Bravo Obama, mais...

Tribune libre 2009

Texte publié dans Le Devoir du mercredi 21 janvier 2009
Au cours du spectacle We are one, j'ai été agréablement surpris qu'on fasse des allusions directes à l'esclavage des Noirs aux États-Unis, une des plus grandes taches de leur histoire.
Par contre, lorsque les Américains chantent This land is our land, il faudrait ajouter que cette terre a été volée aux Amérindiens, complètement absents de ce spectacle. Que les Américains ont commis un génocide contre les Amérindiens. Une chance que dans son discours, Obama a fait une brève allusion aux Amérindiens, toujours les grands oubliés, même lors du 400e des États-Unis.
Lorsque Obama a déposé une couronne au cimetière des vétérans de la guerre, on a oublié de mentionner que la plupart des guerres américaines ont été des guerres d'agression: deux contre le Canada, une contre le Mexique, contre Cuba, contre l'Espagne, contre les Philippines, contre le Vietnam, contre la Corée, contre le Cambodge et actuellement contre l'Irak. Parler de l'héroïsme des soldats américains est un mensonge contre l'Histoire, sauf pour les deux guerres mondiales. Bien que là encore, la réplique des Américains contre le Japon était disproportionnée en comparaison avec l'attaque de Pearl Harbor.
Le président Clinton a refusé de présenter les excuses du peuple américain aux Africains pour la Traite et l'Esclavage des Noirs aux États-Unis. Est-ce que Barak Obama aura le courage de présenter ces excuses et de reconnaître l'apport des Noirs dans la construction des États-Unis?
Normand Rousseau

Gatineau


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 octobre 2010

    Réponse à M. Bousquet,
    Je suis d'accord qu'il faut réparer, c'est d'ailleurs ce que je dis dans mon livre L'histoire criminelle des Anglo-Saxons, mais les excuses viennent en premier et c'est déjà beaucoup.
    Réparer les crimes énormes des colonisateurs et du christianisme est une tâche impossible. On peut à peine réparer en partie. Mais les excuses du pape, même si elles minimisent les crimes de l'Église, nous donnent un appui pour dénoncer ces crimes. Les défenseurs de la Sainte Église ne peuvent plus nier ces crimes. C'est toujours ça de pris.
    Et puis les excuses entraînent les réparations. Surtout les excuses enlèvent la morgue et l'arrogance des colonisateurs et de l'Église.
    Je suis d'accord avec vous que le nombre d'excuses est très grand, mais ce n'est pas une raison pour les considérer comme inutiles. Il faudra s'excuser autant de fois que nécessaire. Cela coûte moins cher que des guerres et des colonisations.
    Normand Rousseau

  • Archives de Vigile Répondre

    19 janvier 2009

    Vous avez raison sur toute la ligne mais, si tous les peuples commencent à s'excuser pour tout ce qu'ils ont fait de mal, on est pas sorti du bois.
    Prenez nos 2 derniers papes, ils n'arrêtent pas de s'excuser pour leurs clercs qui ont taponné un peu tout ce qui bougeait : Soeurs supérieures ou non, jeunes garçons, femme du maçon etc.
    Ici, on a eu les enfants de Duplessis, Harper qui s'excuse pour les jeunes indiens maltraités et quelques autres péchés excusés.
    Nos Acadiens cherchent des excuses de l'Angleterre, les enfants battus et violés, de leur père avec plus ou moins complicité de la mère. Nous, Québécois francophones, on aimerait des excuses pour nos Patriotes pendus et expatriés, pour les récoltes et les fermes brûlées etc.
    Les Israéliens auraient besoin de s'excuser auprès des Palestiniens mais, ils vont attendre de tous les éliminer ou les rendre inoffensifs, avant de procéder.
    À la fin de la journée "comme le disent les anglos", vaudrait mieux tenter de réparer que de s'excuser. Ça fait plus concret.