Loi spéciale

Des conservateurs la mettent en conserve

Conflit étudiant - Manifestation nationale du mardi 22 mai 2012

Je vous parlais récemment ici des auteurs conservateurs québécois Mathieu Bock-Côté, sociologue, et Éric Bédard, historien. Ils ne sont pas du genre à soutenir des étudiants grévistes en petites culottes réclamant la gratuité.
Mais la loi spéciale, c’est autre chose. Mathieu écrit sur son blogue:
Il faut restaurer l’ordre public? Bien d’accord. Mais cela ne peut se faire dans le mépris des autres institutions qui fondent notre démocratie. Cela ne peut se faire en piétinant la vocation de l’Université. Cela ne peut se faire en confondant la baguette du professeur avec la matraque du policier.
La solution à cette crise est politique. Elle suppose un compromis du

gouvernement. Elle suppose un compromis de la part des étudiants. Je devine que cela pourrait prendre la forme d’un dégel modéré, moins massif que celui qui était prévu au départ. Mais cela présuppose que les deux protagonistes se réconcilient autour d’un principe indispensable: le respect de la paix civile.

Éric a mis ceci sur son mur Facebook:
S’il était légitime de critiquer la CLASSE, les débordements, le lyrisme révolutionnaire, la réaction du gouvernement Charest à ces débordements est à l’image de leur gestion de crise : maladroite, mal avisée, déphasée, choquante même.
Au lieu de discuter du fonds de la question (gel ou dégel, gestion des universités, orientation de nos politiques publiques), nous allons passer des mois à débattre d’enjeux bien différents : qu’est-ce que la liberté d’association ? qu’est-ce qu’une manifestation “paisible” ? qu’est-ce que la démocratie ? Un simple débat de société risque de se muer en débat sur la légitimité d’un régime.
En voulant clore une discussion, le gouvernement en provoque une autre, beaucoup plus lourde. Quel gâchis…

Dernière minute: Richard Martineau, qui ne se définit pas comme conservateur,
Charest: c’est ce qu’on appelle échapper la balle, big time. Était-il obligé d’aller si loin? Quand le pompier jette de l’huile sur le feu.

Squared

Jean-François Lisée297 articles

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Ministre des relations internationales, de la francophonie et du commerce extérieur.

Il fut pendant 5 ans conseiller des premiers ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard et un des architectes de la stratégie référendaire qui mena le Québec à moins de 1% de la souveraineté en 1995. Il a écrit plusieurs livres sur la politique québécoise, dont Le Tricheur, sur Robert Bourassa et Dans l’œil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendantiste, qui lui valut la plus haute distinction littéraire canadienne. En 2000, il publiait Sortie de secours – comment échapper au déclin du Québec qui provoqua un important débat sur la situation et l’avenir politique du Québec. Pendant près de 20 ans il fut journaliste, correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français.





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