« D'aucuns soutiennent que Price aurait beaucoup plus de succès s'il évoluait dans un marché où chacune de ses performances n'était pas scrutée à la loupe.
«Je m'ennuie de l'anonymat, a reconnu Price à ce sujet. C'est impossible d'y arriver ici. Je ne sors plus faire l'épicerie. Je ne fais presque plus rien, en vérité. Je suis comme un hobbit dans son trou.» M.A. Godin, La Presse. 2013-05-13
C’est un peu triste de constater qu’un jeune homme si gâté par la vie apprécie si peu sa chance. Ce joueur de hockey évolue dans une ville de hockey, la meilleure peut-être. L’anonymat est un luxe que Montréal peut difficilement fournir.

Montréal a déjà perdu ses Expos, perdrait ses Alouettes ou son Impact, il n’y a pas eu de guerre dans les rues, et il n’y en aurait pas plus si les Alouettes ou l’Impact s’en allaient. Mais le CH, c’est une autre histoire. C’est notre histoire. Depuis au moins Maurice Richard. Carey Price porte donc bien plus qu’un simple équipement avec le CH dessus. Sans le savoir, il porte l’espoir sans cesse renouvelé de milliers de fans qui voudraient bien que leur équipe porte notre drapeau aussi loin qu’elle le peut, aussi loin que les plus vieux fans se rappellent l’avoir déjà vu faire.
Montréal a de l’histoire, le CH aussi. Et Nous aussi, Nous avons de l’histoire. Il y a ici bien plus que la famille Molson qui a de l’histoire. Que le joueur le plus populaire de notre équipe apprécierait avoir plus d’anonymat est une chose que Nous pouvons très difficilement offrir à nos héros. Si Carey Price n’arrive pas à percevoir qu’il est bien plus que simplement populaire, que tout un peuple, oui, oui, tout un peuple de fans l’aiment et l’adorent, comme les vieux fans aimaient et adoraient Maurice Richard ou Dickie Moore, qui eux Nous le rendaient bien, il y a maintenant un gros problème que la direction du CH devra résoudre, et pas seulement pour l’équipe et le coach, la gang de joueurs et sa chimie, le cap salariale et autres raisons de gouvernance, mais pour Nous tous, pour notre relation privilégiée avec une équipe de hockey qui reste prestigieuse et glorieuse. Tout un peuple de fans mérite cela.
Si Carey Price souhaite partir de Montréal, pour toutes sortes de raisons, qu’on le laisse partir. Il y aurait peut-être moyen de moyenner avec deux villes de Floride, capables toutes les deux de moyenner et d’offrir l’environnement que Carey Price semble désirer…C’est sans compter l’Ouest du continent…
Mais ici, à Montréal, au Québec, oui, au Québec, ce que tout un peuple de fans désire, c’est de gagner. On n’a rien à gagner, et on ne peut pas gagner d’ailleurs, avec des malheureux qui mesurent mal notre sensibilité, quand bien même ils mesureraient tous 6’3’’ et pèseraient 240 lbs. Parler français n’est pas un must, mais ça aiderait n’importe lequel héros à prendre la bonne mesure de ce que Nous sommes, même à l’épicerie, ce qui pourrait les porter, les encourager plutôt que les décourager, comme l’avaient été Maurice Richard et Dickie Moore.
Pour le dire en net : parler français n’enlèverait aucune pression aux héros, certes, mais ça leur éviterait souvent d’emprunter les lunettes du West Island et penser être dans un trou de hobbit. Ni Montréal ni le Québec ne sont un trou.
Simplement dire bonjour les fans, comment ça va les fans, merci les fans, surtout merci les fans, merci, s’il est un seul mot magique dans toutes les langues, ce n’est pas au dessus de l’entendement de joueurs unilingues anglophones, tous capables et tenus à la politesse, les fans n’étant pas des trous de vous savez quoi…
Les choses sont dites. Wake up Molson.