Le Bloc Québécois

Bien vivant

Indépendance — Une conjoncture favorable

Être souverainiste et consacrer de son temps sur la scène fédérale n’est pas une incohérence. Ce n’est pas à Ottawa qu’un jour, on déclenchera le référendum sur l’indépendance du Québec, ceci relève en effet de la scène provinciale. Mais c’est pourtant sur la scène fédérale que, jour après jour, se joue le témoignage du besoin de l’indépendance du Québec. C’est en ce lieu que l’on est confronté à des valeurs qui ne nous ressemblent pas, là où l’on dénote un fossé d’une nation face à une autre, distincte par une langue majoritaire différente, des valeurs communes particulières et des besoins propres. Et à chaque fois, lorsque l’on s’en rend compte, on se dit : « et pourquoi pas? ». Pourquoi ne pas faire nos propres choix? Pourquoi ne pas assumer notre propre destin? C’est ainsi au regard du Canada que se met en scène une grande part du rôle capital des indépendantistes : convaincre les Québécois que l’on peut et que l’on mérite d’être souverains.
C’est de cette optique de faire valoir l’évidence de notre besoin d’indépendance, et d’affirmer notre nation à Ottawa, par un parti politique qui ne représente aucun autre intérêt que celui du Québec, que le Bloc Québécois existe. Cela fera bientôt un an que nous avons été réduits à un effectif de quatre députés, et pourtant, nous croyons qu’il est temps, maintenant plus encore, de se consacrer à ce parti. Voilà pourquoi nous vous disons, a contrario de ce que quelques commentateurs peuvent dire, que le Bloc Québécois est bien vivant.
Face à ce qui ne nous ressemble pas
Des exemples récents démontrent bien que l’on n’a pas, depuis longtemps, si peu parlé du Québec à Ottawa. D’un deuxième juge unilingue anglophone à la Cour suprême, de même que la nomination d’un Vérificateur général ne sachant pas parler français, à en aller jusqu’à tenter d’imposer des peines judiciaires pour cause d’empêcher de faire flotter le drapeau canadien, de la frénésie sur la monarchie britannique, jusqu’à la célébration d’événements historiques importuns, le Québec se voit apostrophé par un Canada bien différent de lui. Et des politiques, comme la loi C-20, réduisant le poids du Québec à la Chambre des communes, démontrent bien que le Québec se voit restreint dans un ensemble canadien qui se soucie de moins en moins de lui. Et bien qu’à l’heure actuelle, des exemples sont plus flagrants, il faut bien constater, qu’au cours de ces années, c’est luttes après luttes que nous avons dû affronter. À chaque fois, en démontrant la spécificité du Québec, notre parti a fait valoir la voix d’un peuple devant un pays duquel il a décidé de refuser de s’agenouiller. Nous le croyons, le Bloc Québécois a été et est encore primordial au respect du Québec, et au besoin de prouver à la face du monde, et surtout à nous-mêmes, que nous existons et que nous avons le droit de nous faire respecter.
Une lutte chaque jour
Les prochaines élections générales fédérales, dans moins de quatre ans, ne sont encore que très lointaines. Mais il importe pourtant de se préoccuper de ce parti, même hors des périodes électorales, parce que plus encore que la fonction de faire élire des députés, le Bloc Québécois trouve son essence dans un rôle et un constat quotidien : notre nation n’est pas dissoluble au reste du Canada, c’est chaque instant que le Québec mérite d’être affirmé. Et même avec un nombre limité de députés, cette mission nous interpelle, nous tous, militants bloquistes, devant prendre notre place dans un combat qui nous fait être nous aussi acteurs, si seulement nous le décidons.
Car, les résultats difficiles des dernières élections pour notre parti ne sont pas dénués d’éléments positifs. Ils offrent une chance comme jamais de se questionner et de se réorienter. Le Conseil général du Bloc Québécois, ce 31 mars, en fait d’ailleurs figure. Déjà, avec le choix d’un nouveau chef, vient la décision de s’axer davantage sur l’indépendance du Québec, et d’offrir une place accrue aux militants. Et devant l’armada de nouveaux députés élus au Québec sous la vague orange, un constat s’applique pour nous, citoyens, militants : nous ne sommes pas moins qu’eux. De personnes ordinaires, et de nombreux jeunes, devenus du jour au lendemain députés, se dessine le constat que chaque citoyen peut prendre une place active dans la vie politique s’il le désire. Ceux qui construisent l’univers politique ne sont, en somme, pas différents de nous, et si une cause nous interpelle, il ne tient qu’à nous de nous en enquérir, et de la faire nôtre.
Pour se saisir de ses rêves
Alors cette lettre, simplement, c’est la déclaration que nous avons fait le choix de nous battre. Les jeunes militants que nous sommes n’étaient peut-être pas conscients des balbutiements de la construction de ce véhicule indépendantiste, mais sa mission, et son rêve, intergénérationnel, nous emplit de nos convictions. C’est notre regard frais et neuf sur le monde qui nous fait dire qu’un parti souverainiste à Ottawa est nécessaire pour venir à bout de la réalisation de notre nation. Nous sommes 36 jeunes militants, et bien plus encore, de partout au Québec, et nous vous disons que nous avons fait le choix de prendre notre place et de nous investir au sein du Bloc Québécois. Nous ne sommes pas que quatre députés, nous sommes, sachez-le, des milliers.
Et cette lettre, c’est un appel à la jeunesse, la jeunesse de tout âge, celle qui croit encore que tout est possible, celle qui se bat avec la fougue des premiers moments, celle qui croit en ses rêves plus qu’en ses infélicités, et celle qui, même à terre, ne décidera jamais d’abandonner. Ne venez pas nous dire que le Bloc Québécois est mort, venez plutôt vous battre avec nous.
***
Signataires :
36 jeunes militants bloquistes de 16 à 30 ans:

