Festivités du 150e du Canada en 2017

Elvis Gratton-Labeaume

Jubilant face aux 210 M$ «consacrés» par Ottawa

Tribune libre

Le Soleil du 22 avril nous apprend que Régis Labeaume jubile carrément à l’idée de recevoir une partie de la manne de 210 M $ que le budget fédéral consacrera aux festivités du 150e du Canada en 2017.

Jamais avare d’enflure et d’autosatisfaction verbale, Elvis Gratton-Labeaume va jusqu’à ajouter, tout en s’esclaffant, qu’il souhaiterait que sa ville rafle 205 des 210 millions promis.

Mais dans quel but? Risquons quelques hypothèses. Peut-être pour rappeler aux Québécois que c’est précisément en 1867 que leur ville a perdu à jamais son statut de capitale (temporaire) du Canada au profit de Bytown (Ottawa) et qu’elle est condamnée, depuis, à se contenter du statut sclérosant de « Vieille » capitale?

Mieux : pour nous rappeler chaque jour pendant un an que Québec, depuis 1867, n’est qu’une minable demie-capitale inféodée à Ottawa, pourtant sa cadette, qu’elle a contribué à créer, l’amputant de la moitié des pouvoirs essentiels pour la transformer en vraie capitale d’un vrai pays?

Ou encore, pour aider le fédéral, agissant telle une carpette, à rentrer de force dans la gorge des Québécois tous les symboles canadiens et ainsi contribuer à l’orgie d’unifoliés qui les attend?

Le maire de Québec aurait-il oublié qu’en 2008, durant tout le 400e, le fleurdelisé autant que le drapeau de la ville étaient interdits pendant les 365 jours des festivités, le fédéral en ayant fait une condition de versement d’une subvention de 40 millions? Bref, en 2017, les Québécois laisseraient le fédéral se livrer une nouvelle fois sans entraves à son nation building à nos dépens, sur notre territoire?

Cette manne d’Ottawa n’est rien d’autre que l’argent des impôts que les Québécois envoient à Ottawa qui nous est retourné moyennant notre soumission. Si le maire de Québec était un homme d’État véritablement consacré aux intérêts supérieurs de ses électeurs, il détournerait cet argent pour financer un tout autre anniversaire : le 50e de la visite de Charles de Gaulle. L’ex-président français, oui, lui qui, débarqué à Québec le 24 juillet 1967 à la barbe d’Ottawa dans le cadre du 100e anniversaire de la Confédération canadienne, avait alors créé un merveilleux couac diplomatique. Après une remontée triomphale du Chemin du Roy entre Québec et Montréal, soulevant au passage la clameur de plus d’un million de Québécois venus le voir passer, De Gaulle avait lancé du haut du balcon de l’Hôtel de Ville de Montréal un vibrant message. L’écho de son célèbre « Vive le Québec… libre » retentit encore, mais les forces fédéralistes travaillent puissamment pour que s’efface de nos mémoires ce cri de ralliement.

Ma crainte : que Régis Labeaume, en 2017, soit insensible à l’affirmation du fait national québécois. Qu'avec les miettes qu’il ramasse dans la cour des fédéraux, il leur garantisse sa soumission totale. Ainsi, l’éternel Elvis Gratton, se serait réincarné une nouvelle fois.

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Jean-François Vallée91 articles

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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.





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9 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    30 avril 2015

    "... la manne de 210 M $ que le budget fédéral consacrera aux festivités du 150e du Canada en 2017... Elvis Gratton-Labeaume va jusqu’à ajouter, tout en s’esclaffant, qu’il souhaiterait que sa ville rafle 205 des 210 millions promis."
    On sait que 2017 marquera le 150ième de la Confédération canadienne de 1867 (même s'ils ont qualifié Champlain de premier Gouverneur Général du Canada), le 375ième de Montréal et le 50ième d'Expo '67, "naissance" de Montréal, qui devint enceinte du Stade Olympique conçu pour les Olympiques de 1976...
    On voit déjà le Canada faire ombrage à tout le reste! Montréal 375 aura-t-elle l'équivalent de Québec 400? On a vu une équipe "bénévole" ratisser l'Ile-Ste-Hélène (de Champlain) pour retrouver les vestiges de l'Expo et revitaliser Place des Nations... piètre célébration en vue...
    Mais laisserons-nous les adorateurs du Veau Baseball dénigrer le Stade Olympique au point où TOUS les gouvernements le dépouilleront de l'entretien nécessaire à telle oeuvre historique? L'intérêt pour les sports change! Les gouvernements doivent répondre au peuple. Les 61,000 qui ont fait vibrer le stade hier soir disent: si les milliardaires le méprisent, le peuple l'acclame, ce stade et dans toute sa splendeur. Ce sera donc du futbol (soccer) que la nouvelle population du Québec viendra y applaudir. Gare à ceux qui en négligeront l'entretien et la protection par un toit!

