Enseignement de l'histoire: la Coalition pour l'histoire demande une rencontre avec le ministre Bolduc

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L'histoire prise en otage

La Coalition pour l’histoire dénonce avec virulence les coupures dans la réforme de l’enseignement de l’histoire annoncée par le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, et demande une rencontre «urgente» avec ce dernier.
«On trouve ça suspect de voir qu’un médecin qui a été parachuté au poste de ministre de l’Éducation fait preuve de précipitation en prenant ces décisions déplorables de couper dans les cours d’histoire et dans les Chaires d’études», dénonce le porte-parole de la Coalition, Gilles Laporte, en entrevue avec Le Huffington Post Québec.
Pour Gilles Laporte, le ministre a agi par intérêt «idéologique» en annonçant ces coupures. «Il s’attaque à ce qui pourrait avoir l’air de l’identité, dénonce-t-il. Il dit qu’il fait ces annonces pour couper dans les dépenses publiques: c’est complètement tiré par les cheveux comme argument.»
D’après le porte-parole, le ministre n’aurait consulté aucun fonctionnaire ou acteur impliqué dans cette réforme avant de prendre ces décisions. «On sait qu’il n’a consulté aucun fonctionnaire. Pourtant, la réforme de l’enseignement de l’histoire a de solides appuis dans l’opinion publique», affirme-t-il.
Pour preuve, il rappelle le sondage Léger Marketing de mars 2012, commandé par la Fondation Lionel-Groulx, qui avait révélé que 52% des répondants estimaient insuffisants le nombre de cours d’histoire.
Gilles Laporte affirme également que la Coalition regroupe plusieurs acteurs venant de différents milieux, et n’est pas «un repère de séparatistes», comme pourrait le penser le ministre de l’Éducation.
«Nous avons produit des études, des rapports et des sondages afin de décrire la situation. Il y a aussi beaucoup de monde impliqué dans cette réforme des cours d’histoire», dit-il.
La Coalition pour l’histoire a vu le jour en 2009. Depuis, les acteurs impliqués ont multiplié les rencontres avec, dit son porte-parole, l’ensemble des élus des différents partis politiques à l’Assemblée nationale.
Or, jamais le Parti libéral «ne s’était pas opposé» à la réforme de l’ancien gouvernement, dit l’historien. «Nous avons envoyé plusieurs lettres à Philippe Couillard depuis qu’il est devenu chef du Parti libéral, explique-t-il. Jamais nous n’avons reçu un accusé de réception», déplore-t-il, insistant sur le caractère non partisan de la démarche.
Pour l’heure, la Coalition pour l’histoire «demande clairement une rencontre avec le ministre de l’Éducation», insiste-t-il. Entretemps, elle n’exclut pas d’organiser des «activités de visibilité» pour se faire entendre.
Notons que la réforme prévoyait l’introduction de cours d’histoire au niveau collégial dès septembre 2014, ainsi qu’un projet-pilote pour l'implantation d'un nouveau cours d'histoire devait être lancé en septembre prochain dans plus de 90 classes de troisième secondaire au Québec.
Rappelons que la Coalition pour l’histoire regroupe notamment l’Association des professeures et professeurs d’histoire des collèges du Québec, la Fédération des sociétés d’histoire du Québec, la Fondation du Prêt d’Honneur, la Fondation Lionel-Groulx, le Mouvement national des Québécoises et des Québécois, la Société du patrimoine politique du Québec, la Société des professeurs d’histoire du Québec, la Société historique de Montréal, la Société historique de Québec et la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.


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