C'est en 2005 que se jouera l'avenir énergétique du Québec

François Normand

2005

samedi 8 janvier 2005
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La commission parlementaire sur l'avenir énergétique du Québec s'annonce comme l'enjeu clé de la nouvelle année dans le secteur de l'énergie. À terme, le gouvernement formulera une nouvelle politique qui guidera la prochaine décennie, les choix nécessaires pour assurer la sécurité énergétique et maximiser le développement économique.
La commission débutant le 25 janvier abordera la diversification des sources d'énergie, la fiabilité des sources d'approvisionnement, l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité, le juste prix de l'énergie, la conciliation du recours à l'énergie et le développement durable. Les questions soulevées par ces enjeux seront multiples.
Doit-on construire des centrales thermiques ? Faut-il chauffer les nouvelles maisons au gaz naturel ? Les terminaux méthaniers sont-ils indispensables ? Que faire du potentiel hydroélectrique ? Faut-il exploiter les hydrocarbures dans le golfe du Saint-Laurent ?
À peu près tous les acteurs du secteur sont interpellés par ce débat, que ce soit Hydro-Québec, Gaz Métro, les pétrolières, les producteurs d'énergies dites alternatives (éolien, biomasse, solaire, géothermie, etc.) jusqu'aux spécialistes de l'efficacité énergétique.
"À long terme, cette politique énergétique sera déterminante pour le point d'origine de nos approvisionnements et pour le développement de notre réseau gazier et de nos insfrastructures", dit Jean Simard, vice-président, affaires publiques de Gaz Métro. Son projet de terminal méthanier près de Lévis en est un bon exemple. De son côté, Hydro-Québec saura au terme du débat si elle doit faire une croix sur la construction de centrales au gaz naturel, comme son controversé projet du Suroît.
La commission confirmera sans doute que le Québec doit réaliser le plein potentiel de ses ressources hydroélectriques. D'ici 2010, Hydro-Québec mettra quelques centrales en service, comme Easmain-1 (2007), mais aucun chantier ne démarrera en 2005. Elle a d'autres projets au-delà de 2010, comme La Romaine (2014-2015).
Bloc d'énergie éolienne
Outre ce débat public, l'un des enjeux importants en 2005 est le deuxième appel d'offres que lancera Hydro-Québec Distribution (HQD) pour un second bloc de 1000 MW d'énergie éolienne. Le distributeur n'attend plus qu'un décret du gouvernement fixant les règles et le cadre du processus, ce qui ne devrait tarder.
La grande question : où seront-elles installées ? La Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine bataillent fort pour les avoir. Rappelons que la production du premier bloc d'énergie éolienne sera implantée en Gaspésie et dans la région de Matane. Le décret contenait une obligation de contenu régional pour la fabrication des machines.
Pour ce qui est du prix de l'énergie, le cours du baril de pétrole est à surveiller. En fin d'année, il s'est stabilisé à 41-42 $ US. Bien malin qui peut prédire comment il se comportera en 2005, d'autant plus que les analystes s'attendaient à ce qu'il baisse en 2004.
Quant au prix de l'électricité, de nouvelles hausses sont en vue. HQD demandera une nouvelle augmentation à compter du 1er avril. TransÉnergie, la division transport de la société d'État, demandera aussi à la Régie de l'énergie de relever ses tarifs. Mais l'impact sur la facture ne se fera sentir qu'en 2006.
francois.normand@transcontinental.ca


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