La stratégie libérale

Les dessous du budget Leïtao-Coiteux

Tribune libre

Vous aurez beau crier contre le gouvernement avec son régime d’austérité, rien n’y fera obstacle et au contraire surveillez bien la suite. Lorsqu’on se donne un gouvernement majoritaire, généralement dans la première année, on met d’abord en place toute politique, tout projet de loi ou toute structure de fonctionnement qui pourrait être impopulaire. Les deux années suivantes servent de période de réajustement des tirs afin de temporiser les effets les plus durs des mesures apportées durant la première année.

Tout est planifié pour la quatrième année du mandat qui elle sera du bonbon pour tous, réélection oblige.

Ce vieux stratagème est connu et pourtant on nous le refait et encore une fois les gens oublieront et rééliront ce gouvernement sous prétexte qu’il a été généreux finalement et c’est tout ce que l’on retiendra.

Le dernier budget Leitao-Coiteux le démontre bien. Les coupes à la tronçonneuse font mal à l’économie mais ce qui importe c’est l’atteinte du déficit zéro pour 2015-2016 et 2016-2017. Le pari que le gouvernement fait est qu’il souhaite que la crise économique qui sévit mondialement se résorbe et que la moindre reprise de l’économie permettra au gouvernement d’engranger des revenus pour justement pouvoir saupoudrer des bonbons durant l’exercice 2017-2018. Et si par malheur l’économie mondiale ne montre aucun signe de redressement, on saupoudrera les économies engendrées par les coupes espérant un résultat positif aux élections qui se tiendront à l’automne 2018, et on recommencera avec des coupes.

Le démantèlement de Québec inc.

Les coupes du gouvernement et les ravages d’une crise économique mondiale ont causées de lourdes pertes d’emplois à temps plein. La très grande majorité des emplois créés ne sont que des emplois temporaires. Cela provoque une précarité dans les revenus des ménages. La résultante de ceci est une baisse de pourcentage des indices de consommation. Tout est au ralenti.

Généralement en gestion des affaires c’est lorsque l’économie tourne au ralenti qu’il est temps pour les industriels d’investir dans la modernisation des équipements de production, d’investir massivement dans la recherche etc. On ne sent pas actuellement du mouvement en ce sens. Pourquoi? Bien sûr, il y a quelques petits mouvements mais rien de significatifs. Doit-on y voir un démantèlement du Québec inc?

L’incertitude des résultats de l’élection fédérale de cette année doit sûrement jouer. Le régime fédéral continue son travail de centralisation des pouvoirs à Ottawa. Le gouvernement de monsieur Couillard accepte les faits sans réagir. Ce dédoublement des pouvoirs décisionnels a définitivement une conséquence sur notre économie. Imaginez si nous n’avions qu’un seul palier de décision, nous ne serions pas pris dans ce carcan administratif. Entretemps il faut vivre avec les décisions de ceux que vous avez élus. Arrêtons de penser que des élus provenant de partis fédéraux (PC, PLC ou NPD) vont défendre nos intérêts une fois au pouvoir, le passé nous l’a prouvé amplement. Même avec 74 députés libéraux sur 75, le Québec n’a jamais été favorisé; au contraire on l’a floué. L’économie a toujours été l’enfant pauvre au Québec, la langue française a toujours pris du recul même si au départ nous étions des partenaires égaux lors de la création de ce soi-disant «plus beau pays au monde».

Il est assez curieux de réaliser qu’au Québec 46,8% de sa population est bilingue alors que dans les autres provinces ce taux passe à moins de 10% (exception faite du Nouveau-Brunswick). On nous vante les mérites d’être bilingue et j’en suis. On nous martèle que c’est bon de parler deux langues si on veut se décrocher un emploi. J’aimerais bien qu’on m’explique pourquoi avec un taux de bilinguisation de 46% nous sommes la province avec le plus haut taux de chômage. Dire qu’une bonne proportion de l’électorat a gobé la promesse de Philippe Couillard de créer 250 000 emplois (permanents ou partiels???) au cours des cinq prochaines années.

Napoléon disait souvent que pour gagner une guerre, il suffit de connaître son ennemi.
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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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2 commentaires

  • Jean Gilles Répondre

    2 avril 2015

    "nous sommes la province avec le plus haut taux de chômage."
    Le Nouveau Brunswick et la Nouvelle Écosse ont un taux de chômage plus élevé. Voir les données mensuelles publiées par Statistique Canada.

  • Jean Gilles Répondre

    1 avril 2015

    "Nous sommes la province avec le plus haut taux de chômage". C'est inexact!
    Canada et provinces canadiennes
    Canada : 6,8 %
    Québec : 7,4 %
    Ontario : 6,9 %
    Nouvelle-Écosse : 9,1 %
    Nouveau-Brunswick: 10,4 %
    Manitoba : 5,6 %
    Alberta : 5,3 %
    Saskatchewan : 6,0 %
    Colombie-Britannique : 6,3 %
    Source: Statistiques Canada, Février 2015