La division du vote souverainiste

La division de notre vote se fait d’abord entre fédéralistes et souverainistes et ensuite entre souverainistes

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La division de notre vote se fait d’abord entre fédéralistes et souverainistes et ensuite entre souverainistes.
La division des esprits, dont parlait Lionel Groulx, est rendue aujourd’hui une double division.
Dans une biographie écrite par G.-É. Giguère, le chanoine et historien Lionel Groulx qualifiait la fédération canadienne de duperie et trouva « la responsable de la division des esprits », soit « l’ Histoire » ou plutôt la façon dont l’histoire est racontée. Selon moi, cette responsable de la division entre les fédéralistes et les souverainistes, est aussi d’une certaine façon la responsable de la division entre les souverainistes.
Voici deux extraits de cette biographie :
« La fédération canadienne, qui repose d’ailleurs sur des arrangements boiteux, comporte deux tares principales : elle a démontré son inaptitude à protéger les droits des minorités françaises au Canada et elle a introduit un dangereux dualisme dans le sentiment national des Canadiens français… À notre petite patrie canadienne-française, le pacte fédératif superposa la patrie canadienne tout court. »
« Quand l’histoire objective ne ferait rien d’autre qu’enseigner aux Canadiens français à ne pas considérer nécessairement la conquête anglaise comme un bienfait providentiel ; l’expulsion des Acadiens comme une entreprise de tourisme un peu bousculée ; … à ne pas prendre le Rapport Durham pour des souhaits du jour de l’an ou pour le simple accès de bile d’un lord qui aurait trop bien dîné ; l’Union des Canadas pour une accolade fraternelle ; les lois scolaires des provinces anglaises, un Règlement XVII, pour une chance unique d’apprendre l’anglais ; quand, pour tout dire et pour faire trêve à la boutade, l’histoire objective, école de vérité, n’apprendrait rien d’autre à nos compatriotes qu’à faire quelque distinction entre la justice et l’injustice, entre le respect du droit et le mépris du droit, à ne pas prendre nécessairement un coup de pied pour une politesse, à savoir enfin en quel pays nous vivons et avec qui nous vivons, et à régler là-dessus nos attitudes morales et politiques, … parce que la bonne méthode pour faire la paix avec les Anglo-Canadiens … ce n’est pas de faire des Canadiens français un peuple de naïfs et d’esclaves , mais un peuple aux yeux ouverts et d’une échine aussi dure que l’échine anglaise. »
DONC, pour faire face à cette duperie qu’est la fédération canadienne et aussi pour unir les forces du peuple Québécois, il faut dire les choses telles qu’elles sont. Il faut raconter de façon objective l’histoire. L’actualité formée d’une série d’événements devient aussitôt l’histoire. L’injustice et le mépris historiques et contemporains envers la nation québécoise deviendraient ainsi une source d’indignation.
Aujourd’hui les forces souverainistes sont aussi divisées. La responsable est encore l’Histoire qui n’est pas dite de façon objective par nos gouvernements mais surtout par notre députation souverainiste. Si nos députés péquistes ne parlent plus de souveraineté et ne s’indignent plus, les forces souverainistes ressentent le besoin de s’organiser autrement et forment d’autres partis qui divisent le vote souverainistes.
Et pour ne citer qu’une preuve parmi une multitude de preuve que le P.Q. (encore mon parti préféré) a abdiqué, voici un extrait du magnifique discours de M. Bertrand Lefebvre, candidat à l’investiture du Parti Indépendantiste dans Masson, que vous retrouverez sur le site Forum du Québécois :
« Je suis donc Bertrand Lefebvre. Je suis Français d’origine et j’ai décidé d’immigrer au Québec en 1992… Au bout de quelques années j’ai souhaité épouser cette noble cause qu’est la Souveraineté, et je suis devenu membre du PQ. 16 années ont passé et aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir été tout simplement oublié, un sentiment de laissé-pour-compte au profit de tous ces politiciens, de tous ces beaux parleurs. Beaucoup trop de choses qui ne me conviennent plus, et je pourrais tout simplement faire comme la plupart des Québécois, être soumis, ne plus avoir de fierté, me plaindre et ne rien faire de plus… C’est donc pour cette raison que j’ai décidé de joindre les rangs du Parti Indépendantiste pour enfin remettre en marche ce beau projet de faire du Québec un pays, ce que d’ailleurs … a habilement mis de côté… »
Je vous le dis et répète depuis longtemps, changeons notre discours, disons les choses telles qu’elles sont et comme disait Lionel Groulx, « Notre état français nous l’aurons. »
En passant, voici une citation d’un député ontarien, M. Charlton, provenant de cette même biographie :
« J’espère, monsieur l’orateur, que les députés français nous pardonneront d’avoir pour but avoué de faire de ce pays un pays saxon. Le but avoué de l’Anglo-Saxon est de faire de sa race la plus grande race de la terre et l’espoir de l’Anglo-Saxon est que le jour viendra… où la langue anglaise sera la langue des communications entre les races et où la race anglaise sera la race dominante du monde. »
Daniel Roy, C.A.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2008