Sabrina Plante, présidente des jeunes bloquistes de l’Estrie et du Centre-du-Québec,
Nicolas Hamel-Côté, responsable des cellules étudiantes au Forum jeunesse du Bloc Québécois,
Jonathan Nadeau, vice-président des jeunes bloquistes de l’Estrie et du Centre-du-Québec,
Alexis Lemieux-Lepage, militant bloquiste de Sherbrooke,
Alexandre Mailloux, militant bloquiste de Brome-Missisquoi,
Étienne Richer, militant bloquiste de Sherbrooke,
Eric Laprise, conseiller au conseil exécutif du Bloc Québécois de Compton-Stanstead,
Simon-Pierre Savard-Tremblay, président du Forum jeunesse du Bloc Québécois,
Gullaume Lessard, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Jonquière-Alma,
Pierre-Benoit Cormier, secrétaire-trésorier au Forum jeunesse du Bloc Québécois,
Mathieu Bélanger, militant bloquiste de Sherbrooke,
Frédéric St-Jean, militant bloquiste de St-Hyacinthe-Bagot,
Louis Joseph Benoit, responsable du contenu au Forum jeunesse du Bloc Québécois,
Anthony Roy, secrétaire-trésorier de la cellule bloquiste de l'Université de Sherbrooke,
Prisca Gilbert, conseillère au conseil exécutif du Bloc Québécois de Sherbrooke,
Hadrien Paquette, militant bloquiste de Québec,
Alexis Charbonneau, président des jeunes bloquistes de la Mauricie,
Sabrina Gagnon, présidente des jeunes bloquistes du Saguenay-Lac-St-Jean,
Pierre-Luc Doyer, conseiller au conseil exécutif des jeunes bloquistes du Saguenay-Lac-St-Jean,
Eva Gracia Turgeon, consillère à la cellule bloquiste de l'Université de Sherbrooke,
Samuel Daigle, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Richmond-Arthabaska,
Patrice Vachon, président des jeunes bloquistes de Chadière-Appalaches,
Geneviève Gendron-Nadeau, militante bloquiste de Gatineau,
Gullaume Benoit Gagné, militant bloquiste d'Ahustic,
Matthew Lalonde Therrien, militant bloquiste de Sherbrooke,
Marc-Antoine L'Heureux, président des jeunes bloquistes du Bas-St-Laurent, Côte-Nord et Gaspésie-Les-Îles-de-la-Madeleine,
Nicolas Jolicoeur, président des jeunes bloquistes de Montréal-Ouest,
Alain Bernier, candidat bloquiste à l'élection de 2011 dans Saint-Léonard – Saint-Michel,
Évelyne Beaudin, militante bloquiste de Sherbrooke,
Julien Drainville, militant bloquiste de Richmond-Arthabaska,
Julie Nadeau, représentante jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Mégantic-l'Érable,
Julien Rousseau, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Repentigny,
Nancy Laurendeau, militante bloquiste de Shefford,
Louis-Charles Rousseau, conseiller au conseil exécutif du Bloc Québécois de Repentigny,
Daniel Pierre-Roy, militant bloquiste de Hochelaga,
Stephane Gravelle, représentant jeune du conseil exécutif du Bloc Québécois de Gatineau


