Bravo aux libéraux !

Parlons plutôt de Gbagbo

Actualité québécoise - décembre 2011

Quelle nouvelle ce matin, les libéraux remportent Bonaventure avec 49.46% des voix !
Suivi des péquissses à 37,22%
Les solidaires qui sont stables avec un 8,92%
Et heureusement les adéquissses qui enfin nous montrent un changement dans notre société en chutant à 2,29%
Les verts ont tout pour resté vert avec leur petit 205 voix (1,29%) et l'indépendante restera indépendante avec ses 131 amis-es (ce n’est pas rien) qui lui donne un magnifique zéro virgule 82% du total des voix.
Applaudissons cette élection «libérale».
Bonaventure, c'est grand et par le résultat, ça semble loin du centre de l'information. Ces gens n'ont sans doute pas entendu parler de l'arnaque du Plan Nord qui enrichit les missionnaires étrangers du gros privé ou encore des allégations de corruption, du favoritisme des garderies, des belles lois pour encadrer la contamination des eaux souterraines avec les produits d'extraction du gaz de shit et de tant d'autres réussites (SIC) libérales !
Quel est donc ce neurone qui ne fonctionne pas dans toutes ces têtes pour élire ainsi un parti ayant eu tant de succès dans les déboires et les méfaits ?
Applaudissons notre succès (sic) collectif !
Pourquoi donc l'électorat québécois qui a rarement son mot à dire dans la gouverne de son Pays, rate ainsi ses rarissimes rendez-vous avec sa prise en main ?
Comment peut-on expliquer notre insuccès collectif ?
Aurons-nous plus de succès lorsque le parti miracle dont parlait Monsieur Frappier (qui considère que je ne l'ai pas lu) sera enfin en place pour nous sauver ?
Ou au contraire, nos édifiantes chicanes de celui qui connait la voie vers l'Indépendance nous mèneront-ils vers le salut d'avoir la prolongation de cette magnifique gouverne libérale ?
Comment va notre marche vers le «maître chez nous » ?
Devrions-nous poser cette question à celui qui est directement concerné, c'est-à-dire Stephen Harper, ce maître chez nous ?
Quand donc comprendra-t-on ?
Va-t-on encore pleurer notre absence à Ottawa comme si nous étions tous fédéralistes ?
Le résultat de Bonaventure démontre clairement que nous sommes mélangés pas à peu près.
On se chicane, on s'insulte, on cherche le parti sauveur, on pleure notre départ d'Ottawa comme si nous quittions notre propre maison et pendant ce temps ceux qui desservent le plus nos intérêts collectifs, nos aspirations de peuple souverain, notre désir de reconnaissance de Pays Indépendant, se font élire les deux doigts dans le nez et les autres dans le… !
Entéka !
C'est un résultat qui est pire que j'aurais pensé et croyez-moi, je ne suis pas du genre optimiste !
Applaudissons les libéraux, mes amis !
Mes amis !
Ces amis que je ne lis pas !
Entéka !
Parlons maintenant d'un sujet important.
Un sujet qui est relié aux élections, c'est-à-dire, à nos choix.
Un sujet qui concerne exactement notre jugement.
Vous savez ce jugement qui nous fait choisir ou devrait-on dire : cette absence de jugement qui nous fait mal choisir qui nous couillonne qui nous aiguille vers des guerres «humanitaires» et nous fait voir du dictateur partout où certains tireurs de ficelles veulent récupérer l'endroit.
Oui, ce jugement si malléable… Si «facilement» (et subtilement) malléable !
Notre jugement est considérablement conditionné par l'information (sic).
Je devrais plutôt dire par «l'intoxication» (la propagande, comme cette annonce télé du Plan Nord qui nous tire littéralement les larmes des yeux tellement ce missionnariat nous est salutaire).
Notre jugement est quotidiennement conditionné par le bataillon médiatique, ce 4e pouvoir, jadis chien de garde de la démocratie et des véritables droits humains maintenant totalement asservi au pouvoir démesuré des grands prêtres de l'église économique qui, dans l'ombre la plus complète, tirent les ficelles de la marche du monde.
Gbagbo
Hier comparaissait Laurent Gbagbo devant la Cour Pénale Internationale de La Haye.
Sa comparution est vraiment intéressante à voir.
Vous pouvez la voir complètement ici:
http://www.youtube.com/watch?v=mxW1XB0pJvc
Visionnez-la complètement question de bien vous imprégner de l'ambiance de la Cour, de la qualité de la présidente et des avocats de la poursuite et ceux de la défense et bien sûr de la qualité de l'accusé.
C'est bien sûr cet accusé qui attire et mérite le plus notre attention.
Comment le trouvez-vous ?
Détendu? Nerveux ? Mal articulé ? Agressif ? Posé ? Sensé ? Impoli ? Plaignard ? Fourbe ?
Pour se faire une opinion, il faut le voir et l'écouter.
Écoutez-le donc complètement. Grâce à Youtube, nous avons cette chance inouïe de pouvoir le voir complètement !
Il est rare, trrrrès rare que nous ayons la chance de voir complètement les discours, les rencontres, les sommets, etc.
(Par exemple, il est désormais impossible de voir le discours de Kadhafi à l'ONU en 2009. Cette institution protectrice de la démocratie et du droit de parole a tout simplement rayé de l'Histoire ce discours trop éloquent. Autant visuel que texte. Comme si Kadhafi n'avait jamais existé ! Pourtant qu'il ait été bon ou méchant, de quel droit démocratique peut-on ainsi faire disparaître un Être Humain qui s'exprime ? )
Donc de voir Gbagbo, cet autre "dictateur" (sic) sanguinaire (SIC) est une grande chance à ne pas rater.
Ensuite, il faut regarder le "résumé" vidéo qu'on en fait sur CyberPresse:
http://www.cyberpresse.ca/videos/actualites/201112/05/46-1-gbagbo-devant-la-cour-penale-internationale.php/8f0a77a3835c4d468e31491d00f61743
Qu'en pensez-vous ?
Notre journaliste Cyberpresse est-elle fidèle à la réalité et surtout «objective» ?
Vous savez en journalisme, l'objectivité c'est tout de même un élément qui jadis était «important» !
Ce résumé est-il "objectif" et surtout fidèle à la réalité ou sentez-vous que le bonhomme est déjà jugé depuis longtemps par La Presse ?
Considérez-vous, comme cette "journaliste" (!!!!) de La Presse, que le point saillant de l'intervention de Gbagbo a été ses plaintes sur son état de santé ou si, pour vous, la description de son arrestation fut plutôt l'élément majeur de son propos ?
Qu'en pensez-vous ?
À voir ce résumé de La Presse, considérez-vous que nous sommes «bien informés » ?
Ou si vous considérez que nous sommes plutôt « bien aiguillés » ?
Aiguillé pour approuver l'assassinat des désignés «dictateurs sanguinaires qui tuent des enfants» et aiguillés pour bien voter.
La saine information, c'est la pierre angulaire de la démocratie.
Pourquoi donc a-t-on réélu un libéral dans Bonaventure ?
Ces gens ont-ils été bien informés ?
Pourquoi a-t-on applaudi l'assassinat de Kadhafi et la mise en place de pions sanguinaires ne jurant que par la charia ?
Pourquoi souhaitons-nous maintenant l'assassinat de Assad qui dit-on tue des enfants pour le fun de bien se faire haïr ?
Soyons critiques face à l'information et à la manipulation de notre jugement.
Désolé pour ce texte présenté en sauce aigre-douce.
Marier le vinaigre libéral au sucre de la Côte d'Ivoire, c'est un plan de nègre digne du plan nord au caca haut !
Salutations
Et bonnes festivités libérales !
Serge Charbonneau
Québec


