C'est la faute à Louise Harel

Tribune libre 2009


Le rapport officiel du président d'élection Yves Saindon vient d'être publié; Gérald Tremblay l'emporte donc avec 159 020 voix soit 37,9% des suffrages exprimés. Louise Harel candidate de Vision Montréal recueille quant à elle 32,73% des votes soit 137 301. En troisième position on retrouve Projet Montréal et Richard Bergeron avec 106 768 voix soit 25,45%.
Gérald Tremblay, l'ancien ministre libéral, est donc réélu malgré tous les scandales et les allégations de corruption qui ont entaché son image et celle de son parti Union Montréal. Sa réélection, c'est un secret de polichinelle, Gérald Tremblay la doit à l'appui de la population anglophone et allophone, fédéraliste et libérale. La même population qui a voté en bloc pour le NON en 1995 et qui vote en bloc à chaque élection contre le Québec français et contre l'idée d'indépendance nationale de notre peuple.Au moment, de faire son entrée sur la scène municipale, Louise Harel avait plusieurs options devant elle; elle aurait pu se présenter comme indépendante, elle aurait pu joindre les rangs de la jeune formation Projet Montréal ou celle dirigée par Benoît Labonté, ce qu'elle fit.
Venant du Parti Québécois, Louise Harel devait savoir qu’au moins un électeur montréalais sur deux n’allait jamais voter pour elle. Elle décida donc de miser sur sa réputation d’honnêteté et d’intégrité dans sa lutte contre Tremblay. Mais voilà qu’à quelques jours du jour J, le scandale éclate, Benoît Labonté grenouille lui aussi dans la même vase que la bande d’Union Montréal, un certain entrepreneur de compteur d’eau aurait financer sa campagne à la direction du parti Vision Montréal. Surprise??? Louise Harel aurait dû savoir. Elle aurait dû se renseigner sur Benoît Labonté. Elle se serait rappeler que ce dernier fut conseiller spécial pour le Québec de Paul Martin alors ministre des finances. C’est à cette période qu’eurent lieu un certain scandale des commandites et le vol référendaire de 1995. Benoît Labonté était-il impliqué? On ne peut l’affirmer, par contre, on sait que c’est au parti libéral que le tout s’érigea et on sait aussi qui tenait alors les cordons de la bourse, le ministre des finances de l’époque. Comment Mme Harel pouvait-elle ne pas savoir que Benoît Labonté venait de la grande famille libérale? Comment Mme Harel a-t-elle pu oublier que les libéraux nous ont volé notre pays?
Mettons M. Labonté de côté et concentrons-nous maintenant sur le comportement électoral des indépendantistes montréalais, car il s’agit de la clientèle dont Mme Harel pouvait espérer l’appui. Les indépendantistes de Montréal ont élu Amir Khadir dans Mercier et sont venus bien près d’élire Françoise David dans Gouin. Pourquoi? Les Montréalais indépendantistes ne votent plus pour des étiquettes politiques, ils votent pour un programme politique. Mme Harel a choisi de défendre un programme rétrograde plutôt que d’appuyer un projet prometteur, celui du parti dirigé par Richard Bergeron.
Louise Harel a manqué de vision, elle n'a pas compris sa clientèle électorale. Mme Harel et le PQ ont le même problème, ils ne proposent plus rien qui vaille, ils se fient sur leur étiquette de souverainiste en espérant que leur clientèle traditionnelle les suivra. Mme Harel a perdu par sa propre faute, elle a perdu bien avant le 1er novembre 2009, elle perdu en n’appuyant pas le seul parti qui avait une vision différente de Montréal et de la politique. Tant pis pour elle et dommage pour nous, Québécois de partout qui espéraient voir leur métropole avoir un second souffle.


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1 commentaire

  • Marcel Haché Répondre

    6 novembre 2009

    C'est parce que l'alignement des planètes était parfait que la défaite de mme Harel est significative.
    Un(e)souverainiste ne retrouvera pas de sitôt des conditions aussi favorables.
    L'élection de Tremblay à Montréal marque la fin d'une époque pour les souverainistes.Si le ton ne change pas,l'électorat abandonnera le P.Q., et jusqu'à l'idée même de sa liberté.
    Évidemment,un ré-alignement et un ralliement peut se faire ailleurs qu'au P.Q.,mais le navire-amiral n'étant pas encore coulé,il vaudrait mieux pour lui de changer de ton.
    Cela signifie changer de cap.