Joseph Facal

La fin d'un fin-fin

L’indépendance, ce n’est pas seulement une affaire d’intelligence, c’est devenu aussi une affaire de caractère : elle n’arrivera pas comme un fruit mûr dans le panier du nationalisme civique. Ce nationalisme-là appartient déjà depuis longtemps au Canada.

Vigile

Cela fait une éternité que des souverainistes nous assomment avec leur nationalisme civique pour nous inculquer, contre tout bon sens, qu’il Nous faut être inclusifs au point d’inclure des gens, ou même des groupes, qui ne veulent pas s’inclure à Nous le moins du monde.
L’Histoire a obligé les canadiens-français, qui se sont très longtemps repliés sur eux-mêmes précisément parce que les dominants—pour la plupart, les juifs du Québec se sont joints à ces dominants-- pratiquaient à notre égard un apartheid avant même que le mot ne soit évoqué en Afrique du Sud. (René Lévesque a déjà utilisé le mot rhodésien à l’égard de La minorité québécoise)
Il y a des souverainistes qui ne comprennent rien à l’expression « nègre blanc », et dont on peut se demander pourquoi ils sont souverainistes. Il y a des souverainistes qui croient que l’affirmation de soi passe par la démission, et qui ne réalisent pas que le temps presse, qu’il presse pour Nous, parce qu’Eux—ceux-là qui s’en prennent maintenant à Vigile-- ont tout leur temps et l’argent qu’il leur faut, et dont ils usent et abusent.
Et c’est contre Vigile, contre le P.Q. et finalement contre Nous que perdurent ces relents de colonialisme.
Que Vigile se tienne debout, selon son habitude. Que le P.Q. s’en inspire, avec un discours ferme. Soyons fiers de ce que Nous sommes, sans jamais oublier par ailleurs ce que Nous pourrions être, LIBRES, plutôt que de s’écraser à la première occasion, sous prétexte que c’est par terre que Nous serions devenus attractifs et inclusifs !
Joseph Facal est-il encore des nôtres ? Oui, à ce jour. Mais ce n’est pas la question essentielle.
Joseph Facal est-il devenu frileux ? Oui, à ce jour, en témoigne son attitude à l’égard de Vigile.
Et est-ce que ce sont des frileux qui pourraient REMETTRE EN MARCHE tout un peuple qui en a tellement besoin ?
L’indépendance, ce n’est pas seulement une affaire d’intelligence, c’est devenu aussi une affaire de caractère : elle n’arrivera pas comme un fruit mûr dans le panier du nationalisme civique. Ce nationalisme-là appartient déjà depuis longtemps au Canada.
C’est précisément le Canada, le lien fédéral, le fédéralisme lui-même, qui empêchent ensemble le peuple québécois de se mettre en marche, en mettant les finances publiques du Québec sous pression constante. La gang à Charest en rajoute. Le P.L.Q. forme le gouvernement provincial du Québec le plus fédéraliste que Nous ayons eu depuis très longtemps. Ce gouvernement, cette gang au gouvernement, participe à une sorte de normalisation du Québec à l’intérieur de la Confédération, à notre ratatinement collectif, plus et mieux et plus encore que le fédéral lui-même. Ici, l’esclave bien payé renchérit sur le maître. Que l’électeur moyen ne discerne pas tous les contours de la question, n’exempte pas ceux qui se donnent le rôle de fouetteur de peuple, au nom de la rigueur et de la lucidité, de simplement respecter la vérité, à défaut d’avoir le cœur de la dire !


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