Dumont ment

ECR - Éthique et culture religieuse


Il n'est pas rare qu'un politicien trafique les faits au service de ses arguments. Toutefois, en lançant cette semaine sa croisade contre le nouveau cours d'éthique et de culture religieuse, Mario Dumont a dépassé toutes les bornes.


Nous ne sommes pas à l'Assemblée nationale, alors disons les choses comme elles sont: lorsqu'il soutient que ce cours «banalise le patrimoine religieux du Québec en le plaçant sur un pied d'égalité avec d'autres religions» et que «la prépondérance claire à l'héritage religieux québécois y est absente», le chef de l'opposition officielle ment à la population du Québec.
En effet, la prépondérance de l'héritage catholique est soulignée à répétition dans le programme. Pas dans «une toute petite phrase en page 6», comme le prétend M. Dumont, mais à plusieurs endroits, notamment dans un «rappel» formel en page 67: «Dans ce programme, un regard privilégié est porté sur le patrimoine religieux de notre société. L'importance historique et culturelle du catholicisme et du protestantisme au Québec y est particulièrement soulignée.»
Le programme du cours prescrit aux enseignants d'aborder le christianisme «tout au long de chaque année d'un cycle», tandis que les autres grandes religions du monde seront traitées «à plusieurs reprises» et que d'autres «pourront être abordées selon la réalité et les besoins du milieu». Le député de Rivière-du-Loup ignore donc sciemment les faits lorsqu'il laisse entendre que Noël et «la naissance de Guru Nanak» sont placées sur un pied d'égalité.
En plus de caricaturer la réalité, Mario Dumont use d'une démagogie extrême. Comment peut-il affirmer, en pesant bien ses mots, que «nos enfants risquent d'être les premiers cobayes du plus grand accommodement déraisonnable qui soit»? Ce dossier n'a ABSOLUMENT RIEN À VOIR avec celui des accommodements. La démarche d'abandon des cours de religion en faveur d'un enseignement de la culture religieuse a été amorcée et voulue par les Québécois de souche. Les minorités religieuses n'ont rien demandé.
M. Dumont déforme aussi les faits quand il laisse entendre que ce nouveau programme est imposé aux parents par le ministère de l'Éducation. De très nombreuses consultations ont été tenues à ce sujet depuis huit ans. Des discussions que nous avons eues hier avec la Fédération des comités de parents du Québec et l'Assemblée des évêques catholiques du Québec, nous retenons que ces organisations sont satisfaites de la place de l'héritage catholique dans la version finale du programme. Mario Dumont se révèle donc plus catholique que les évêques!
Le Comité sur les affaires religieuses du Ministère, formé de parents, d'enseignants et de théologiens, a pour sa part conclu que le cours était «cohérent avec les orientations ministérielles qui soulignent l'importance de la familiarisation avec l'héritage religieux du Québec».
L'objectif réel de la manoeuvre saute aux yeux quand le chef de l'ADQ affirme que le cours d'éthique et de culture religieuse mis en place par les gouvernements péquiste et libéral mènera à une «trudeauisation de nos écoles dans chacun de nos villages et chacune de nos villes». En plus de déformer grossièrement le multiculturalisme défendu par l'ancien premier ministre Trudeau, M. Dumont se couvre de ridicule. Accuser le Parti québécois de défendre la «trudeauisation» des écoles québécoises? Associer le nom de Pierre Elliott Trudeau à la négation de nos traditions religieuses, alors que Trudeau était un catholique pratiquant? Franchement! Cette agitation de l'épouvantail Trudeau ne peut avoir qu'un but: ramener à l'ADQ les souverainistes qui, au cours des derniers mois, sont retournés au bercail péquiste.
Mario Dumont rate donc une nouvelle fois l'occasion d'apporter une contribution constructive au débat politique. À la place, il préfère provoquer une nouvelle controverse qui, comme celle des accommodements raisonnables, sèmera l'intolérance et la division. Voilà une bien étrange façon de voler au secours des valeurs catholiques...
apratte@lapresse.ca
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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