  • Jean-François Vallée Répondre

    29 avril 2015

    Réponse à Ivan Parent:
    Pauline Marois était non seulement présente au 400e, mais en plus elle était indignée comme nous, les membres du Comité Commémoration Québec 1608-2008, initié par Pierre-Paul Sénéchal, du sort réservé aux emblèmes québécois. Elle s'est même présentée sous la pluie battante au spectacle que nous avions organisé le 3 juillet 2008 au parc de la Francophonie. (entre l'Édifice Marie-Guyart et le Grand Théâtre). Elle a dit un mot, entre les interventions des Luck Mervil, Yves Beauchemin, et autres Hugo Latulippe et Biz.
    Réponse à Yvan Parent et Michel Patrice (alias «le sceptique» :-) )
    Je n'affirme pas en l'air que les symboles québécois (pas seulement le drapeau du Québec, mais aussi la fleur de lys et l'iris versicolore) étaient interdit pendant le 400e, pour la simple et bonne raison que j'y ai consacré, avec Jacques Beaumier, un livre complet: Québec 2008: des célébrations 400 fois détournées de leur sens(Éditions du Québécois). Je vous explique. La «Société du 400e», financée à part égales de 40 millions $ par Ottawa et Québec, a adopté une signature visuelle festive. Les deux couleurs autorisées au départ étaient le rose fuchsia et le orange fluo. Vous surprendrai-je si je vous disais que le détaillant officiel de ces produits dérivés était... Canadian Tire? Le directeur de la commercialisation du 400e, Gérard Bouchard (ça ne s'invente pas),déplorait n'avoir pas eu le temps de les faire fabriquer en Chine. «En raison des délais, on n'a pas eu le temps de faire fabriquer en Chine. Il a donc fallu travailler avec des artisans et des compagnies d'ici, si bien que beaucoup de nos produits sont québécois et sont de très bonne qualité».
    Bref, quand un artiste, un promoteur ou un gestionnaire d'événement tentait d'inclure le fleurdelisé ou une simple fleur de lys dans son projet, on le renvoyait à sa table à dessin en prétextant que cela n'était pas conforme au visuel autorisé.
    Je m'arrête ici. Pour le moment.
    Jean-François Vallée

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2015

    C'est une excellente idée que de vouloir célébrer le 50 ieme anniversaire de la visite du Général de Gaulle au Québec. Cette commémoration pourrait s'échelonner du 15 juillet ( date du départ du Général à Brest) au 26 juillet (date de son retour précipité en France).
    Cette commémoration pourrait se faire sans l'aide du gouvernement fédéral et du gouvernement provincial. Même si les partis souverainistes ne seront pas au pouvoir en 2017, ils pourraient peut-être,avec l'aide de la Société Saint-Jean-Baptiste et une collecte publique, organiser des événements marquants qui souligneront cette visite. Par exemple, une grande marche durant ces dix jours de Québec à Montréal par le chemin du Roy, des discours patriotiques aux endroits où le Général s'est arrêté, un embarquement à Brest à bord d'un grand voilier et un débarquement à l'Anse-aux-Foulons, un rassemblement monstre à l'Hôtel de Ville de Montréal, etc. Ces événements à tout le moins une grande partie de ceux-ci ne devraient pas générer trop de dépenses.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2015

    Sur les photos de O, on ne voit pas plus de drapeau canadien. C'est surprenant, considérant leur obsession de s'afficher.

  • Serge Jean Répondre

    27 avril 2015

    Monsieur Labeaume, nous ne sommes pas à votre service; réalisez-le!
    Serge Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    27 avril 2015

    Bravo à "O" pour cette suite de photos. En regardant ça, vous n'avez pas honte? Comment avons-nous laissé cette belle (qui aurait pu..) fête se harperiser de cette manière? Elvis-Gratton Labeaume semble se tortiller tel un chenille à-poil tout à côté de Harper tout souriant, en conquérant! Comment des Québécois se sont-ils laissé avoir de cette manière pour du "p'tit change" comme les enfants prostitués de Thaïlande? ....et c'est, entre autre, cet Elvis-Gratton. prostitué qui s'est laissé avoir et il compte remettre ça. Pouah!!!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 avril 2015

    Ce qui remplaçait le fleurdelisé dans tout Québec était cette oriflamme au motif de galère(?) qu'on voit sur cette photo:
    http://www.ville.quebec.qc.ca/apropos/portrait/400e/photos/bonne_fete_quebec.aspx
    Aux archives de Vigile en 2008 on a beaucoup commenté le Q400

  • Archives de Vigile Répondre

    27 avril 2015

    Excellent article mais, que voulez-vous y faire, nos dirigeants sont de viles carpettes devant les conneries fédéralesques. Que les ''détails'' relatés par Michel Patrice soient exacts ou non, une chose est certaine, c'est que notre drapeau national, pendant cette célébration, a été vraisemblablement mis l'écart. Était-il vraiment interdit, je n'en suis pas sûr, cependant la poudre aux yeux des Québécois et des visiteurs provenait, à n'en pas douter, d'Ottawa. Souvenez-vous aussi, qu'à ce moment-là, Mme. Marois, au lieu de défendre nos droits comme chef du PQ, elle s'est déguisée en courant d'air et s'est sauvée en Europe. C'est à partir de ce moment-là que ma confiance en cette dame s'est volatilisée, qu'elle a, de cette lâche façon de faire, planté un clou supplémentaire dans le cercueil du PQ. Espérons toutefois que le prochain chef du PQ aura lui, une colonne vertébrale et saura bien s'entourer.
    J'aime bien l'appellation d'Elvis-Gratton Labeaume, Le nom est descriptif du personnage, gueulard et à genoux devant nos oppresseurs, ployé à lécher le c….les bottes de ceux qui vont utiliser ces dernières pour nous aplatir, nous écraser sous la somme monstrueuse de leurs mensonges. Pauvre Québec!
    Ivan Parent

  • Michel Patrice Répondre

    27 avril 2015

    M. Vallée,
    Le fleurdilisé était interdit durant les célébrations de 2008? Bon, je suis peut-être en retard dans les nouvelles, je viens de l'apprendre. J'aimerais vraiment avoir une référence documentaire.
    Je fais l'hypothèse que le drapeau canadien est une invention récente, créée en partie dans le but conscient de combattre le nationalisme québécois. Que le Canada paie pour faire flotter son drapeau sur notre territoire comme durant les belles années du scandale des commandites ou durant l'épisode de l'aquarium de Québec, quelle honte pour les canadiens.
    Que le Canada paie pour que notre drapeau ne flotte pas, c'est d'un surréaliste pathétisme.