La vraie bataille de Québec

L'influence de Québec solidaire à l'Assemblée Nationale

Pour que le Québec obtienne le statut d'État observateur à l'ONU

Tribune libre

Lors du lancement de son livre La Bataille du Québec, l'auteur Frédéric Bastien, rappelait que ce n'était surtout pas en ayant eu recours à la restrictive loi canadienne d'accès à l'information - qui tend à fournir des tonnes de documents caviardés - qu'il avait pu découvrir les importantes violations du gouvernement canadien lors du rapatriement de la constitution qui soulèvent toujours l'importante séparation des pouvoirs et les agissements (télécommandés?) de l'ex juge Bora Laskin de la Cour suprême du Canada. Étrangement, ses découvertes l'étaient plutôt grâce à cette loi plus ouverte sur l'accès à l'information, celle d'un gouvernement étranger, et toutes ces notes diplomatiques obtenues du britannique Foreign Office à Londres.
Maintenant qu'Ottawa refuse de révéler tout contenu des trois récentes demandes d'accès à l'information du ministre Alexandre Cloutier à autant de ministères fédéraux, le Québec n'a plus de temps à perdre. La Première ministre Marois doit impérativement préciser son concept flou de gouvernance souverainiste tout en forçant le Premier canadien Stephen Harper à clarifier sa reconnaissance passée de nation pour le Québec.
Cependant, ce n'est certes pas en faisant front commun pour une enquête plus approfondie avec l'opportuniste et éhonté chef de l'Opposition néodémocrate, Thomas Mulcair - celui-là même clairement dans le camp du Non et organisateur de cet unique "Love Party" qui a bafoué royalement les limites du financement et la Loi sur les référendums au Québec en 1995 - qu'elle obtiendra justice. Au contraire, elle risque de nouveau un pathétique détournement de sens et du vote pris unanimement il y a quelques jours sur le sujet par les 125 élus de l'Assemblée nationale.
Pour dénouer l'impasse et comme le rappelait si bien, en septembre passé, le slogan électoral "À nous de choisir" du Parti québécois, la "Dame de Béton" n'a d'autres choix - à moins qu'elle préfère que cela ne vienne des deux élus de Québec solidaire, seul autre parti résolument souverainiste siégeant à l'Assemblée nationale - de réclamer au plus tôt, par un vote de l'Assemblée nationale sinon par un référendum de consultation populaire (RIP) pouvant être tenu simultanément à la prochaine élection générale (pour diminuer les coûts), un statut d'État observateur non membre de l'Organisation des Nations-Unies (ONU).
En fait, un statut particulier et porteur, sans chicanes dans ce Concert des Nations, comme l'a obtenu récemment la Palestine; ou comme l'est actuellement la Cité du Vatican et comme le furent déjà, avant d'en devenir membres à part entière: la Suisse, l'Autriche, la Finlande et deux pays membres de l'actuel G8, soit l'Italie et le Japon.
De surcroît, un tel tremplin et une telle stature internationale donneraient au Québec et aux Québécois accès à des agences de l'ONU pour signer divers traités et conventions (ex.: lois du travail, droits des enfants et jeunes contrevenants, armes nucléaires, trafics de drogues illicites, commerce agricole, etc.) ou pour participer activement aux travaux comme ceux du PNUE, le Programme des Nations-Unies pour l'environnement, ceux de l'UNESCO, ou encore d'ONU Femmes ou surtout, les névralgiques Cour de justice internationale (CIJ) et Cour pénale internationale (CPI) à La Haye; instances mondiales les plus habilitées à trancher les litiges entre nations.
Une telle avancée économique, sociale et politique débloquerait sans doute sur une réelle victoire diplomatique majeure pour le Québec et servirait de véritable pied-de-nez à ce gouvernement conservateur de Stephan Harper davantage préoccupé, à titre de seul exemple passé, à prendre le café et servir des trous de beignes dans des Tim Horton que de se présenter ou de défendre et de s'assurer que le Canada ait une place au Conseil de sécurité de l'ONU.

Squared

Gérard Briand46 articles

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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    28 avril 2013


    Accès à l'information - Le Canada fait piètre figure
    23 juin 2012 | La Presse canadienne | Canada
    Ottawa - Alors que le 30e anniversaire de la Loi sur l’accès à l’information approche, le Canada se trouve en 51e position sur la liste des pays possédant un programme d’accès à l’information, derrière l’Angola, la Colombie et le Niger.
    Une fois les chiffres standardisés, le Canada descend encore plus bas, soit de 11 points, dans le classement depuis sa publication initiale, en septembre, dans le cadre d’un projet révolutionnaire réalisé par le Centre pour la loi et la démocratie d’Halifax et Access Info, un organisme basé à Madrid. Le rapport qui accompagne l’évaluation affirme qu’il est malheureux de voir qu’un pays autrefois parmi les chefs de file mondiaux en matière d’accès à l’information a essuyé un tel recul. Selon le texte, cette situation s’explique par les progrès survenus sur le plan international, progrès que le Canada n’a pas su suivre. D’après le rapport joint au classement, la loi canadienne sur l’accès à l’information n’a subi aucune modification importante depuis sa création, en 1983. « La négligence des échéanciers, l’imposition de frais, l’absence d’un processus d’appel public et les exemptions générales pour certaines entités politiques sont tous des éléments qui contreviennent aux normes internationales en matière d’accès à l’information, indique le rapport. L’approche désuète du Canada est aussi le résultat d’un manque de volonté politique pour améliorer la situation. »