Des baisses d’impôt et de taxes sont néfastes, croit Lisée

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Lisée joue à fond la carte social-démocrate

Jean-François Lisée accuse Philippe Couillard et François Legault « d’acheter des votes » en proposant des baisses d’impôt et de taxes au détriment de la qualité des services publics.


Le chef péquiste misera sur le thème de la qualité des services en campagne électorale, en l’opposant à celui de la réduction du fardeau fiscal, privilégié selon lui par ses adversaires libéraux et caquistes.


« M. Couillard a pris l’avance l’an dernier avec des baisses d’impôt, la CAQ a applaudi. Là, ils font un concours de baisse de taxes scolaires, ils vont enlever de l’argent dans notre réseau scolaire », lance M. Lisée en entrevue avec notre Bureau parlementaire.


Il tourne ensuite davantage ses attaques vers le chef caquiste, qui a révélé qu’il promettrait une autre mesure de réduction du fardeau fiscal avant l’élection.


« Dire ça en précampagne et en campagne, c’est dire : je veux acheter votre vote, j’en appelle à votre avidité, j’en appelle à votre portefeuille. M. Legault dit toujours ça », poursuit-il, soutenant pour sa part faire appel à la « lucidité » des gens.


« Il n’y a pas moins d’aînés qui ont besoin de soins à domicile, il y en a plus. Il n’y a pas moins d’enfants en difficulté dans les écoles, il y en a plus. Alors ce n’est pas moins d’impôt et de taxes qui va faire en sorte qu’on donne plus de services. »


Un gouvernement péquiste n’annulerait pas la baisse de taxe scolaire de 600 millions $ déjà accordée par le gouvernement Couillard.


Mais Jean-François Lisée insiste, l’État ne peut se priver davantage de revenus. « Et on va en manquer (d’argent), je vous le dis, là, parce que ça prend 500 millions $ par année juste pour les soins à domicile, pour qu’ils soient adéquats. Il manque ça, là », martèle-t-il.



Pas de déficit


Il exclut de plonger le Québec en déficit malgré ce rehaussement de services en santé et en éducation, parce qu’il ne voit « pas de récession dans les quatre prochaines années ».


Il préconise plutôt une plus grande efficacité de l’État, qu’il souhaite pourtant « fort », au moyen de « simplification des processus », sans les détailler.


M. Lisée tourne en dérision François Legault qui a dit vouloir couper dans la bureaucratie, où se trouvent 200 000 employés du secteur public, selon lui.


« Déjà, les bureaucrates dans la santé, ils sont en burn-out en ce moment, et les cadres, en éducation, ils sont en burn-out. M. Legault veut les envoyer chez eux, mais ils sont déjà chez eux en congé de maladie », ironise le chef péquiste.


Promesses à venir en éducation


En difficultés selon les sondages alors que la plateforme péquiste est déjà connue, il affirme sans les dévoiler que de nouvelles idées en matière d’éducation seront proposées en campagne.


Le PQ a déjà annoncé, notamment, qu’il s’engage à accorder la gratuité scolaire à l’université aux familles de revenus médians, et à ramener un tarif unique de garderie à contribution réduite à 8 $.


CE QU’IL PENSE DE...


Sa décision de reporter un référendum sur la souveraineté


« On ne l’a pas mis de côté [...], on a un calendrier clair. Dans un premier mandat, on va redonner confiance en la nation, parce qu’après 15 ans de régime libéral, t’es pas en grande forme nationale, donc on veut remettre le Québec en forme nationale, et l’élection de 2022 va porter sur l’indépendance. »


La production coûteuse d’énergie éolienne malgré les surplus d’énergie


« Après les surplus, il va y avoir un moment où on en aura besoin. [...] Installer des éoliennes à côté des barrages sera probablement une des meilleures options pour équilibrer le flux. Pour ça, je ne veux pas importer des éoliennes, je veux qu’elles continuent d’être construites au Québec. »


Sa position dans les sondages


« La proportion de gens qui ne s’occupent de l’élection qu’à la toute fin augmente. [...] Avec l’élection à date fixe, on a donné congé de politique à un grand nombre de gens qui se sont dit, ah, on en reparlera en septembre. Quand la campagne commence, là, les gens disent : ils vont faire quoi quand ils vont remplacer les libéraux ? »


La pression des débats télévisés


« J’espère tirer mon épingle du jeu. [...] M. Couillard et M. Legault ont déjà fait des débats de chefs, ils sont plus aguerris que moi. Il n’y aura pas de knock-out, je ne sous-estime pas mes adversaires. »