment quelqu'un a osé signaler l'énorme fossé qui existe entre les moyens financiers des provinces et ceux du fédéral,ce qui a permis à ce dernier d'engranger depuis dix ans plus de 266 milliards de surplus(source:économistes du Mouvement Desjardins).Imaginez la marge de manoeuvre d'un Québec souverain qui déterminerait ses priorités pour financer la santé et l'éducation sans la contrainte de dépenses militaires gigantesques telles que nous les subissons actuellement dans le régime fédéral.Même les souverainistes n'ont pas effleuré cet aspect qui est le coeur du projet indépendantiste.Pour la nième fois,les discussions autour du financement de la santé continuent de nous confiner à l'éternel carcan du gouvernement provincial qui n'a pas les ressources ou les moyens pour avancer sinon de taxer davantage.Encore une fois le Parti Québécois ne profite pas de ces occasions pour mettre en évidence le potentiel et la perspective d'un Québec où nous aurions réalisé notre souveraineté. Que c'est donc difficile de sortir de cette ornière et cette façon étriquée de penser. Pas étonnant que la cause de l’indépendance n’avance pas.