Peut-être avais-je besoin d’un petit électrochoc pour sortir de mon silence « politique » volontaire. Je me le suis offert hier, à l’Assemblée nationale.
Comme trop souvent, les « honorables » l’étaient bien peu hier, mercredi, le 26 mai 2010, sur leur terrain de jeu...
Éthique ou honneur? Soyons exigeants : réclamons de plus en plus fort les deux, qui vont d’ailleurs de pair. Pour tous et chacune bien sûr, mais surtout, et ça presse, pour ceux/celles qui, hélas, dirigent actuellement nos destinées nationales!
C’était jour de débat hier – de joute - sur la motion présentée par Madame Pauline Marois pour réclamer, en harmonie avec tous les députés de l’Opposition et au nom de la population et de ses nombreuses autres voix publiques, la tenue de cette Commission d’enquête INDÉPENDANTE sur le monde de la construction et le financement des partis politiques.
"Encore une fois"..., se plaignent ou se moquent les tenants actuels du Pouvoir; les détenteurs de la rondelle. Ces Libéraux, sans respect pour la légitime insistance populaire, estiment ainsi avoir trop entendu « radoter » sur la question. Ils ont donc unilatéralement clos le débat. On le sait, ils sont des spécialistes de l’art du bâillon.
Pour ce faire, cette équipe en possession de la Coupe ne s’est pas présentée sur sa propre patinoire hier. Quelles auraient été les sanctions pour un tel comportement odieux dans la Ligue nationale? Une disqualification sans doute. Derrière moi, un jeune homme, dont c’était peut-être la première visite dans SON Assemblée nationale, s’est exclamé, incrédule et scandalisé : « Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu ici aujourd’hui. Si je me conduisais comme ça à mon travail, je perdrais mon job! » Ces impudents perdront-ils leurs jobs? On verra bien. Ils ne semblent craindre ni Dieu ni Diable et avoir souvent les arbitres de leur bord.
Je ne m’y fais pas à tant de désinvolture et de mépris ouvert de ces Libéraux envers la population qui a choisi de leur faire confiance. Mais sont-ce vraiment les électeurs Québécois qui ont élu cette équipe?
Il y avait longtemps que je m’étais rendue dans l’enceinte parlementaire pour bien me rappeler à quel point ce qui s’y passe - et qui nous concerne tant et tous - peut parfois avoir l’air d’une immense farce. Ou attrape. Une joute. Et bien que le calcul, les stratagèmes, le mensonge – les feintes - et les comportements ouvertement cavaliers semblent y avoir leurs quartiers libres, toute vérité par contre, comme on sait, n’y est pas bonne à dire.
En cours d’exposés, certains plus intéressants que d’autres, le jeune et fougueux député de Beauharnois, Guy Leclair, a osé parler de la grandeur, du privilège et des devoirs de ce rôle de député, de l'obligation de représenter fidèlement les électeurs, du respect dû à ceux-là... Ce jeune homme a pourtant dû retirer une partie de ses paroles qui n’avaient probablement pas dépassé sa pensée alors qu’il parlait justement de ce «premier ministre arrogant »...
Et bien, j’ai envie de les reprendre ici, ses paroles retirées : Oui, que voilà un premier ministre arrogant! Et un gouvernement arrogant! On ne le répètera jamais assez! Et ce n’est pas une insulte; c’est un constat!
Ironiquement, parmi notre groupe d’observateurs dans les galeries de l’Assemblée nationale , un nourrisson poussait de temps à autre des cris qui me soulageaient de mon silence et de ma réserve, obligés cette fois par le protocole. J’aime à penser que c’était de l’indignation viscérale qui animait ce bébé devant un aussi désolant spectacle. Les plus petits perçoivent si justement tout ce qui cloche... dans l’entourage !
Ces messieurs/dames du Parti malheureusement au pouvoir savaient que, dans les galeries, outre notre groupe pro-commission, se trouvaient des personnalités représentant divers milieux - policiers, juridiques, de la fonction publique, communautaires... - que les membres du Gouvernement se doivent de respecter, quelles que soient les opinions qu’ils peuvent entretenir à leur sujet. Ils leur doivent des égards élémentaires! Oh non, ils ne brillaient pas par leur absence hier, ces élus, puisque les personnes officielles qui occupaient les galeries sont aussi choisies par leurs pairs comme représentants. Alors, toutes ces banquettes vides du côté ministériel exprimaient le mépris, un affront indicible à la population dont ces « honorables » ne sont que les serviteurs alors qu’ils se comportent comme s’ils en étaient les rois et maîtres.
Nonobstant la prétention des Libéraux, le débat requis n’a jamais eu lieu, malgré la volonté populaire, et il n’aura jamais lieu dans cet endroit pourtant nommément désigné pour l’y tenir. Les arguments rebondissent sur un mur de béton. Il n’y a que des émetteurs dans ces lieux. Pas de récepteurs pour les propos intéressants, les appels pertinents et justes à l’honnêteté, à la transparence, à la responsabilité et à l’imputabilité nécessaires; ni pour les réclames sérieuses et sincères dans la plupart des cas. On laisse simplement s’écouler la salive et...le temps!