    C'est nécessaire de regrouper nos forces. Il faut faire comme Mme Marois le propose, se donner une constitution etc. et prendre le pouvoir aux prochaines élections. Je pense que Mme Marois veut consolider ce qu'on a d'acquis à date et elle reprend là où tout a été abandonné par M. Parizeau. On peut pas aller plus vite que les gens, mais il faut maintenant enclencher un processus plus vigoureux, sans brûler les étapes. Rome ne s'est pas fait en un jour!...
    Ensuite il faudra faire la somme des pouvoirs qu'ils nous reste à assembler pour faire l'indépendance et en informer la population. Prendre du temps d'antenne à la télé et à la radio, faire des lignes ouvertes pour répondre aux questions des gens.
    A la prochaine élection on propose les enjeux bien expliqués à la population et on les consultes ou on passe à une élection référendaire. Faire par étapes comme déjà proposé, car les québécois sont peureux et je pense que se serait une solution pour les rassurer, les informer et les solidariser.
    C'est bin beau de dire on fait l'indépendance, mais encore faut-il mettre les gens dans le coup.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 juillet 2008

    Je crois toujours en l'objectif ultime du PQ mais je ne crois plus en les moyens qu'il met en oeuvre pour y parvenir.
    Je ne peux plus accepter que mon vote indépendantiste serve à élire un parti qui se contente de gouverner une province en rêvant de jours meilleurs ou de conditions gagnantes (malgré tout le respect que je porte à M. Landry). L'étapisme a fait ses preuves et a malheureusement échoué.
    Gouverner une province constitue une acceptation tacite de son statut. Trop de gens votent pour le PQ et encore plus pour le BQ sans être convaincu de l'importance de la cause indépendantiste. Plusieurs ne font pas de cas de conscience de l'incohérence de leur vote. Des voteurs nonchalants, il y en a beaucoup plus qu'on pense...
    Aujourd'hui, il est temps de séparer les hommes des enfants et d'ouvrir les jeux. Que les vrais indépendantistes se lèvent et votent pour le PI.
    Ce n'est pas un vote contre le PQ mais à coup sûr, c'est un vote pour l'indépendance.
    Martin Blais.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2008

    Tout le monde est souverainiste,en effet,un peu comme on porterait une cravate.La couleur ne serait plus qu'une question de préférence.
    Au train où vont les choses,il n'y aura bientôt plus que les fédéralistes à résister à se nommer souverainiste.Attendu que les confédéralistes se réclament du titre,et qu'ils pourraient bien être les incroyables souverainistes de demain.
    C'est espérer beaucoup,cependant,des députés souverainistes actuels qu'ils parlent de souveraineté.Les députés souverainistes sont exactement comme les députés des autres partis.Ils font leur travail de députés.
    Mais ils s'y appliquent,eux, avec d'autant plus de zèle,à ce travail de député,qu'ils croient qu'ils le perdraient aussitôt qu'ils prononceraient le simple mot souveraineté.
    Parce que le mot souveraineté,il le savent bien,pourrait les emmener sur le terrain du mot IN-DÉ-PEN-DAN-CE.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2008

    M. Bousquet,
    Ce n'est pas mêlant, depuis six mois et même quelques années on ne parle pas de souveraineté point. Résultats: voyez les sondages et les élections. Alors votre théorie là ... Deux citations de Bourgault " Faire l'indépendance sans jamais en parler, je pense, ça toujours été suicidaire" et " On ne peut pas faire gagner une idée en s'excusant de l'avoir"
    M. Pierre B.,
    Alors si je comprends bien, il y aurait une multitude de divisions. Peut-être, mais là n'est pas le débat. La souveraineté, l'indépendance, la sécession, la séparation, la libération et le divorce veulent tous dire la même chose dans le contexte de l'avenir du Québec, soit la création d'un pays.