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8 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 avril 2012

    Au Collectif
    Est-ce croyable, qu'après la cuisante défaite du Bloc le 2 mai dernier que vous n'ayez pas encore compris le message? Ça saute tellement aux yeux qu'il y a deux nations dans ce pays et qu'elles doivent se séparer l'une de l'autre dans le respect et la dignité. Le Québec a assez perdu d'énergie au point de s'autodétruire comme nous le constatons plus que jamais avec l'assimilation qui est à nos portes avec en plus une immigration débordante pour briser notre cohérence sociale et nous minoriser davantage au Québec et dans ce pays fictif dans lequel nous serons toujours minoritaires.
    Ne trouvez-vous pas aussi que nous avons assez de nos politiciens carriéristes à Québec? Quand allez-vous comprendre que nous payons en double pour des services qui pourraient être assumés seulement par le Québec? Quand allez-vous comprendre qu'il y a un gouvernement de trop dans le décor? Je pourrais allonger la liste mais étant donné que je ne crois plus en ce système fédéral; je clos le sujet qui, pour moi, est dépassé et réglé dans ma tête depuis longtemps. Je n'ai plus de temps et d'énergie à perdre avec le Canada qui est maintenant un pays étranger.
    André Gignac 1/4/12

  • Jean-Pierre Bouchard Répondre

    31 mars 2012

    Un rappel contre la majorité des réponses à ce texte de jeunes bloquistes sincères. Le parlement fédéral existe au Québec contre le Québec et est couvert par nos médias fédéralistes au premier ou au second degré. Par la réduction de la députation du Bloc, on voit présentement que le gouvernement conservateur ose prétendre parler au nom de tous les -Canadiens- dont les Québécois sont engloutis partie prenante pendant que le NPD lui prétendra parler des Québécois avec les Canadiens dans le meilleur des mondes possibles digne d'un enchanteur de pacotille!
    La politique de la chaise vide souverainiste à Ottawa, un cul de sac connu déjà de 1968 à 1991, les députés élus fédéralistes au Québec prétendront toujours représenter les Québécois lorsqu'en fait la représentation se fait au nom du Canada majoritaire point! Que ces députés soient maintenant néodémocrates, libéraux ou conservateurs ne change rien au fond des choses.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2012

    Restez au créneau, braves bloquistes. Qui pourra défendre notre culture de Québécois et notre langue si vous reculez? Qui pourra protester contre la dilapidation de l'argent de nos taxes dans des avions de combat et des bateaux militaires? Qui dira non à cette subvention de notre argent à Terre-Neuve pour passer son énergie sous le golfe? Thomas Mulcair, l'ancien avocat d'Alliance Québec, et son parti qui applaudit à la nomination de plénipotentiaires unilingues anglais? Ou Ruth Elen Brosseau, à qui nos taxes assurent des cours de français à 157 000$ par an? Ou ces gens du NDP qui ont menti sur leur ouverture au Québec avec la «déclaration de Sherbrooke pour bien vite faire leur profession de foi canadian une fois élus? Ou ces gens soi-disant démocrates qui prônent la partition si le Québec devient indépendant? Ou ces mêmes gens qui ont appuyé Chrétien et cie à l'occasion de la Nuit des longs couteaux? Ou ces gens qui parlent continuellement des deux côtés de la bouche en «ajustant» leur discours au Québec comme l'ont fait les libéraux fédéraux avant eux ? Je m'en vais prendre ma carte du Bloc.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mars 2012