Par ailleurs, si vous êtes dotés du sens de l’observation, vous aurez notée depuis un certain temps la stratégie toute simple que les Libéraux utilisent à toutes les sauces et sur tous les sujets : la répétition d’un mot-clé, ou mot-hameçon, choisi manifestement de façon délibérée, et repris de concert par toutes les bouches libérales qui se prononcent sur les questions d’intérêt public. Sur NOS AFFAIRES! Budget; Santé; Langue... comme s’il s’agissait exclusivement des leurs! Dans le cas du merveilleux Monde de la construction et du financement des Partis politiques, ce mot est : "Arrestations!" qui justifie leur choix de l’Opération Marteau et de l’approche policière : « Il y aura des arrestations! ». À la ronde, ils le servent, comme un bonbon, aux journalistes et à la population . Comme s’ils présumaient que cette populace – qui, semblent-ils croire, ne veut que des coupables peu importe lesquels - saura se contenter de voir frétiller quelques vulgaires petits poissons au bout d’une canne à pêche pendant que les requins, blancs comme neige, pourront continuer - pour paraphraser M. Jean-Guy Dagenais, représentant des policiers - à nager tranquillement dans les eaux troubles. Hier, c'était non pas le Premier Ministre, ni le leader parlementaire qui, ne serait-ce que par gentilhommerie, portait d’entrée de jeu la « Parole au pouvoir » mais le leader-adjoint, député de Verdun, M. Henri-François Gautrin, d’abord seul au front pour répéter sur tous les tons, gestes à l’appui, ce mot-hameçon, jusqu’à s’en étouffer: « Des arrestations!, Monsieur le Président. Nous aurons des arrestations! ». Ben QUIN! L’art de noyer le poisson avec le procédé de la goutte d’eau sur les cerveaux obtus!
Non seulement l’absence de ces éluEs à leur banquettes hier me semble encore inadmissible aujourd'hui mais leur entrée pour la tenue du vote était, elle, franchememt désinvolte et arrogante - l’un d’eux se permettant même des simagrées à notre intention dans les galeries - . Beau temps, mauvais temps, ces gens font montre - parade? – d’une surprenante et impudente assurance d’être au-dessus de tout. Intouchables. À l’abri?... Littéralement, ils se bidonnaient; le « Premier » en tête, gros Jean comme devant, applaudi par ses troupes... On se demande bien pourquoi? Et non seulement - alors que le Québec réclame cette enquête – aucun/AUCUNE d’entre eux n’a voté pour la motion mais AUCUN/aucune ne s’est même abstenu. Ce seul fait est un indicateur on ne peut plus clair de leur code d’éthique. de leur code d’honneur et de leur respect de la démocratie. Arrivent-ils à dormir sans somnifères?
Est-ce que la Majorité des Québécois tolèrera encore longtemps cette arrogance? Cette suffisance? Ou exigera-t-elle encore plus fort avec les partis d’opposition de voir clair dans les dessous de toutes ces situations pour le moins douteuses et nauséabondes.
OH!... OUI! « Libérez-nous des Libéraux- OOOOOOOH »
Est-ce encore Dieu possible?
Éthique ou Honneur?
Peut-être avais-je besoin d’un petit électrochoc pour sortir de mon silence « politique » volontaire. Je me le suis offert hier, à l’Assemblée nationale.
Enquête publique - un PM complice?
Nicole Hébert88 articles
Péquiste. * Car on ne m’a pas démontré qu’il y avait d’autres avenues
pratiquables.
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
28 mai 2010Au sujet d’une loi d’initiative référendaire…
[ « En Colombie-Britannique des mécanismes populistes, mis en place au milieu des années 1990, menacent d’ébranler sérieusement le gouvernement libéral de Gordon Campbell.
Le Recall and Initiative Act est une loi unique à cette province. Elle permet à un électeur de lancer une pétition soit pour déloger son député entre deux élections générales ou encore pour forcer la main législative du gouvernement de Victoria.
La barre référendaire est haute en Colombie-Britannique. Pour l’emporter, le camp du Oui doit non seulement rallier l’appui de 50% des électeurs inscrits sur la liste électorale mais également franchir le seuil de la majorité simple (50% plus un) dans 2/3 des circonscriptions de la province.
C’est pour se protéger de coups de gueule populistes à répétition que la barre référendaire d’une majorité simple à l’échelle provinciale a été consolidée en Colombie-Britannique. L’instauration d’un mécanisme d’initiative référendaire au Québec ne se ferait pas nécessairement sans une révision équivalente du seuil requis pour remporter un référendum . »]
Source ; le Blog de chantal Hébert,l’Actualité,26 mai 2010
Archives de Vigile Répondre
27 mai 2010Je vous trouve encore polie de les traîter d'arrogants :
« A quelques-uns l'arrogance tient lieu de grandeur ; l'inhumanité de fermeté ; et la fourberie, d'esprit. »
Jean de La Bruyère
Extrait de Caractères
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Archives de Vigile Répondre
27 mai 2010Patience, minimum encore trois ans... C'est légal.C'est constitutionnel.
Entretemps,« pédagoger » l'indépendance rue par rue,cuisine par cuisine,comme l'IRAN pour se débarrasser du CHAT.
Vive les souris libres!