Le chef de l'ADQ voudrait une alliance autour de sa vision autonomiste

ADQ - De l'identité à l'autonomisme - La souveraineté confuse


Québec - Le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, souhaite que l'Assemblée nationale fasse l'unanimité en faveur de sa vision autonomiste afin de renforcer le rapport de force du premier ministre Jean Charest face à Ottawa.
C'est ce que le chef adéquiste a indiqué lors d'une conférence de presse au lendemain des élections qui ont consacré son parti comme l'opposition officielle. «Ce que je souhaiterais, c'est qu'on puisse rallier une sorte d'unanimité à l'Assemblée nationale autour de la vision autonomiste», a dit Mario Dumont.
Selon lui, Jean Charest s'est affaibli face au gouvernement fédéral en s'engageant, en pleine campagne électorale, à procéder à une baisse d'impôt de 700 millions, une somme puisée à même le règlement du déséquilibre fiscal accordé par le gouvernement conservateur. «C'était une erreur, à mon avis, sur le plan du rapport de force du Québec avec Ottawa, estime M. Dumont. Comme opposition officielle, si on est capables, pour le bien des Québécois, d'aider le premier ministre à la compenser, soyez certains qu'on va le faire.»
Le fait que le gouvernement Charest soit désormais minoritaire l'oblige à forger une alliance pour se redonner une position de force, à obtenir un large appui de l'Assemblée nationale, unanime si possible, comme ce fut le cas pour la question du déséquilibre fiscal, croit M. Dumont.
Encore une fois, Mario Dumont a refusé de se dire fédéraliste et a même affirmé qu'il ne l'était pas. À une question posée en anglais sur la perception prévalant dans le reste du Canada selon laquelle il est fédéraliste, le chef adéquiste a répondu: «J'espère que ce n'est comme ça qu'ils me perçoivent. Ce serait une erreur. Ils me voient certainement comme quelqu'un qui n'appuie pas la tenue d'un autre référendum», tout en rappelant que sa vision est celle de l'autonomie.
Hier matin, M. Dumont a reçu l'appel du premier ministre Stephen Harper qui l'a félicité. Ni le chef du Parti libéral du Canada, Stéphane Dion, ni le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, ni le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, n'ont communiqué avec lui, a précisé M. Dumont.
Même s'il juge sévèrement la promesse de baisse d'impôt, Mario Dumont a indiqué que son parti pourrait appuyer le prochain budget que présentera le gouvernement libéral en mai dans la mesure où il serait équilibré. «Il faut laisser la chance au coureur», a dit M. Dumont. Aucun des partis ne voulant se retrouver en campagne électorale dans quelques mois, il n'est pas question de faire tomber le gouvernement.
En tant que chef de l'opposition officielle, Mario Dumont offre sa pleine collaboration au gouvernement Charest. «On doit travailler à ce que le Parlement soit le plus stable possible», a-t-il dit.
Dès demain, le chef adéquiste réunira son premier caucus avec ses 40 députés, une réunion qui contrastera avec les caucus intimistes de cinq députés adéquistes, incluant le chef, de la précédente législature. On s'attend à ce que le député de Trois-Rivières, Sébastien Proulx, qui est avocat, soit nommé leader parlementaire de l'opposition officielle.
Parmi ses dossiers prioritaires, Mario Dumont a cité le déclenchement d'une enquête sur la condition de vie des aînés et leur hébergement, enquête qu'il avait aussi évoquée dans son discours le soir des élections à Rivière-du-Loup.
Par ailleurs, Mario Dumont n'entend pas nommer une personne non élue, comme l'a fait Stephen Harper avec son ministre Michael Fortier, pour représenter la population de l'île de Montréal où l'ADQ ne compte aucun député. Le chef table sur les élus adéquistes des couronnes nord et sud de Montréal pour assurer cette représentativité. «On est vraiment aux portes de Montréal. Donc, on a vraiment, dans l'univers montréalais, plusieurs élus qui vont pouvoir apporter un message qui est plus large que leur comté», a-t-il dit.
Enfin , Mario Dumont, dont le parti préconise une réforme du mode de scrutin, a relevé une singularité de ces élections: les trois principaux partis ont obtenu, même avec le vieux système britannique uninominal à un tour, une proportion de sièges correspondant sensiblement à leur pourcentage des votes. «Ça ne défend pas le système, c'est un hasard. C'est arrivé une fois et le contraire pourrait arriver dans quatre ans», a-t-il fait observer.


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