Je serais devenu un ouvrier d’usine si un professeur de théâtre ne m’avait pas obligé à lire les grands écrivains. J’ai le culte de l’éducation. Un penseur ou un savant suscite davantage mon admiration qu’une vedette ou un millionnaire. Or, j’ai rarement l’impression que c’est pour l’éducation que nos enseignants exercent des moyens de pression...

Si les enseignants défendent l’éducation, je suis avec eux. Mais si on invoque cette cause seulement pour bonifier ses conditions de travail, je suis moins enthousiaste.

En privant leurs élèves de sorties culturelles, des enseignants syndiqués menacent la survie de compagnies de théâtre. Voilà un bon moyen de pression CONTRE la culture.

En quoi le fait d’affamer des acteurs vous avance-t-il dans vos négociations?

Mauvais bulletin

Que vaut notre école publique si près de 50 % des Québécois sont analphabètes fonctionnels, si le maire Coder­re fait son quétaine en multipliant les anglicismes inutiles, si un chroniqueur sportif utilise les mots match ou game et jamais les variantes telles que partie, rencontre, joute, etc.?

Cette indigence langagière est le produit de l’école publique. Il y a beaucoup d’éducateurs et pas beaucoup d’éducation. C’est bien beau de chanter l’école publique; son bulletin n’est pourtant guère reluisant... même si les taxes scolaires augmentent!

La laine des moutons

Nos professeurs à 180 jours par an et 18 jours pédagogiques inutiles pour l’élève, où étaient-ils lorsque le ministère a imposé l’acculturation du Renouveau pédagogique? Quand on a ôté les notes des bulletins? Le redoublement? Les dictées? Quand on a imposé un jargon ridicule et pédant? Quand on a sapé leur propre autorité? Ils se sont laissés faire! Voilà pourquoi on fait peu de cas d’eux maintenant. Les moutons bêlent, on continue de les tondre.

Après un huitième changement de ministre en 10 ans, Pierre Moreau est devenu le nouveau pseudo-décideur. Mais ses fonctionnaires mandarins vont le mener par le bout du nez. Comme ses prédécesseurs.