Parce qu’ils refusent obstinément de faire l’Histoire, les militants fédéralistes et les médias à leur solde sont condamnés à refaire toujours les mêmes petites histoires débiles.

Le martelage  qu’ils font subir présentement à l’opinion publique québécoise témoigne que la véritable opposition ne vient pas des politiciens, des Couillard et Legault, mais de l’opposition des médias, radicalement retournés contre Nous.

Couillard et Legault sont finalement les pantins contents de forces agissantes. Ils en sont l’écho. À telle enseigne qu’après avoir littéralement boycotté toutes, TOUTES, les annonces de Pauline Marois dans la première semaine de campagne, l’opposition des médias « en continu », celle qui donne le ton et la mesure, qui impose la mesure et même la dépasse régulièrement, cette presse à genoux prétend pouvoir maintenant lâcher Legault, en précisant que ce dernier serait maintenant en chute libre et « isolé ». C’est une façon d’affirmer qu’ils veulent faire porter au besoin le restant de la campagne électorale sur la peur et le rejet du référendum auprès de l’opinion publique et que, dans une telle circonstance, la C.A.Q. a perdu toute utilité pour leur camp. Un seul parti leur suffit. Le P.L.Q. suffit en effet au West Island, ainsi qu’à tout ce qui est dressé contre Nous parmi Nous.

Legault n’aura donc plus aucune autre utilité pour le reste de la campagne électorale, aucune autre que celle de faire un clown de lui-même, de tirer sur le vieux P.Q et sur Madame Maaaarois en particulier, sur les têtes grises péquistes, toutes nostalgiques et déconnectées de la jeunesse québécoise qui, comme chacun le sait, cette horrible jeunesse qui a joué de la casserole et fait un formidable printemps en seul appui à la C.A.Q. Pov’typ va !

Même chose dorénavant pour Q.S., qui pourra bénéficier généreusement des micros de tout ce qu’il y a plus réactionnaire parmi Nous, à la seule condition de tirer dans le dos de ses amis souverainistes. Dès l’annonce de la candidature de P. K. Péladeau, en effet, Françoise David ne s’y est pas trompée : elle a saisi la balle au bond. Tout un statement progressiste, un brin hystérique… bien sûr devant les caméras de Radio Canada. Elle a osé dénoncer la candidature péquiste la plus librement consentie que le camp indépendantiste n’avait jamais même osé rêver recevoir. Salope !

Le coup de la Brink’s n’est pas à venir encore, non, il se déploie à nouveau : c’est à profusion que les libéraux vont emmener une fois encore une partie de leur électorat de vieillards terrorisés voter contre l’avenir des jeunes. Pas de « pénurie » d’autobus prévisible à R.D.I.-Économie pour emmener cette fois encore pépère et mémère voter contre le mal imaginaire péquiste…

L.C.N. et Radio Canada sont en effet sur la même barricade du non le plus irréductible à un référendum péquiste, qu’il soit prévu dans 5ans ou dans 10 ou dans 15 ans, cela n’a aucune importance pour eux. Ce n’est d’ailleurs plus au référendum comme tel qu’ils font barrage, c’est contre l’idée même de toute émancipation nationale qu’ils sont dressés. Ces pourris-là rêvent de réussir avec le fils du traître ce qu’ils n’avaient pas réussi avec le traître lui-même : que Québec signe enfin notre reddition, écrite depuis 1982.

Concurrence oblige, les deux chaînes rivalisent, elles renchérissent, elles rajoutent un peu plus d’indignité à chaque jour, si bien qu’on y voit plus que des « ex » et des has been usurper la place des candidats, et débattre ENTRE EUX sans arrêt, comme des commères. Le fait que le Québec soit devenue une société moderne mais reste encore sous tutelle fédérale, asphyxiée financièrement jusqu’à devoir imposer une médecine de temps de guerre à ses vieux aussi bien qu’à ses jeunes, tous « Ensemble » à la merci du « gouvernement des juges » d’Ottawa pour le reste, tout cela serait seulement d’autres problèmes imaginaires imaginés et ajoutés par le P.Q. On Nous explique savamment à tous les soirs que Nous sommes déjà émancipés, mais en prenant grand soin de Nous mettre sous le nez à tous les deux soirs notre dépendance à la Péréquation canadienne.

Sans doute que Nous sommes émancipés parce que renseignés par des commères comme Lapierre et des agents de propagande comme Bovet.