  • Archives de Vigile Répondre

    29 juillet 2008

    Vous avez raison M. Roy, "Si nos députés péquistes ne parlent plus de souveraineté et ne s’indignent plus, les forces souverainistes ressentent le besoin de s’organiser autrement et forment d’autres partis qui divisent le vote souverainistes.". Le PQ est déconcertant. Je ne vois pas, contrairement à M. Bousquet, où et quand le PQ parle tant de souveraineté. Ah, c'est ce que nos médias disent, ils le font avec le même empressement qu'à déclarer que les Québécois sont fatigués d'entendre parler de souveraineté, de référendum, etc. Et comme la méthode du perroquet est éprouvée, elle fonctionne et effectivement, les Québécois se croient de plus en plus, comme M. Bousquet, saturés de discours indépendantiste, alors qu'un tel discours est pourtant plutôt absent dans les médias populaires (journaux, radios et télés).
    M. Pierre B. touche au cœur du problème " En votant pour tous ces partis on ne divise pas le vote souverainiste. On précise à quel type de souverainisme on appartient". Il nous faudrait apprendre à cumuler ces votes plutôt que de jouer dans le cadre du système en le confortant. Le parlementarisme britannique est complètement désuet. Si nous étions en régime républicain, le PLQ ne pourrait jamais être seul maitre de notre destin, même s'il pourrait avoir de temps en temps une majorité des sièges. Les gens votent directement pour le président du pays ; ce dernier ne peut pas traiter à la légère des affaires de l'État comme le fait M. Charest par exemple. Le régime ne le permettrait pas. À la limite, puisqu'un président c'est plus sérieux qu'un premier ministre, les gens mettraient toujours en place quelqu'un qui a de la vision. Surtout, le choix serait certainement plus grand pour les électeurs, des personnalités poseraient leur candidature, on ne serait pas obligés de choisir entre 3 politiciens de carrière.
    Bon, c'est assez faible comme discours, un jour j'étofferai cela, mais j'ai confiance en un régime parlementaire plus élaboré, mieux adapté, pour mieux nous représenter, mieux agir selon nos intérêts.
    M. Pierre B. a raison. Une des propositions qui circulent sur Vigile, c'est un pacte entre les partis, une coalition. C'est un chemin praticable qui ne ferme aucune porte. On croit peut-être que moi-même, je milite prioritairement pour une Constitution québécoise, mais ce n'est pas le cas. C'est un positionnement favorable, et c'est un travail nécessaire de toute façon. Mais je militerais un peu plus fort pour une coalition car c'est un chemin praticable qui laisse entrevoir un voyage moins long. C'est ça la réalité, merci M. B., il y a toute sorte de souverainistes, et ne pas s'entendre en nous, c'est jouer le jeu de nos adversaires. Et s'entendre entre nous, c'est accepter de partager, tout partager. Il me semble qu'on peut garder le cap même en s'alliant avec des gens pour qui la répartition de la richesse est primordiale, et tout autant avec des gens dont le conservatisme est viscéral. Un homme ou une femme honnête, qui ne cache pas ses intentions mais qui est capable de négocier, qui maintient l'essentiel et favorise l'accessoire accomodant nécessaire, ça se peut.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2008

    On ne peut diviser que le semblable.
    Avant de savoir si le vote souverainiste est divisible ou peut l'être, il faut définir le mot utilisé. Or, dans le décor politique actuel, il y a toutes sortes de souverainistes. De personnes qui se disent souverainistes.
    Les péquistes se disent souverainistes, mais ils sont présentement incapables de cerner de quoi il est question. Les adéquistes sont souverainistes. Selon un certain Mario Dumont, en campagne référendaire de 1995, l'ADQ était souverainiste. Il n'a jamais été capable de dire ce que ça voulait dire à l'époque. Bourassa voulait la souveraineté culturelle. Il était souverainiste sur ce point. Les Solidaires le sont un peu ou parfois. Et il y a maintenant le PI qui ne cache pas ses couleurs.
    En votant pour tous ces partis on ne divise pas le vote souverainiste. On précise à quel type de souverainisme on appartient.
    Pour diviser des pommes, il faut...des pommes dans le panier. Pour diviser des oranges, il faut des oranges dans le panier. Pour diviser des souverainistes, il faudrait bien savoir si chacun utilise ce mot dans le même sens. Appartiennent à la même catégorie. Or, ce n'est pas le cas. Votons donc comme on veut. On ne divisera jamais le vote souverainiste, car dans le panier, il y a toutes sortes de bibittes qui portent le nom de souverainiste mais qui le sont chacun à leur manière.
    Pierre B.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 juillet 2008

    M. Roy qui écrit : «Si nos députés péquistes ne parlent plus de souveraineté et ne s’indignent plus, les forces souverainistes ressentent le besoin de s’organiser autrement et forment d’autres partis qui divisent le vote souverainistes.»
    Nos députés souverainistes ne peuvent qaund même pas parler tout le temps de souveraineté et passer le temps à s'indigner. À la place de convaincre les Québécois, ça les écoeurerait et ils perdraient leur crédibilité. On ne peut crier au loup à la journée parce qu'un toutou s'est montré le bout du nez parce qu'à la fin, plus personne ne croit le "crieur".
    Les Québécois sont divisés entre souverainistes parce que nous avons les durs pressés qui croient que c'est la faute du PQ s'il n'y a pas un assez grand nombre de souverainistes et les patients qui espèrent positivement tout en ne déchirant pas trop leurs vêtements à tous moments.