COVID-19

Cellule de crise…en crise

Party en plein vol / Les enfants de la COVID

Tribune libre



Si je me fie à certains articles d’experts publiés récemment dans certains médias, le dernier train de mesures prescrites par la cellule de crise semble avoir ébranlé la crédibilité des Québécois, particulièrement l’imposition, pour une deuxième fois, du couvre-feu, certains allant même jusqu’à remettre en question sa légitimité constitutionnelle.

À mon avis, la cellule de crise nage en pleine crise, le contrôle sur la prolifération excessivement rapide des cas contaminés par le variant Omicron semble, pour l’instant, hors de portée. Mm Legault, Arruda et Dubé ont plongé les Québécois, deux jours avant Noël, dans un confinement ayant des airs de déjà-vu.

Or, le contexte a changé. Lors du premier confinement, 85 % des Québécois n’étaient pas doublement vaccinés comme c’est le cas aujourd’hui, ces fameux vaccins qui devaient nous apporter la « liberté ». Deux ans plus tard, les personnes doublement vaccinées comptent pour 50 % des hospitalisations.

Toutefois, là où le bât blesse le plus réside dans l’imposition du couvre-feu en même temps que les rassemblements dans les résidences privées réduit à une bulle familiale. Quelqu’un peut-il me dire où est l’utilité du couvre-feu qui, en principe, devrait empêcher les grands rassemblements, alors que ces mêmes « rassemblements » sont limités à la bulle familiale.

De surcroît, existe-t-il un lien scientifique entre le couvre-feu et la contamination galopante d’Omicron? Je laisse la réponse au Dr Arruda : « Le couvre-feu passe un signal et permet de diminuer les possibilités de contact. Si vous me demandez s’il y a une étude contrôlée qui démontre ça, la réponse est non. »…En bref, nous voguons en pleine improvisation!

Party en plein vol

Tout le monde a pu voir sur les réseaux sociaux les images dégradantes et choquantes de jeunes adultes sur le party à 30 000 pieds d’altitude au-dessus de l’Atlantique en direction de Cancún au Mexique. Et tout ça au mépris des mesures sanitaires, le jour même où François Legault annonçait un énième resserrement des règles sanitaires. De quoi alimenter la colère et la frustration des dociles Québécois qui se plient sagement aux directives de la Santé publique depuis presque deux ans.

Or, nonobstant le spectacle endiablé et inacceptable auquel ces influenceurs nous ont confrontés, n’y-a-t-il pas lieu de se regarder un peu dans le miroir et de nous demander jusqu’où ira la cellule de crise pour éradiquer Omicron? Où est la belle liberté promise grâce à la double vaccination quand on voit que de plus en plus de Québécois doublement vaccinés contractent la COVID? On a beau évoquer que les non-vaccinés ne comptent que pour 10 % de la population et qu’ils mobilisent 50 % des hospitalisations, il n’en reste pas moins que 50% des personnes hospitalisées sont vaccinées.

D’emblée, le spectacle offert par les jeunes voyageurs à bord d’un avion en vol est tout à fait condamnable. Toutefois, n’incarne-t-il pas, jusqu’à un certain point, le ras-le-bol de la majorité des Québécois qui en ont marre d’être victimes d’un variant qui ne cesse de se propager envers et contre tous?

De toute évidence, la pression monte dans la population, le couvercle de la marmite s’apprête à sauter. La cellule de crise se doit de remettre les pendules à l’heure et cesser de jouer aux montagnes russes avec les émotions des Québécois. Et, pour ce faire, je ne vois qu’une voie à suivre, à savoir former et déployer une armée de vaccinateurs, et mettre en branle une vaste opération de vaccination de toute urgence.

Les enfants de la COVID

Nonobstant le fait que nul ne peut prédire avec certitude quelles seront les conséquences des mesures sanitaires chez les enfants, on peut d’ores et déjà entrevoir que des facultés et des comportements peuvent être affectés par certaines mesures sanitaires.

Ainsi, aux yeux de la Dre Caroline Quach, pédiatre et microbiologiste-infectiologue au CHU Sainte-Justine, la distanciation physique risque d’endiguer le développement de l’empathie et de l’intellect chez l'enfant qui se fait notamment au contact d’autres personnes. En ce qui a trait au port du masque, toujours selon la Dre Quach, l’attachement, aussi, se développe dans les premières années de vie en voyant le sourire des gens qui nous entourent. 

La Dre Quach demande surtout de laisser les enfants « vivre leur vie le plus normalement possible ». Pour les tout-petits en garderie, elle recommande que les enfants partagent les jouets quitte à ce qu’ils soient lavés régulièrement. L’équipement de protection pour les éducatrices, selon elle, « devrait être disponible, mais ne devrait pas être obligatoire ». Il faudrait également abandonner la distanciation physique avec les tout-petits. « Quand notre enfant entre à la garderie le matin et qu’il pleure parce qu’il a besoin d’être câliné pour bâtir sa confiance, il a besoin que l’éducatrice soit capable de le prendre dans ses bras », explique la Dr Quach. 

En bref, je suis d’avis que le gros bon sens devrait guider nos interventions envers les enfants en contexte de pandémie. Dans la tête des enfants, leur monde n’a pas changé depuis mars 2020… Alors, soyons conciliants envers eux et donnons-leur des câlins tout en leur offrant notre plus beau sourire en guise d’affection et si nécessaire à leur plein épanouissement!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Henri Marineau Répondre

    7 janvier 2022

    Justin fustige les « Ostragoths »


    On dit parfois que la culture c’est comme de la confiture, moins on en a, plus on l’étend. C’est probablement ce qui est arrivé à Justin Trudeau quand il a qualifié les influenceurs sur le party à bord d’un avion d’ « Ostragoths ».


    Dixit Justin :« Quand une gang de sans-desseins décide de partir comme des « Ostragoths » en vacances, c’est extrêmement frustrant, c’est démoralisant »..