C’est le jeu des partis politiques fédéralistes à l’Assemblée Nationale qui a tout bloqué. C’est d’abord pour cette raison qu’il y a une élection. Le fait est que les parlementaires n’arrivaient plus à se parler sans crier. Des parlementaires ! Plutôt des parlementeux. Et plutôt qu’un temps de réflexion, cette campagne est devenue un temps d’agitation des esprits, propice à toutes les divisions parmi Nous seulement.

Mais cela fait bien plus que 40 ans que le West Island réussit à Nous diviser en trouvant toujours parmi Nous des Renaude Lapointe, des Anne Marie Dussault et des Céline Galipeau, toujours prêtes à rapporter les injustices de partout dans le monde, mais ignorant volontiers le mal qui est fait ICI à leur patrie, et contre laquelle elles sont dressées.

Provenant de la lâcheté des uns et l’inadvertance des autres, qui d’ailleurs rivalisent âprement à qui sera capable de mieux performer et s’imposer, les deux chaînes traitent la campagne électorale en cours et toute la démocratie québécoise comme les « joueurnalistes » traitent une game de hockey : surexposition des forces et des faiblesses des programmes des partis, sans que ces derniers aient droit à la moindre contrepartie ni possibilité de s’expliquer, une avalanche démesurée de statistiques pour aussi bien informer que désinformer un public désintéressé, des chiffres pour contredire drette-là, sur le champ, n’importe lequel des candidats, au nom d’une conformité canadienne que les propagandistes appellent pompeusement la « vérité des faits », contredire drette-là, sans réplique, tous les candidats de toutes les équipes qui auraient eu la malencontreuse idée de déroger à la rectitude canadian, au moyen des seuls « spécialistes de la question », qui eux ne sont surtout pas candidats, mais qui sont tous réquisitionnés et tous payés à temps.

Et puis des opinions à profusion, oui des opinions, de simples opinions pour étaler, expliquer et dévaluer les supposées stratégies séparatistes, mais jamais les fédéralistes, stratégies dont on peut se demander s’il vaut la peine pour le P.Q. d’en avoir une…

Tout se passe, en effet, en dehors de tous les partis politiques quand il s’agit de remuer et d’interpeller l’opinion publique pour des peccadilles : de la monnaie avant, pendant et après l’indépendance, jusqu’au coup de patin de François Legault, qui pourra jouer bientôt avec les Boys ou une ligue de garage.

Il ne serait plus possible aujourd’hui de refaire au West Island le coup de 1962 avec les éteignoirs qui sévissent à Radio Canada et L.C.N. L’Information qui compte est retournée contre Nous. C’est la raison pour laquelle un pantin comme Philippe Couillard se permet de faire du millage facile sur une « élection référendaire », qui n’existe que dans la tête de tous ceux-là qui font profession de Nous nuire, quand ils n’en ont pas fait le serment.

C’est comme si le véritable spectacle n’était pas la game elle-même, mais l’occasion fournie à tous ceux-là qui sont devenus des has been de « continuer autrement », mais dans un débat sans fin, ce qui leur avait valu d’être connus. « Continuer autrement », cela équivaut à persister à propos de ce qui leur avait pourtant valu d’être désavoués. Ça prend sans doute beaucoup d’égo pour aller en politique. Ils en avaient. Ils en ont encore. Mais c’est bien souvent tout ce qui leur reste. Ils n’apportent plus rien, si tant est qu’ils ont déjà apporté quelque chose à la cité. Ils font comme Marie Grégoire : ils prennent la pose et ressassent inlassablement au goût de la Maison. Quelle soupane !

Ce sont ces has been qui consentent à donner voix aux candidats. Le Débats des chefs, ils l’ont déjà tenu entre eux.

En s’arrogeant un droit qui n’est pas le leur, qui est le droit des candidats, les acteurs les plus légitimes pouvant tenir un micro pour s’adresser à l’électorat, cette pléthore de jacasseux et d’« ex » encore satisfaits d’eux-mêmes, cette chorale du blabla, sont devenus les premiers responsables du supposé cynisme de l’électorat. La liste des fats et des rats qui plastronnent dans l’église Information s’est dangereusement allongée.

Ceux du camp souverainiste qui persévèrent dans ce brouillamini de propagande sont admirables de fidélité à l’égard de notre Histoire. Car Nous en avons une à faire…