Charest a volé le show

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Après avoir volé le Québec et les Québécois

Jean Charest a fait son entrée au son d’une musique tonitruante, sous les faisceaux lumineux et les clameurs des militants, samedi soir.


Il a pris plaisir à sentir cette montée d’adrénaline à nouveau, après cinq ans.


Comme un boxeur déchu s’ennuyant après avoir accroché les gants, et qui tente un retour malgré les avertissements des médecins.


C’était plutôt surréel de voir un ancien premier ministre qui fait l’objet d’une enquête des limiers de l’Unité permanente anticorruption monter sur scène en rock star et blaguer sur cette situation incongrue.


On aurait pu croire qu’il se la serait jouée plus sobrement dans les circonstances, et aussi pour éviter que l’actuel chef Couillard souffre de la comparaison.


Mais au contraire, il y a mis toute la gomme.


Comme dans le temps.


Il a soulevé la foule et a vendu le bilan de l’actuel gouvernement mieux que Philippe Couillard ne le fera jamais lui-même.


Sans retenue


Et il n’y avait aucune gêne.


Des élus qui ont vécu les années de victoire avec lui ont même insisté auprès du parti pour être assis à sa table pour le gros party du 150e.


Dans le fond, Charest-Couillard, c’est comme P.K. Subban et Shea Weber. Le deuxième est plus safe, mais c’est le premier qui fait vendre les billets.


Vrai que l’ancien chef libéral doit bénéficier de la présomption d’innocence. D’autant plus qu’aucune accusation n’a été portée contre lui.


Pas de réponse


Mais s’il a été prompt à dénoncer le traitement médiatique qui lui a été réservé lors d’un bref échange avec les journalistes, il s’est rapidement éclipsé dès que le nom de Marc Bibeau a été prononcé.


Comment se fait-il que le premier ministre et le grand argentier du parti aient échangé autant de coups de fil ?


Que pouvaient donc obtenir les firmes d’ingénierie lors de rencontres privilégiées avec les ministres chez Bibeau ?


M. Charest aurait pu en profiter pour offrir des explications, mais il a préféré seulement voler le show.