Laissez un commentaire



7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2011

    Permettez-moi,
    Je ne suis que partiellement d'accord lorsque l'on parle du conditionnement du peuple. Des adultes dignes de ce nom sont supposés avoir un peu de discernement.
    Je demeure convaincu que bon nombre de gens votent en toute connaissance de cause et que le dit "conditionnement" leur sert un peu d'excuse.
    Par exemple, tout le monde au Québec a entendu parler des affaires que vous soulevez concernant le parti libéral du Québec, c'est à dire l'odeur de corruption, choses qui devraient normalement leur nuire à l'élection.
    Je ne peux me résoudre à blâmer le seul conditionnement du peuple pour des résultats électoraux ou pour d'autres choix de société.
    Il y a de ça en partie mais ça n'explique pas tout.

  • Serge Charbonneau Répondre

    6 décembre 2011

    Monsieur Yves Rancourt.
    J'ai grandement apprécié votre commentaire.
    Vous avez vraiment répondu totalement à mon texte.
    Ce texte n'a pas pour seul propos le résultat de l'élection partielle de Bonaventure, mais plutôt le conditionnement médiatique qui influence le jugement (donc le vote) et la dénonciation de la manipulation de notre perception de la réalité des choses, des gens, des situations.
    Merci d'avoir pris le temps de bien regarder la comparution de Laurent Gbagbo.
    Trop peu de gens s'en intéressent.
    Je tentais de démontrer par l'exemple du résumé de CyberPresse que l'information n'est en fait que propagande idéologique.
    http://www.legrandsoir.info/L-information-et-l-ideologie.html
    L'exemple de Gbagbo sur CyberPresse est flagrant.
    Une honte pour le journalisme sérieux.
    De plus comme vous dites:
    « … ça démontre que même si une population a devant elle des rapports accablants démontrant de façon on ne peut plus claire( Lachance, Duchesneau, etc) qu’un gouvernement n’est plus digne de gouverner, elle peut tout aussi bien lui laisser le pouvoir tellement elle a été «« bien conditionnée mentalement »» et est inféodée. C’est à croire que la route de notre libération nationale sera longue et pénible. »
    Oui, moi aussi, avec tristesse, je crois que notre libération nationale sera « longue » et pénible. Nous conditionner est devenu un jeu d'enfant !
    Salutations,
    Serge C.
    Québec

  • Jean-Charles Morin Répondre

    6 décembre 2011

    Monsieur Charbonneau,
    Je crois qu'à l'instar de beaucoup d'intervenants, vous voulez faire porter sur les épaules des électeurs de Bonaventure le destin collectif du Québec tout entier. Mais est-il réaliste de penser ainsi?
    Pour atteindre les gens, il faut d'abord chercher à les comprendre. Voici ce que j'écrivais il y a quelques jours, sur le blogue de Gilbert Lavoie, un chroniqueur oeuvrant dans les officines d'un journal de Québec que je ne nommerai pas mais qui a un nom plutôt astral.
    J'y disais: "Dans le comté de Bonaventure, tous vous diront que les clochers sont peints en rouge. Mais qu’en est-il vraiment?

