C'est la faute à Gilles Vigneault

Tribune libre

C’est d’la [faute à Gilles Vigneault->rub1273]
Si au temps des Patriotes
_ tout était d’la faute à Papineau
_ commode de dire à notre époque
_ que c’est d’la faute à Gilles Vigneault.
Quand sous le couvert à Vancouver
_ on met le français au caveau,
_ en raisonnant tout de travers
_ on dit que c’est d’la faute à Gilles Vigneault.
Si le français recule
_ dégringole et tombe de haut
_ si notre langue bascule
_ c’est d’la faute à Gilles Vigneault.
Si les minorités ailleurs
_ tombent en lambeaux
_ et nous aussi d’ailleurs
_ c’est d’la faute à Gilles Vigneault.
Si la Cour de Pise
_ du haut de ses grand ergots
_ sur la question nous divise
_ ça doit être d’la faute à Gilles Vigneault.
Si l’Office de la langue
_ avec ses sédatifs propos
_ finira par laisser notre verbe exsangue
_ c’est sûrement d’la faute à Gilles Vigneault.
Si la ministre flaire de l’oppression
_ à défendre nos parlures et propos
_ et qu’elle nous offre plutôt la compromission
_ c’est encore d’la faute à Gilles Vigneault.
Si tous les scribouilleurs enrégimentés
_ et certains Anglos cultivent l’imbroglio
_ pour culpabiliser notre volonté
_ c’est probablement d’la faute à Gilles Vigneault.
Quand le français tombera en dormance
_ et en métropole dans un tombeau
_ parce qu’on aura tremblé devant cette engeance
_ Ça aura encore été la faute à Gilles Vigneault.
Si Lucien figeait devant son miroir
_ quand, tout penaud,
_ il rapprochait la charte du mouroir
_ c’était donc la faute à Gilles Vigneault.
Si nos gouvernements badigeonneux
_ ont la hantise du caillot
_ s’ils défendent le langage un tant soit peu
_ c’est d’la faute à Gilles Vigneault.
Si les Québécois s’endorment
_ et laissent tomber le flambeau
_ à cause d’la désinforme
_ c’est sans doute d’la faute à Gilles Vigneault.
Quand nous refusons de donner des dents
_ à nos signes vitaux
_ en nous aplatissant d’accommodements
_ c’est la faute au grand Vigneault.
Si notre parler en état de siège
_ magasine pour un fiasco
_ et que lentement se referme le piège
_ Ça doit être la faute à Gilles Vigneault.
Si par démission collective
_ nous laissons sous le tonneau
_notre langue devenir chétive
_ on pourra toujours accuser Vigneault.

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Gilles Ouimet66 articles

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Né à Mont-Laurier en 1947. Études primaires à cet endroit. Études classiques à Mont-Laurier et Hull entre 1961 et 1968. Diplômé en histoire de l’Université Laval en 1971. Enseignant à la polyvalente de Mont-Laurier entre 1971 et 2005. Directeur d’une troupe de théâtre amateur (Troupe Montserrat) depuis 2000. Écriture pour le théâtre, notamment une pièce à l’occasion du centenaire de Mont-Laurier en 1985 (Les Grands d’ici), une autre à l’occasion du 150e anniversaire du soulèvement des Patriotes (Le demi-Lys...et le Lion) en 1987 (prix du public lors du festival de théâtre amateur de Sherbrooke en 1988 et 2e prix au festival canadien de théâtre d’Halifax la même année). En préparation, une pièce sur Louis Riel (La dernière Nuit de Louis Riel). Membre fondateur de la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides. Retraité de l’enseignement depuis 2005.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2011

    Félicitations, c'est très beau, y'a pas d'autres mots.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 février 2011

    Si même la France, pour retenir ses étudiants dans ses universités
    Devant l’invasion du barbare anglais montre le drapeau blanc dressé
    Le Québec se fait un devoir de brandir le sien bien haut
    Même si Charest laisse encore blâmer Gilles Vigneault
    Sous prétexte d’une démographie soit disant fléchissante
    On noie notre vote sous une immigration déferlante
    Et faute de pouvoir l’intégrer, nous affichons la nation au créneau
    Et qui sera pour ça calomnié? Eh oui, c’est Gilles Vigneault.
    Si la métropole se laisse maintenant qualifier de bilingue,
    Si on nous bat aux subventions, aux médias et aux CHU comme dingues
    C’est l’œuvre de Durham/Charest qui par dé-fusion brûla nos drapeaux
    Sachant bien s’en laver les mains sur le dos de Gilles Vigneault.