    Défendre les intérêts du Québec, c'est réaliser l'indépendance nationale! Le NPD a pris la relève d'un discour vide que le BLOC nous a servi ad nauseam. Je ne marche plus dans cela! Aux prochaines élections fédérales, j'annule mon vote. Le Québec est mon seul pays. En attendant, je continue à payer mes impôts à Ottawa seulement pour ne pas recevoir la visite de la GRC à mon domicile. Le Canada; ça ne m'intéresse pas!Je suggère le sabordement du BLOC et le transfert des sommes d'argent dans un compte spécial qui financera les mouvements citoyens qui font la promotion dans la population de l'indépendance nationale, comme le Nouveau Mouvement pour le Québec, le RIN et le RRQ.

  • Nic Payne Répondre

    30 mars 2012


    Ce beau texte illustre toute la contradiction du souverainisme officiel. On évoque l'indépendance, mais on réclame exclusivement une meilleure reconnaissance de la spécificité québécoise à l'intérieur du Canada.
    Hors d'une démarche et d'un engagemement intégrés, entre un parti à Québec qui s'engage à réaliser l'indépendance, et un parti à Ottawa destiné à occuper le terrain pour faciliter les choses, le Bloc en est réduit à un rôle défensif qui peut aussi bien servir le statu quo canadien que le remettre en question. Dans de telles circonstances, ce parti peut-il vraiment se dire " indépendantiste " ?
    NP

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2012

    Ottawa et sa cour suprême ne feront que vous soumettre.
    En tentant, au parlement d'Ottawa, de faire valoir les droits légitimes des canadiens français sur leur sol national qu'est le Québec de façon historique et culturel, un Québec (bas Canada) annexé de force au Canada (haut Canada), vous jouerez vous aussi le jeu des fédéralistes. Vous serez forcés, vous aussi, de prêter allégence à l'Angleterre et au système actuel qui nous maintiens asservis. Le 2 mai 2011, ce message clair a été envoyé par les québécois au bloc et aux tenants de cette option perdue d'avance. Tirez en les conclusions qui s'imposent d'elles-mêmes.
    Pour ma part j'ai compris et j'accepte ce jugement populaire réaliste et sensé.
    Battez-vous, oui! Mais battez-vous avec vos armes, pas désarmés par le fédéral.
    Amicalement,
    Réjean Pelletier, simple citoyen

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2012

    Les jeunes sont toujours prêts à faire profiter les aînés de leur inexpérience.
    George Bernard Shaw
    Au moins, je constate que ces jeunes n'ont pas peur d'utiliser le mot "indépendance" que je n'ai pas entendu souvent au Bloc au cours des dernières années. C'est déjà cela de pris.
    Pour le reste, si vous voulez vraiment vous battre avec des jeunes, pourquoi ne pas le faire avec Option Nationale ou le Parti indépendantiste?
    Pierre Cloutier

  • Normand Paiement Répondre

    30 mars 2012

    Agissez selon vos convictions!
    Je n'en reste pas moins convaincu que l'indépendance se fera au Québec, pas à Ottawa.
    La leçon que je tire du 2 mai 2011, c'est que nous n'avons plus rien à défendre ou à prouver sur ce territoire qui n'est pas le nôtre! (Une bonne majorité de Québécois semble le penser aussi, je vous signale...)
    Quelles actions concrètes entendez-vous mener là-bas pour défendre la cause du Québec? pour faire naître le pays du Québec?...
    Avez-vous un plan visant à appeler les Québécois à boycotter les prochaines élections fédérales? ou à cesser de payer des impôts à Ottawa?
    Envisagez-vous que les députés bloquistes démissionnent en bloc (excusez le jeu de mots!) aussitôt élus? Ou auriez-vous quelque autre projet plus ambitieux en tête?
    Mais peut-être vos énergies seraient-elles tout simplement plus profitables si elles étaient investies au Québec même?...
    Vous êtes jeunes, alors un peu d'audace! Sortez vos pancartes! à vos claviers!...
    Et surtout, bon succès!
    Normand PAIEMENT