    C’est un comté sous peuplé (même pas 30,000 électeurs) qui aurait toutes les chances de disparaître s’il y avait une véritable réforme électorale, sous-industrialisé (après la mauvaise gérance des Péquistes, les Libéraux ont torpillé l’usine de la Gaspésia à Chandler) et en forte décroissance (la jeunesse, vecteur de changement, fout le camp).

    La seule force de ce comté, c’est la personnalité du député qu’elle envoie à Québec et qui a pour mission de défendre le peu qui reste à défendre. Élire un député de l’opposition dans une élection partielle ne servira en rien les intérêts du comté, surtout dans le contexte actuel où le parti au pouvoir s’est vautré dans le favoritisme et la corruption à outrance, jusqu’à en faire une pierre d’assise de son gouvernement.

    Dans une élection partielle comme celle de lundi, les gens rationnels votent utile. La seule alternative qui pourrait attirer l’électeur sérieux, le vote blanc, n’est pas offerte sur le bulletin de vote. Alors il ne reste qu’un choix pour les électeurs de ce comté économiquement à la dérive: voter avec le candidat du gouvernement en espérant par ce geste ramasser les miettes d’un hypothétique retour d’ascenseur. Ce choix, c’est de voter libéral en se bouchant le nez, les yeux et les oreilles.

    Personnellement, je le déplore. C’est “platte”, mais c’est comme ça…

    Quant à Pauline, ça ne changera pas grand chose à son affaire."
    Le but de cette élection partielle n'est pas, comme certains semblent le penser, de réaliser l'indépendance du Québec ou de se mettre Jean Charest à dos mais, de façon plus pragmatique, d'élire celui qui pourra le mieux terminer le mandat que Nathalie Normandeau avait commencé avant de déclarer forfait en milieu de course.
    En espérant que cela serve à faire progresser la discussion.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2011

    Il faut comprendre que lorsque les gens votent, je suis assez vieux pour le savoir, ils votent d'abord et avant tout pour protéger leurs acquis et leur statut social "personnels". Alors, il n'est pas surprenant qu'ils votent libéral. Les libéraux ne sont-ils pas le parti de la stabilité?
    Le PQ parle de souveraineté, donc il bouscule un peu. QS en rajoute en parlant de souveraineté et de justice socio-économique. L'ADQ a tellement tergiversé que ce parti ne peut prétendre représenter la stabilité. Les gens se souviennent que Mario Dumont était pour le "oui" en 1995, avant de redevenir fédéraliste.
    Bref, les électeurs veulent la stabilité dans le but de protéger ce qu'ils ont et ils votent en conséquence. Ils se foutent éperdument que d'autres soient mal pris etc... Ils leur feront la charité à la guignolée ou au téléthon.

  • Yves Rancourt Répondre

    6 décembre 2011

    Monsieur Charbonneau,
    Je viens de visionner la comparution de Laurent Gbagbo devant la CPI et j'ai été ému: ému par la dignité du monsieur, par son respect de l'institution et de la présidente, par son calme et ses propos. Il n'avait surtout pas l'air d'un dictateur sanguinaire comme on nous l'a décrit depuis quelques mois dans une certaine presse au service de l'oligarchie qui gouverne maintenant la planète.
    Dans ce contexte, l'élection dans Bonaventure, c'est de p'tite bière mais ça démontre que même si une population a devant elle des rapports accablants démontrant de façon on ne peut plus claire( Lachance, Duchesneau, etc) qu'un gouvernement n'est plus digne de gouverner, elle peut tout aussi bien lui laisser le pouvoir tellement elle a été bien conditionnée mentalement et est inféodée. C'est à croire que la route de notre libération nationale sera longue et pénible.
    Salutations.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 décembre 2011

    Les résultats dans Bonaventure m'indiquent qu'il faudra inscrire la malhonnêteté comme valeur fondamentale québécoise dans une future constitution.
    Les Oppositions se sont acharnées pendant des mois et des mois à démontrer la malhonnêteté du PLQ et les électeurs de Bonaventure ont voté PLQ...!!!

  • Christian Montmarquette Répondre

    6 décembre 2011


    Québec Solidaire : «stable» ?
    «Les solidaires qui sont stables avec un 8,92%» -Serge Charbonneau
    Vous me permettrez une petite précision.
    Québec Solidaire n'est pas «stable» dans Bonaventure en tous cas.
    Puisqu'il a «triplé» ses résultats en passant de 3% à 9%.
    Merci de votre attention.
    Christian Montmarquette
    QS-Montréal