Le premier ministre Philippe Couillard accuse le PQ de faire preuve d'incohérence au sujet de l'exploitation et du transport du pétrole.
«Je suis surpris d'entendre le discours de l'opposition qui semble s'objecter au pétrole en général alors qu'ils se sont précipités goulûment sur l'Île d'Anticosti, qu'ils ont autorisé des forages d'exploration sans aucune évaluation environnementale, sans même [se poser] la question élémentaire: le pétrole s'il y en a à Anticosti, il va sortir par lévitation, vers le ciel probablement? On a autorisé le stockage et l'expédition vers où? La planète Mars?, a ironisé le chef du gouvernement.
Philippe Couillard voulait ainsi mettre en exergue l'opposition du Parti québécois au transport du pétrole albertain (projet Énergie Est de TransCanada Pipeline) par bateau, train et pipeline alors que le gouvernement Marois a autorisé l'exploration par forages horizontaux pour découvrir du pétrole de schiste à Anticosti. Incohérence, à son avis, puisque quand il s'agit du pétrole albertain, ils sont contre «parce que c'est du pétrole canadien».
Le chef de l'opposition officielle Stéphane Bédard a plaidé que laisser le pétrole albertain transiter par le Québec pour être exporté comportait un risque environnemental sans contrepartie économique. «Selon le raisonnement du premier ministre, on devrait ici au Québec accepter tous les risques qui concernent la sécurité, les risques environnementaux, sans aucun avantage économique durable parce qu'on reçoit de la péréquation», a plaidé M. Bédard à l'occasion d'un échange vigoureux.
«Comment vont-ils compenser les 9 milliards de péréquation, les 16 milliards d'excès de dépenses nettes du gouvernement fédéral [au Québec]?», a demandé le premier ministre. Le Québec reçoit de la péréquation en raison de «l'érosion de notre secteur manufacturier causée en bonne partie par le pétrole albertain [qui a fait augmenter la valeur du dollar canadien]», a rétorqué Stéphane Bédard. Le chef de l'opposition a une nouvelle fois brandi l'Étude KPMG-Secor qui vient de signaler que le projet Énergie Est réduirait l'approvisionnement en gaz au Québec et compromettrait la réalisation de cinq projets industriels importants.
«Les prix du pétrole sont à la baisse, le dollar canadien aussi, le secteur manufacturier de l'Est du Canada va en profiter, a répliqué Philippe Couillard. Le premier ministre a répété qu'il n'était pas question d'autoriser le transport du pétrole albertain au Québec sans examiner les risques environnementaux. «Il n'est pas question d'accepter quelque projet que ce soit qui irait en contravention avec les intérêts du Québec et avec les règles et les lois environnementales [...] Quant au gaz naturel, nous ferons tout pour s'assurer que l'approvisionnement soit maintenu», a promis le chef du gouvernement.
QUÉBEC
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